Né le 5 juillet 1879 à Gap (Hautes-Alpes), exécuté sommairement le 9 juin 1944 à Communay (Isère, Rhône depuis 1967) ; marchand de chevaux ; résistant des Forces françaises combattantes, réseau Action, homologué interné résistant (DIR).

Louis, Virgile Davin était le fils d’Hippolyte Davin et de Justine Boisserenc.
Il effectua son service militaire à la 14e section de commis et ouvriers d’administration du 14 novembre 1900 au 21 septembre 1901.
Il épousa Marie-Rose Cathrin le 24 mars 1909 à Chambéry (Savoie).
Ce n’était manifestement pas un enfant de choeur et il fut condamné plusieurs fois entre 1909 et 1911 pour outrage à agent et rébellion.
Rappelé à l’activité, il fut affecté au 14e groupe spécial le 7 août 1914 en raison de ses multiples condamnations. Il servit au Maroc, où il fut blessé le 16 novembre 1916. Cité à l’ordre de la colonne, il fut décoré de la Croix de guerre.
Il fut réformé, temporairement puis définitivement, à partir du 25 juin 1917 en raison d’une impotence de la main et du bras gauches et d’accès de paludisme. Il obtint une pension de 60%.
Il fut amnistié en application de la loi du 30 avril 1921.
Après avoir été boucher, il était devenu marchand de chevaux et habitait en 1944 avec son épouse et sa nièce rue de la Gaieté à Fontaine (Isère).
Membre du réseau Action, il fut arrêté à son domicile le 16 mai 1944 en même temps que sa nièce.
il fut interné à la prison de Montluc à Lyon (Rhône, Métropole de Lyon). Il était incarcéré dans le "Réfectoire".
Il fut sommairement exécuté le soir du 9 juin 1944 au bord de la route nationale 7, dans le bois de Cornavent, à Communay, non loin de Lyon (alors dans l’Isère, aujourd’hui dans le Rhône), avec 18 autres détenus de cette prison.
Louis Davin fut officiellement identifié le 4 octobre 1944 par son épouse qui le reconnut formellement sur la photographie n° 3 réalisée par le service régional d’identité judiciaire de Lyon.
Il obtint la mention « Mort pour la France » et fut reconnu membre des Forces françaises combattantes et interné résistant (DIR) à titre posthume.
Il fut décoré de la Médaille de la Résistance à titre posthume par décret du 10 septembre 1955 paru au JO le 15 septembre 1955.
Il est enterré dans la tombe familiale au cimetière de La Poya à Fontaine.
Son nom est gravé sur le monument édifié à l’emplacement du massacre et sur le monument au morts 1939-1945 de Fontaine.
 
Sa nièce, Adrienne Lagere, née Davin, le 25 janvier 1911 à Briançon était pupille de la nation, son père étant mort pour la France en 1916. Son mari, militaire de carrière, avait rejoint le Maroc et elle était mère de trois enfants de 18, 8 et 4 ans. Elle habitait chez son oncle, Louis Davin, rue de la Gaité à Fontaine. Employée comme dactylo à l’État-major de la subdivision de Grenoble, puis en congé de maladie, « elle est agent P2 du Réseau Union Action de la France combattante, par un contrat d’engagement du 25 août 42, chargée d’assurer la liaison avec les centres d’émission radio », comme en attestera le Cl Fourcaud, liquidateur du réseau.
« Suite à l’attaque de l’un des postes d’émission, une douzaine d’Allemands et de miliciens, dont leur chef Moine, l’arrêtent le 16 mai 44 au domicile de son oncle, qui est pillé, vidé de son linge et de ses meubles et saccagé ». Le motif est « la découverte de tracts gaullistes et une grande quantité de denrées alimentaires, destinées au marché noir ». Ses enfants seront confiés à une œuvre privée. Internée à Montluc, elle fut déportée par le convoi 235 le 30 juin 44 depuis le fort de Romainville pour les camps de Sarrebruck, puis de Ravensbrück (matricule 44734). Affectée au Kommando 880 de Schönefeld au camp de Sachsenhausen, elle est libérée en mai 45 et rapatriée le 3 juin par le Centre de Nancy. [Dossier SHD 21 P 584 005]


Voir Communay
Sources

SOURCE : AVCC, Caen, 21P 629664 (nc). — SHD, Vincennes, GR 16 P 160866 (nc). — Arch. Dép. Rhône et Métropole, 3460 W 2, 3335 W 22, 3335 W 11. — Arch. Dép. Hautes-Alpes, RMM, 1R1003, p. 362 à 365. — Mémorial GenWeb. — Informations communiquées par M. Jean-Pierre Pellegrin (février 2021).

Dominique Tantin, Jean-Luc Marquer

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