Le 9 juin 1944, dix-neuf prisonniers de Montluc (Lyon, Rhône) furent exécutés sommairement par des hommes de la Gestapo en bordure du bois de Cornavent à Communay (Isère, Rhône depuis 1967).

Stèle aux victimes du massacre de Communay, 9 juin 1944.
Stèle aux victimes du massacre de Communay, 9 juin 1944.
Source : Mémorial GenWeB
Le 9 juin 1944, dix-neuf détenus furent extraits de la prison Montluc (Lyon, Rhône). Les Allemands les enchaînèrent deux par deux et les firent monter dans deux camionnettes. Une motocyclette transportant des mitraillettes prit la tête du convoi, suivie de deux voitures noires conduisant des officiers de la Gestapo. Une seconde motocyclette transportant également des mitraillettes se plaça en queue de convoi derrière les camionnettes. Vers 20h30, les prisonniers, ainsi escortés par les Allemands, furent conduits à Communay (Isère, Rhône depuis 1967) via la route nationale 7. Les véhicules stoppèrent au bord du bois de Cornavent sur le côté de la route. Les Allemands bloquèrent la circulation des deux côtés de la nationale et éloignèrent les personnes se trouvant dans les champs alentour. Ils firent descendre huit prisonniers de la première camionnette en deux groupes successifs de quatre hommes. Au fur et à mesure qu’ils sortaient du véhicule, les détenus furent abattus à coups de mitraillettes. Les onze autres prisonniers furent sortis de la deuxième camionnette et furent exécutés de la même manière. Toutes les victimes furent achevées d’un coup de pistolet dans l’oreille. Les Allemands qui massacrèrent ces hommes étaient en civil. Après l’exécution, ils firent demi-tour vers Lyon, abandonnant les corps sur place.
Deux personnes furent témoins du massacre, le curé de la chapelle de Notre-Dame de Limon et un jeune homme de Communay qui était dans un champ. Après le départ des agents de la Gestapo, tous deux s’approchèrent des victimes. Ils constatèrent que deux d’entre elles avaient un bras cassé, manifestement suite à des tortures.
La mairie de Communay fut alertée mais les autorités ne purent relever les corps que le lendemain car, le jour même, il pleuvait à torrent. Ils découvrirent les cadavres à environ dix mètres de la route nationale 7, répartis en trois groupes : deux de quatre hommes et un de onze.
Un monument à la mémoire des dix-neuf victimes du 9 juin 1944 fut érigé à l’emplacement du massacre. Il fut inauguré le 27 juin 1976. Il porte les noms des dix-neuf victimes, ceux de Joseph Muray et Jean Tardy, exécutés le 30 mai 1944, et l’inscription « Ici 21 patriotes ont été fusillés par les Allemands. »
Liste des victimes :
ARBESSIER Louis
BARJANSKY Ivan
BELOT Fernand Jean
COMTE Louis Philippe Aimé
DAVIN Louis
ESPITALLIER Gaston Louis
GABRIEL Émile
GAILLARD Philibert
GATEAUD Paul
GINTER Léon
GRUNSTEIN Maurice
LAURENT Georges
ORSONI Félix Claude
RUBIN Chil
RUBIN Jacques
SCHUSTER Henry Mayer
WILDER Salomon Dit Sally
Liste des victimes non identifiées :
INCONNU 1
INCONNU 2
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Rhône, 3808W459, 3460W1.— Bruno Permezel, Victimes de l’Occupation à Lyon et alentour, 81 monuments, 11 parcours, 2001.— Mémorial Genweb.

Jean-Sébastien Chorin, Dominique Tantin

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