Né le 13 octobre 1903 à Ahun (Creuse), exécuté sommairement le 8 juin 1944 au lieudit Le Pont à la Dauge, commune d’Ajain (Creuse) ; bûcheron ; militant communiste ; résistant FTPF.

Il était le fils d’Auguste Lenoir, mineur, et de Marie Annette Guéry. Il se maria une première fois à Clamart le 12 septembre 1925 avec Alice Riothon. Il était en 1944 l’époux de Clémence Eugénie Couillet. Il exerçait la profession de bûcheron et résidait sur la commune de Sainte-Feyre (Creuse). Membre du parti communiste, il s’engagea dans la Résistance armée au sein d’un groupe FTP en avril 1944.
Le 7 juin 1944, le lieutenant-colonel « François » (Albert Fossey), chef départemental des FFI de la Creuse et du Cher dirigea la première libération de Guéret à la tête des maquis de la Creuse. Guéret fut ainsi la première préfecture métropolitaine libérée de France. Pour les autorités de Vichy et l’État-major allemand, la situation ne pouvait être acceptée. L’État-major allemand prépara une offensive ayant pour but de rétablir la liaison stratégique Montluçon – Limoges, et d’éliminer les forces de la Résistance.
Le 8 juin une compagnie allemande du 15ème régiment de la 189ème Division de réserve de la Wehrmacht venue de Montluçon se présenta en fin de matinée à l’entrée est de Guéret. Quelques kilomètres avant Guéret au lieu-dit Le Pont à la Dauge (commune d’Ajain – Creuse), un groupe de résistants dont faisait partie Paul Lenoir tenta de ralentir l’avance allemande. Selon l’historien du maquis Marc Parrotin (op. cit.) : « « Au pont à la Dauge, le volontaire FTP Lenoir Jean Paul avec quelques camarades avait établi un barrage d’abattis d’arbres pour gêner le retour offensif des ennemis vers Guéret. Il fut fait prisonnier par les Allemands et lâchement assassiné non loin du Pont ». Une attestation du lieutenant-colonel Fossey, datée du 5 décembre 1944 (dossier AVCC) confirme « que Lenoir a pris part au coup de main à Pont à la Dauge (Creuse) le 8 juin 1944 avec le groupe de l’adjudant-chef Duvignaud » et y a trouvé la mort.
Il obtint la mention Mort pour la France par arrêté du 2 janvier 1946. Son nom figure sur le monument aux morts de la commune de Sainte-Feyre (Creuse) et sur le mémorial de la résistance creusoise à Guéret. Une stèle à sa mémoire comportant au sommet du bloc une faucille et un marteau sculptés fut dressée après le conflit à Pont à la Dauge. Le lieu fut l’objet constant de cérémonies mémorielles organisées par le parti communiste creusois, telle celle de juin 2016 : « Ce dimanche 12 juin 2016 au Pont à la Dauge, plusieurs Creusois ont fleuri trois stèles : celles de Paul Lenoir, résistant communiste, Gabriel Delay, résistant gaulliste et Philippe Parrain, citoyen cultivateur qui s’est trouvé là au mauvais moment. Le 8 juin 1944, ces trois hommes ont été fusillés en ces lieux par les allemands. Depuis, chaque secrétaire de la fédération creusoise du parti communiste a perpétué cette tradition annuelle avec une minute de silence devant chaque stèle » cérémonie succédant à celle de 2015 : « Il n’y a pas que les « Panthéonisés ». Marie-Hélène Pouget-Chauvat et le parti communiste français ont tenu à saluer la mémoire de tous les résistants anonymes ou oubliés hier au Pont à la Dauge ».
Sources

SOURCES : État civil — Dossier AVCC Caen — Archives du parti communiste creusois (notes manuscrites de Marc Parrotin pour les commémorations de Pont à la Dauge) — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb — Journal L’echo-info.

Michel Thébault

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