Né le 6 février 1896 à Plobanalec (Finistère), exécuté sommairement le 20 juin 1944 à L’Isle-Adam (Seine-et-Oise, Val-d’Oise) ; ouvrier fossoyeur et maçon ; résistant FTP, membre du maquis de Seine-et-Oise Nord.

Monument Chemin des trois sources à L'Isle Adam
Monument Chemin des trois sources à L’Isle Adam
Corentin Quideau fut incorporé le 8 avril 1915 au 7e régiment d’infanterie. Blessé le 11 juillet 1916 à Fleury par un éclat d’obus, il fut réformé et renvoyé dans son foyer.
Responsable communiste du secteur de Champagne-sur-Oise, où il résidait, Corentin Quideau fut arrêté le 19 novembre 1940, jugé par le Tribunal correctionnel de Pontoise et condamné à 8 mois de prison. Libéré le 19 mai 1941 de la maison d’arrêt de Pontoise, il fut astreint à résidence forcée à Champagne-sur-Oise par un arrêté préfectoral du 9 juillet 1941. Il s’engagea par la suite dans les rangs des FTP et participa à plusieurs actions de sabotages dont une contre les écluses de l’Isle-Adam. En 1944, lorsque Philippe Viannay prit le commandement FFI de la Seine-et-Oise Nord et installa un maquis dans les bois de Ronquerolles, Corentin Quideau mit immédiatement son groupe à sa disposition.
Il participa à l’organisation et à la formation du maquis dont il devint l’un des responsables, assurant la liaison avec les FTP et la formation des jeunes maquisards au maniement des explosifs. Il fut promu au grade de capitaine FFI le 7 juin 1944. Le 18 juin, selon un rapport de police, son groupe aurait fait sauter la ligne de chemin de fer sur la ligne Paris-Creil au lieu-dit "La ravine".
Blessé et fait prisonnier au cours des combats de Ronquerolles le 19 juin, Corentin Quideau fut fusillé le lendemain à l’Isle-Adam. Les événements furent relatés dans un rapport établi postérieurement par la brigade de gendarmerie de cette localité daté du 1er août 1945 :
"Les prisonniers et blessés ont été menés au château de Cassan à l’Isle-Adam où la Gestapo de Paris (SD) prévenue est venue les interroger. Toutes les pièces d’identité ont été enlevées et la Gestapo a décidé de fusiller 11 patriotes le lendemain et d’emmener à Paris le reste des prisonniers. Le 20 juin 44 à 22h30, les 11 condamnés à mort ont été conduits dans une carrière à l’entrée de la forêt de l’Isle-Adam et là les Allemands les ont affreusement mis à mort en tirant sur eux des rafales de mitraillettes. Les corps ont été laissés sur place pendant 24 heures. Le chef de brigade de gendarmerie et le Maire de l’Isle-Adam ayant pu obtenir l’autorisation d’aller voir les cadavres en vue de les inhumer au cimetière communal, ont établi à l’époque une liste portant un numéro par corps puisqu’ aucune pièce d’identité n’avait été trouvée. Seul un cadavre ayant été reconnu comme étant celui de Quideau Corentin, chef FTP de Champagne-sur-Oise. Le corps de Quideau Corentin a été enterré au cimetière communal de l’Isle-Adam. (…) Un des ses fils a été tué à ses côtés lors de l’attaque du maquis." Elie Quideau.
Son corps fut transféré au cimetière de Champagne-sur-Oise le 16 décembre 1944.
Son nom est inscrit sur le monument commémoratif situé Chemin des Trois Sources à L’isle-Adam et sur le monument aux morts de Champagne-sur-Oise.
Sources

SOURCES : Arch. nat, fonds Défense de la France. - Arch. dép. des Yvelines, 1374 W 54 (service de recherche des crimes de guerre), 1 W 148 (Dossiers politiques du cabinet du Préfet) . - Arch. dép. du Finistère, registre matricule . - SHD Vincennes, dossier individuel de Corentin Quideau. - ONAC VG, service des Yvelines, dossier de CVR de Corentin Quideau. - SHD Caen, dossier individuel de Corentin Quideau. - SHD Vincennes, 13 P 136 (rapport d’activité du commandant Philippe Viannay). - Les témoins qui se firent égorger, Éditions Défense de la France, 1946.

Fabrice Bourrée

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