Né le 3 novembre 1906 à Athis-Mons (Seine-et-Oise, Essonne), mort en action le 4 août 1944 à Bouresse (Vienne) ; médecin ; résistant AS.

Geocatching.com : iconographie stèle "> Stèle à la mémoire du Dr Soueix et d'André Beaumont, FFI.
Stèle à la mémoire du Dr Soueix et d’André Beaumont, FFI.
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Il était le fils d’Ernest Soueix et de Marie Amélie Gerbault. Il fit des études de médecine et soutint à Bordeaux (Gironde) en 1931 sa thèse de doctorat de médecine, dans le domaine de la médecine psychiatrique, sur le sujet : « Gilles de Raiz devant les médecins : essai médico-psychologique ». Marié avec Marie Capin, également médecin, ils s’installèrent à Lussac-les-Châteaux. Passionné d’histoire et en particulier de préhistoire, il participa à la fin des années 30 dans le secteur de Lussac-les-Châteaux à plusieurs fouilles de grottes (La Marche, Les Fadets, grotte de Loubressac à Mazerolles) au côté de Léon Péricard et Stéphane Lvoff ; son nom apparaît dans les comptes rendus de fouilles des bulletins de la société préhistorique française. Mobilisé en septembre 1939 comme médecin capitaine du service de santé des armées, il fut fait prisonnier en mai – juin 1940 et détenu à l’Oflag (réservé aux officiers) X B situé à Nienburg am Weser à mi-chemin entre Brême et Hanovre. Rentré à Lussac-les-Châteaux à une date inconnue, il reprit son activité de médecin. Il était en 1944 médecin généraliste mais aussi employé par la SNCF comme médecin de section. Tout en maintenant son activité il s’engagea dans la Résistance, au sein du groupe AS Masier à partir du 1er juillet 1944. Il s’occupa du service de santé des maquisards en particulier lors des violents combats de Lussac-les-Châteaux du 25 juillet 1944 lorsqu’une série d’opérations de répression des maquis de l’Est de la Vienne fut lancée par l’Etat-Major allemand pour dégager les sorties est de Poitiers. Il assura alors l’évacuation des blessés sous le feu des troupes allemandes.
Le matin du 4 août 1944, à Bouresse (Vienne), des maquisards en voiture se retrouvèrent face à un barrage allemand et furent fauchés par une rafale de mitrailleuse. Un FFI du maquis Masier, Adrien Degenne fut tué et deux autres blessés. Le docteur Robert Soueix, accompagné d’un maquisard, André Beaumont qui lui servait de guide, vint le soir récupérer un blessé, René Barot dit Gilles. A leur retour, à la tombée de la nuit, à la hauteur de la ferme de La Forest (commune de Goueix), et bien que protégée par le fanion de la Croix-Rouge, leur voiture fut à son tour mitraillée par les troupes allemandes. Ils furent vraisemblablement confrontés à l’arrivée d’une colonne de répression (Section rapide 608, issue du bataillon de réserve de la 17ème division SS Götz von Berlichingen, et Feldgendarmerie Trupp B motorisée 687) venant du sud, partie de Charente le 3 août et ayant dans la journée du 4 août procédé à des séries d’exactions, d’exécutions sommaires et de massacres entre Charroux , Le Vigeant et Persac. André Beaumont fut tué dans le mitraillage ou immédiatement exécuté sur place, car son corps fut retrouvé mort près du véhicule. Robert Soueix vraisemblablement blessé fut capturé par les soldats allemands. Les circonstances de son décès restent imprécises, mort de ses blessures ou lors de l’interrogatoire ; l’hypothèse d’un suicide par empoisonnement évoquée par certains témoins n’est pas non plus vérifiable. Son corps fut retrouvé le lendemain 5 août vers 9 heures au lieu-dit Les Quatre Routes, commune de Bouresse.
Robert Soueix obtint en mai 1947 la mention « Mort pour la France ». Il fut fait à titre posthume chevalier de la Légion d’honneur et reçut la Croix de guerre avec palme par décret paru au Journal Officiel le 27 septembre 1945. Son nom est gravé sur le monument aux morts de Lussac-les-Châteaux où une avenue porte son nom. Celui-ci figure également sur une plaque apposée en gare de Lussac-les-Châteaux ainsi que sur la plaque du service médical du réseau sud-ouest en gare de Paris-Austerlitz (Seine). Une stèle à la mémoire des deux résistants Robert Soueix (orthographié Souex) et André Beaumont a été dressée à l’emplacement de l’embuscade.
Sources

SOURCES : SHD Vincennes GR 16 P 553843 et SHJD Caen AVCC Cote AC 21 P 161530 (nc) — La Vienne pendant le Seconde Guerre mondiale, ONAC. — Journal Hebdo Maquis 28 octobre 1944 — Christian Richard Groupement Le Chouan, maquis Est et Nord-Est de la Vienne, Lagardère, Le Chouan, Masier Michel Fontaine Ed. 2015 — Sous la direction de Thomas Fontaine Cheminots victimes de la répression 1940 – 1945 Ed. Perrin /SNCF 2017 — Notes et témoignages recueillis par Jean Claude Corneille — Renseignements Musée de Préhistoire La Sabline, Lussac-les-Châteaux — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb — Geocatching.com : iconographie stèle — État civil

Dominique Tantin, Michel Thébault

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