Né le 15 novembre 1897 à Bourg (Bourg-en-Bresse, Ain), sommairement exécuté le 12 juillet 1944 à Genas (Isère, aujourd’hui Rhône) ; commerçant ; Résistant de l’Armée secrète, homologué capitaine des Forces françaises de l’Intérieur et interné résistant.

André Sibellas était le fils de Joseph, Frédéric, Célestin Sibellas, employé au chemin de fer, et de Julienne Michel, chapelière, son épouse.
Recensé militaire dans l’Isère il habitait alors 36 cours Saint-Laurent à Grenoble (Isère) et exerçait la profession de chauffeur-mécanicien.
Appelé sous les drapeaux, il fut incorporé au 111e RI le 7 janvier 1916. Il alterna des périodes de réforme temporaire pour des problèmes articulaires à la jambe gauche et des périodes de service auxiliaire jusqu’au 8 juillet 1918 où il fut classé service armé dans l’artillerie lourde à tracteurs.
Il fut rendu à la vie civile le 30 septembre 1919.
Il épousa Jeanne, Eugénie, Victorine Albert le 30 septembre 1922 à Grenoble. Ils eurent quatre enfants.
Il entra dans l’entreprise de sa belle-famille pour s’occuper du papier peint et de la peinture. Cette association donna naissance à la société A.G.F (Albert, Gendre et Fils) en 1932/1933. L’affaire se poursuivit et se développa jusqu’au début de la seconde guerre mondiale.
En 1944, la famille Sibellas habitait 7 rue Masséna à Grenoble.
Il s’engagea dans la Résistance. Il fit partie des membres fondateurs de Libération-Sud en Isère avec Marguerite Gonnet. Ses locaux professionnels servaient de cache de matériel au mouvement. Il représenta le mouvement à la « réunion Monaco ».
Il rejoignit aussi les rangs du secteur 1 de l’AS-Isère.
Ses services sont homologués à partir du 1er janvier 1943.
Le 25 juin 1944, il fut arrêté à Grenoble par les Allemands. Il fut transféré à Lyon (Rhône) et incarcéré à la prison de Montluc.
Le 12 juillet 1944, il fut extrait de Montluc avec vingt-et-un autres détenus. Les vingt-deux prisonniers furent conduits à Genas (Isère, Rhône) dans un camion escorté par deux voitures noires. Ils arrivèrent vers 19 heures au lieu-dit Bouvaret. Des soldats allemands les firent descendre du camion et tirèrent plusieurs rafales de mitraillettes, fauchant vingt hommes. Les deux derniers détenus tentèrent de s’enfuir en traversant une haie et furent également exécutés. Les Allemands abandonnèrent les cadavres sur place et repartirent en direction de Lyon. Les victimes furent inhumées au cimetière de Genas.
Le corps d’André Sibellas, auquel fut attribué le numéro 1, fut décrit comme suit : « Âgé de trente deux à trente cinq ans, taille un mètre quatre vingt, cheveux chatains, forte calvitie frontale, bonne dentition, chaussettes bleus avec rayures formant carreaux, costume marron deux pièces, chemise bège à col tenant, ceinture caoutchouc avec boucle, un couteau portant date du 6-7-44 Caserne d’Artillerie.  ». Le 31 octobre 1944, il fut identifié par son fils Maurice, également résistant.
André Sibellas obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué résistant, capitaine des Forces françaises de l’Intérieur avec prise de rang au 1er juin 1944 et interné résistant.
Il fut décoré de la Médaille de la Résistance avec rosette à titre posthume par décret du 3 janvier 1946 paru au JO le 13 janvier 1946.
Son nom figure sur le monument commémoratif situé chemin des Fusillés à Genas et sur le mémorial du maquis de l’Oisans à Livet-et-Gavet (Isère).
Une rue de Grenoble porte son nom.


Voir la monographie du lieu d’exécution
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 155462 (nc). — SHD, Vincennes, GR 16 P 547418 (nc) ; GR 19 P 38/4, p. 9 et 80. — Arch. Dép. Isère, RMM, 11NUM/1R1584_011917, p. 32 à 34. — Arch. Dép. Rhône, 3808W483, 3460 W 4, 3335 W 22, 3335 W 17. — Mémoire des hommes. — Mémorial GenWeb. — Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère, page Facebook. — Site Maquis de l’Oisans — État civil.

Jean-Luc Marquer

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