Né le 20 avril 1924 à Metz (Moselle), exécuté sommairement le 9 juin 1944 à Communay (Isère, Rhône depuis 1967) ; radiotechnicien ; résistant FFC dans le Rhône.

Salomon Wilder en 1943
Salomon Wilder en 1943
Crédit : Pascal Wilder
Félicitations de Montgomery pour l'action de Salomon Wilder dans la Résistance.
Félicitations de Montgomery pour l’action de Salomon Wilder dans la Résistance.
Crédit : Pascal Wilder
Salomon Wilder, dit Sally Wilder, était le fils de David Wilder et de Rose (Rachel) Besterman. Les Wilder étaient juifs. David et Rose Wilder étaient originaires de Zarki et Bedzin (province de Kielce en Pologne). Sally Wilder demeurait à Metz (Moselle) avant-guerre. Pendant la guerre, il résida à Lyon (Rhône), 25 rue Edison (IIIe arr.) et 132 rue Mazenod (IIIe arr.). Il exerçait la profession de radiotechnicien. Il était fiancé à Ursule Goldblatt qui demeurait 7 cours Émile Zola (Villeurbanne, Rhône). Il obtint le 1er prix de violon au conservatoire de Reims.
Sally Wilder s’engagea dans la Résistance (alias Désiré) au sein d’un réseau des Forces Françaises combattantes, Electre-Bouleau (BCRA). Le 18 mai 1944, il fut arrêté au Vernay (Caluire-et-Cuire, Rhône) par des hommes de la Gestapo. Il fut interrogé au siège de la Gestapo, avenue Berthelot (Lyon, VIIe arr.), et incarcéré à la prison de Montluc (Lyon), dans la « Baraque aux Juifs ».
Le 9 juin 1944, Sally Wilder et dix-huit autres détenus furent extraits de Montluc. Les Allemands les enchaînèrent deux par deux et les firent monter dans deux camionnettes. Une motocyclette transportant des mitraillettes prit la tête du convoi, suivie de deux voitures noires conduisant des officiers de la Gestapo. Une seconde motocyclette transportant également des mitraillettes se plaça en queue de convoi derrière les camionnettes. Vers 20h30, les prisonniers, ainsi escortés par les Allemands, furent conduits à Communay (Isère, Rhône depuis 1967) via la route nationale 7. Les véhicules stoppèrent au bord du bois de Cornavent sur le côté de la route. Les Allemands bloquèrent la circulation des deux côtés de la nationale et éloignèrent les personnes se trouvant dans les champs alentour. Ils firent descendre huit prisonniers de la première camionnette en deux groupes successifs de quatre hommes. Au fur et à mesure qu’ils sortaient du véhicule, les détenus furent abattus à coups de mitraillettes. Les onze autres prisonniers furent sortis de la deuxième camionnette et furent exécutés de la même manière. Toutes les victimes furent achevées d’un coup de pistolet dans l’oreille. Les Allemands qui massacrèrent ces hommes étaient en civil. Après l’exécution, ils firent demi-tour vers Lyon, abandonnant les corps sur place.
La mairie de Communay fut alertée mais les autorités ne purent relever les corps que le lendemain car, le jour même, il pleuvait à torrent. Ils découvrirent les cadavres à environ dix mètres de la route nationale 7, répartis en trois groupes : deux de quatre hommes et un de onze.
On trouve dans le fichier de la morgue de Lyon, la description du corps de Sally Wilder : cheveux de couleur châtain moyen, calvitie frontale, nez rectiligne, bouche grande, 1m70 environ, complet bleu deux pièces, chemise bleue Lacoste, bretelles en cuir, souliers bas jaunes, sans chaussettes. Sa fiancée, Ursule Goldblatt, qui s’adressa à la police en août 1945, pour que Sally Wilder soit recherché, le décrivit ainsi : « costume bleu marine, bretelles […] marron, chemise bleu-pale-manches longues. Belles chaussures basses neuves. », « chevalière DW, montre-bracelet ronde », « cheveux blonds ». Le corps de Sally Wilder fut identifié le 11 septembre 1945 par son père, David Wilder, demeurant 25, rue Edison à Lyon.
Sally Wilder fut homologué sous-lieutenant FFC. Il obtint le titre d’interné résistant et fut reconnu Mort pour la France. Il fut nommé chevalier de la Légion d’honneur et reçut la médaille de la Résistance par décret du 11 janvier 1961. Il obtint les félicitations de Montgomery pour son action dans la Résistance. Son nom apparaît sur le monument de Communay rendant hommage aux victimes du 9 juin 1944.
Voir Communay
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Rhône, 3808W459, 3460W1, 3460W4, 3460W3, 3335W22, 3335W11.— SHD, Vincennes, GR 16 P 603049 et Caen SHD/ AC 21 P 659664.— Bruno Permezel, Victimes de l’Occupation à Lyon et alentour, 81 monuments, 11 parcours, 2001.— Mémorial Genweb.— Base Léonore.— site Internet de Yad Vashem.

Jean-Sébastien Chorin, Dominique Tantin

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