Né le 18 mars 1922 à Hombourg-Haut (Moselle), mort en action le 4 août 1944 au Vigeant (Vienne) ; employé des postes ; résistant, maquis AS de la Vienne.

Joseph Alix (appelé couramment José) était le fils de Joseph Alix et de Sophie Gaspard. Il fut très jeune, orphelin de père et de mère, ses parents étant décédés de maladie (tuberculose), à quelques mois d’intervalle. Il fut recueilli dans la famille de son oncle maternel Bernard Gaspard, instituteur à Merlebach. Lorsque son oncle fut muté en 1938 instituteur à Metz, Joseph Alix choisit de rester vivre à Hombourg-Haut chez deux tantes âgées et célibataires.
Hombourg-Haut, au nord de Saint-Avold, à proximité de la frontière allemande, fit au début du mois de septembre 1939 partie des communes de Moselle, situées en « zone rouge » (en avant de la ligne Maginot) évacuées selon un plan prévu à l’avance, lors de la déclaration de guerre. La population d’Hombourg-Haut avec la totalité des habitants du canton de Saint-Avold, fut repliée vers des communes du département de la Vienne au sud-est de Poitiers, dans le triangle Couhé – Civray – L’Isle-Jourdain. Joseph Alix et sa famille furent hébergés sur la commune de Moussac (Vienne).
A l’automne 1940, la plus grande partie de la population mosellane déplacée regagna les communes d’origine, par choix mais aussi parce que le rapatriement des réfugiés Mosellans revêtait pour l’occupant allemand une grande importance idéologique et économique. Joseph Alix, fut après son retour en Moselle rapidement concerné par la mobilisation dans l’armée allemande. Il fut en 1942, incorporé de force dans un régiment de la Luftwaffe à Revigny sur Ornain (Meuse). Entre temps, son oncle Bernard Gaspard avait, à l’automne 1940, refusé la nationalité allemande et avait en conséquence été expulsé du territoire annexé par l’Allemagne. Nommé instituteur à Nancy, il était avec sa famille, domicilié à Laxou dans la banlieue de Nancy. Au printemps 1943, avant de partir pour le front russe, Joseph Alix bénéficia d’une permission de 48 heures pour prendre congé de sa famille, permission qu’il utilisa pour se rendre chez son oncle à Laxou. Encouragé par ce dernier, il décida de déserter. Il fut d’abord caché à Paris chez un membre de la famille Gaspard, puis de là, se réfugia à Moussac dans le département de la Vienne sa commune d’accueil de 1939, où il avait gardé des contacts et des liens d’amitié.
D’après son acte de décès, il était en 1944 employé des Postes, domicilié à Nérignac (Vienne), à quelques kilomètres au nord de l’Isle-Jourdain (il est par ailleurs inscrit sur le monument aux morts de Moussac, la commune voisine ce qui tend à confirmer que son lieu de refuge était dans ces communes). Joseph Alix s’engagea dans la Résistance et rejoignit un maquis de l’Armée Secrète de la Vienne, le maquis « Kleber E » de Kléber Guenault et Camille Jamet (instituteur à Payroux) appartenant au secteur D (commandant Blondel) et constitué en juillet 1944 avec une partie du maquis « Joël C » de l’AS devenu trop nombreux (le site Mémoire des Hommes le présente comme membre du maquis « Adolphe B » de l’AS qui intervint également le 4 août 1944 au Vigeant).
Il faisait partie d’un détachement qui se heurta à une colonne allemande (la section rapide SS n° 608 du 80e corps d’armée de la Wehrmacht, renforcée par des Feldgendarmes et des miliciens) à la sortie du Vigeant le 4 août 1944. En fin de matinée, vers 11h, la colonne allemande de répression fut attaquée par la Résistance à 3 km au sud du Vigeant au bois de Larreau Peu après, deux sections des maquis locaux de l’AS envoyées en renfort, furent interceptées lors de la traversée du Vigeant. Les maquisards surpris, tentèrent de sauter des camions mais six d’entre eux dont Joseph Alix pris sous le feu de l’ennemi furent tués au combat. Il fut ainsi l’une des six victimes de cet affrontement qui précéda de quelques heures la dévastation du bourg et le massacre de 34 autres civils et résistants par cette colonne allemande.
Il obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué FFI. Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Moussac (Vienne) entre Nérignac et l’Isle-Jourdain et sur les plaques commémoratives du Vigeant.
Voir Le Vigeant (4 août 1944)
Sources

SOURCES : SHD GR 16 P 8081 — Renseignements, témoignage et archive photographique Roger Monchablon (famille Gaspard) — État civil, mairie du Vigeant (acte de décès registre 1944, n° 49) — Mémoire des Hommes — mémorial genweb.

Dominique Tantin, Michel Thébault

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