Né le 13 janvier 1908 à Dieulefit (Drôme), exécuté sommairement le 27 août 1944 à Bourg-de-Péage (Drôme) ; prêtre ; résistant de l’Armée secrète, homologué FFI.

Georges Magnet
Georges Magnet
Fils de Ernest, Henri Magnet, menuisier, et de Marie Louise, Pauline Magnanon, sans profession, son épouse, Georges, Léon, Ernest, Marius Magnet naquit au domicile de ses parents à Dieulefit (Drôme).
Il était prêtre du diocèse de Valence, nommé vicaire à Saint-Vallier (Drôme) en 1931, professeur à Saint-Maurice de Romans-sur-Isère (Drôme) en septembre 1932, curé de Portes-en-Valdaine (Drôme) en septembre 1935, professeur de philosophie à mi-temps à Montélimar (Drôme), nommé curé de La Bâtie-Rolland (Drôme) en janvier 1939.
En 1939-40, il participa à la campagne de France au 58e régiment d’Artillerie dans la 27e Division, fut fait prisonnier et s’évada avec André Malraux qu’il reçut à La Bâtie-Rolland. Il ne s’avoua pas vaincu après l’armistice et refusa un gouvernement à la solde des Allemands. Il fut l’un des premiers à organiser des parachutages dans la région de La Bâtie-Rolland, avec un petit groupe de résistants, ils avaient été mis en contact avec un officier anglais appartenant à une mission de liaison parachutée en France. Vers la fin de l’été 1942, il fit partie d’un groupe qui se retrouvait à Dieulefit (Drôme) ou chez Giraud au Poët-Laval (Drôme), avec Rodet, Jean Jouve et le pasteur Debû-Bridel pour discuter de la situation. En février 1943, il dirigea les réfractaires au STO à Montmirail (Drôme) au maquis organisé par Marguerite Soubeyran. À La Bâtie-Rolland il donna des certificats de baptême aux Israélites, à condition pourtant de les baptiser (témoignage André Malraux in Antimémoires), leur chercha des planques pour les soustraire aux recherches. Il faisait partie de la "chaîne" chargée de faire passer des Juifs en Suisse : ils logeaient chez lui en attendant d’être conduits plus loin. À Dieulefit il s’engagea dans les équipes de réception des parachutages, s’occupa de distribuer les armes parachutées. Il recruta des équipes de protection autour de La Bâtie-Rolland, Portes-en-Valdaine et La Touche (Drôme).
Soupçonné pour son activité, il fut dénoncé et recherché par la Gestapo en mars 1944 : il dut quitter sa paroisse. Il demanda alors à Mgr Pic l’autorisation d’exercer clandestinement les fonctions d’aumônier de la Résistance. Il avait en effet choisi la solution retenue par la faculté de théologie de Lyon : les maquisards pouvaient être considérés comme à l’article de la mort. Mgr Pic refusa, Magnet passa outre en rejoignant le maquis du Vercors, secteur 8 de l’As-Isère, le 27 mars 1944 tout en informant son supérieur de sa décision. Il fut alors frappé d’interdit par l’évêque de Valence.
Il prit les armes sous le pseudonyme de maréchal des logis Gaston Martin au 11e Cuirassiers, dans l’unité du capitaine Thivollet. Le père Fraisse (Xavier), ému de sa situation, en parla à l’abbé Bossan de Die auquel l’évêque avait délégué ses pouvoirs pour cette région contrôlée par les FFI. Celui-ci leva l’interdit. L’abbé Magnet commanda le groupe de cinq hommes à bord de deux camionnettes qui le 23 juin 1944 partirent à Lyon récupérer les 53 Sénégalais faits prisonniers en 1940 et qui prirent le large après avoir abattu leurs gardiens allemands. Ces Africains firent sensation dans le Vercors.
Affecté au camp Bourgeois, Magnet participa à la libération de Romans en août 1944. Le 27 août 1944, encerclé avec deux de ses camarades FFI André Chirat et Marie-Joseph Gignoux, ils tombèrent dans une embuscade à Bourg-de-Péage (Drôme). Faits prisonniers ils subirent un interrogatoire. Ils tentèrent de s’évader dans la soirée, mais furent tués pendant cette tentative, rue des Ardoux.
Georges Magnet obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué résistant, membre des Forces françaises de l’intérieur.
Il est enterré dans la tombe des prêtres au cimetière de Dieulefit.
Son nom figure sur une plaque apposée rue des Ardoux, à Bourg-de-Péage, sur les monuments aux morts de Dieulefit, Portes-en-Valdaine et de La Bâtie-Rolland et sur le monument commémoratif départemental à Mirmande-Saulce-sur-Rhône (Drôme).
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 84907 (nc). — SHD, Vincennes, GR 16 P 383282 (nc) ; GR 19 P 38/16, p. 65. — Élisabeth Burles, La Résistance et les maquis en Drôme-sud, été 1942-août 1944, mémoire de maîtrise, 1976, p., témoignage de André Rodet 26/07/1975, p. 27. Sandrine Suchon, p. 61, 86-87. Challan-Belval, p. 27. Fédération des Unités combattantes de la Résistance et des FFI de la Drôme, Pour l’amour de la France, Peuple Libre, Valence, 1989, p. 449-450. Chalendon, Les Chrétiens dans la Résistance drômoise, p. 72, 100 à 102, témoignage de Mme Martin Yvonne, soeur de l’abbé Magnet. Lémonon, Laurent ou.., p. 269-270. — Joseph La Picirella, Témoignages sur le Vercors, 14e édition, 1991, p. 176, 203, 434. Archives remises à l’AERD par le fils d’André Vincent-Baume, puis déposées aux Arch. Dép. Drôme. — Vernin 76. Deval 252. Escolan Patrice, Ratel Lucien, Guide-mémorial du Vercors résistant, Le cherche-midi éditeur, Paris, 1994, p. 259. — État civil.

Robert Serre

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