Né le 16 décembre 1892 à Prossnitz-Proßnitz (Moravie, Empire d’Autriche-Hongrie, aujourd’hui Prostějov en République tchèque), abattu entre le 24 et le 27 juillet 1944 à Die (Drôme) ; artiste lyrique et chef d’orchestre ; victime civile.

Du 22 juillet au 2 août 1944, la terreur régna à Die. Des affiches furent apposées par les Allemands dans Die annonçant à la population : « tous ceux qui par leur activité ont favorisé le maquis verront leurs biens confisqués, leur maison détruite, leur vie menacée ». La répression fut l’œuvre des Allemands et de la Milice.
Le 23 à 10 h, Camille Buffardel, du réseau Buckmaster, industriel et adjoint au maire, fut exécuté sur la place Saint-Pierre. Le docteur Paul-Élie Kroll (Kraul ?) et son fils Maurice, juifs réfugiés à Die, furent abattus sur la placette, Pierre Chérissol près de la Barrière, le sous-lieutenant Victor Vermorel (« Vallin »), René Brugier et Hubert Laheurte, au bord de la Drôme. Le corps de Léon Livache, resté sur la route de Romeyer, fut écrasé par plusieurs véhicules allemands. Tous ces hommes auraient été exécutés au revolver par un certain Desgeorges, tueur de la Milice, qui les fit extraire de leur cellule et les abattit de sa main un à un. Desgeorges sera condamné à mort un an après par la Cour de Justice de Lyon.
Le lundi 24 juillet, un détachement allemand et un peloton de la Milice investirent l’hôpital où ils arrêtèrent deux Juifs, Pascal Cohen et Alexis Feldman, ainsi qu’Albert Froment, Marcel Jeanneret et Claude Lieber, qu’ils massacrent d’une balle dans la nuque à la prison avec le juif Albert Peters pris au château de Salières.
Ce dernier, âgé de 51 ans, d’origine autrichienne, ancien artiste lyrique et chef d’orchestre à Berlin, venu en France dès 1933, réfugié de Paris, avait été détaché du 352e GTE (Groupement de travailleurs étrangers) de Crest où il était interné à l’usine de meubles Audra à Die. Il était souvent chez Madame Chevalley. Il fut pris à Die au château de Salières le 22 juillet 1944 par les Allemands, ramené à la prison de Die où il fut abattu le 24 ou le 27 juillet selon les sources, d’une balle dans la nuque par Desgeorges.
Sources

SOURCES : Patrick Martin, La Résistance dans le département de la Drôme, 1940-1944, thèse Université Paris IV Sorbonne, 2001, base de données noms. Veyer : Jean Veyer, Souvenirs… p. 73. Des indésirables 317, 390. — Cdt Pons, De la Résistance à la Libération, rééd. 1987, p. 269. : Jean Abonnenc, Il n’est pas trop tard pour parler de Résistance, imp. Cayol, Die, 2004. 259, 353. — Joseph La Picirella, Témoignages sur le Vercors, 14e édition, 1991, p. 269. — Stèle des fusillés Die. — Musée de la résistance en ligne. La répression à Die (22 juillet-2 août 1944), par Robert Serre. — Yad Vashem. — Notice complétée par Dominique Tantin (mars 2021).

Robert Serre, Dominique Tantin

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