Né le 28 novembre 1915 à Gap (Hautes-Alpes), exécuté sommairement le 9 juin 1944 à Communay (Isère, Rhône depuis 1967) ; employé ; résistant FFC.

Gaston, Louis Espitallier naquit au domicile de ses parents, 31 rue Pérolière, à Gap (Hautes-Alpes). Il était le fils de Casimir, Marie, Joseph, Honoré Espitallier, négociant, et de Zoé Amélie Vias. Le 29 avril 1943, il épousa Marthe Cyprienne Corréard à Veynes (Hautes-Alpes). Gaston Espitallier travaillait comme employé à « l’usine à Gaz ». Il demeurait à Privas (Ardèche), place de la Mairie. Sa fille naquit vers mars 1944.
Gaston Espitallier s’engagea dans la Résistance. Il fut chargé de mission des Forces françaises combattantes (FFC). Son frère Maurice Espitallier était également résistant.
Le dimanche 21 mai 1944, Gaston Espitallier passa la journée chez son frère Maurice qui était propriétaire du café du Pont des Anglais, route de Marseille, à Valence (Drôme). Le baptême de sa fille de deux mois devait avoir lieu le lendemain. Le lundi matin, 22 mai, alors qu’il s’apprêtait à repartir chez lui, Gaston Espitallier fut arrêté avec son frère Maurice, au café du Pont des Anglais, par plusieurs agents de la Gestapo. Gaston Espitallier fut conduit au siège de la Gestapo de Valence (ce fut sans doute également le cas de Maurice Espitallier). Le lendemain, les deux frères furent transférés au siège de la Gestapo de Lyon (Rhône), avenue Berthelot. Quelques jours après, ils furent incarcérés à la prison de Montluc (Lyon). Georges Espitallier fut emprisonné dans le Réfectoire.
Le 9 juin 1944, Gaston Espitallier et dix-huit autres détenus furent extraits de Montluc. Les Allemands les enchaînèrent deux par deux et les firent monter dans deux camionnettes. Une motocyclette transportant des mitraillettes prit la tête du convoi, suivie de deux voitures noires conduisant des officiers de la Gestapo. Une seconde motocyclette transportant également des mitraillettes se plaça en queue de convoi derrière les camionnettes. Vers 20h30, les prisonniers, ainsi escortés par les Allemands, furent conduits à Communay (Isère, Rhône depuis 1967) via la route nationale 7. Les véhicules stoppèrent au bord du bois de Cornavent sur le côté de la route. Les Allemands bloquèrent la circulation des deux côtés de la nationale et éloignèrent les personnes se trouvant dans les champs alentour. Ils firent descendre huit prisonniers de la première camionnette en deux groupes successifs de quatre hommes. Au fur et à mesure qu’ils sortaient du véhicule, les détenus furent abattus à coups de mitraillettes. Les onze autres prisonniers furent sortis de la deuxième camionnette et furent exécutés de la même manière. Toutes les victimes furent achevées d’un coup de pistolet dans l’oreille. Les Allemands qui massacrèrent ces hommes étaient en civil. Après l’exécution, ils firent demi-tour vers Lyon, abandonnant les corps sur place.
La mairie de Communay fut alertée mais les autorités ne purent relever les corps que le lendemain car, le jour même, il pleuvait à torrent. Ils découvrirent les cadavres à environ dix mètres de la route nationale 7, répartis en trois groupes : deux de quatre hommes et un de onze.
Le corps de Gaston Espitallier fut décrit ainsi : cheveux châtains foncés, calvitie frontale, nez busqué, front fuyant, menton rond, 1m70 environ, costume gris bleu, chemise bleue clair à rayures, cravate bleue à rayures, ceinture caoutchouc, gabardine beige, souliers bas noirs, alliance en or jaune. Il fut identifié le 12 septembre 1944 par son frère.
Gaston Espitallier fut homologué FFC. Il obtint le titre d’interné résistant. Son nom apparaît sur le monument de Communay rendant hommages aux victimes du 9 juin 1944 et sur les monuments aux morts de Veynes et Gap.
Le 19 juin 1944, Maurice Espitallier fut transféré vers le camp de Royallieu à Compiègne. Il fut déporté et survécut à la guerre.
Voir Communay
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Rhône, 3808W459, 3808W192, 3460W1, 3460W4, 3335W22, 3335W11, 3335W29, 3335W9, 3335W23.— SHD, Vincennes, inventaire de la sous-série 16P.— Bruno Permezel, Victimes de l’Occupation à Lyon et alentour, 81 monuments, 11 parcours, 2001.— Notes de Dominique Tantin.— Mémorial Genweb.— État civil.

Jean-Sébastien Chorin

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