Né le 24 décembre 1920 à Paris VIIe arr. (Seine, aujourd’hui Paris), sommairement exécuté le 12 juillet 1944 à Toussieu (Isère) ; avocat ; résistant de l’Armée secrète, homologué officier des Forces françaises de l’Intérieur

Michel Prunet était le fils de Paul, Albert, avoué, et de Germaine, Ernestine Drouant, son épouse.
Originaire de Meaux, il était diplômé de l’école des Sciences politiques.
Jeune avocat du barreau de Paris, il avait devant lui un magnifique avenir.
Il rejoignit la Résistance dans la Drôme. Membre des Mousquetaires de l’Hermine (Pseudonyme de Drouot), lieutenant, il fut l’adjoint de René Fanget, chef de la Drôme Nord après la nomination de Drouot comme chef départemental.
Le 29 janvier 1944, Michel Prunet fut désigné pour prendre le commandement d’un maquis en formation à Combovin (Drôme), commune située dans le Sud-Ouest du massif du Vercors..
Avec son adjoint Wap (Bourgogne) ils s’installèrent à la ferme Peyri.
Le 13 février 1944, il aménagea dans les baraquements de la communauté Barbu à la ferme Mourras.
Le 1er mars 1944, l’état-major de Valence ordonna au maquis Michel d’évacuer Mourras où se rendaient les GMR qui se s’étaient battus au collège de Die.
Il regroupa ses hommes à Montoison (Drôme) le 12 mars 1944.
La nuit même il gagna le château d’Anse (Drôme).
L’effectif passa à 80 hommes grâce au groupe Narbonne (qui vint, sous la pression de l’état-major, se mettre aux ordres de Michel).
Quelques jours plus tard on lui livra un camion d’uniformes neufs commandés par l’école de Gendarmerie de Romans à un confectionneur de Valence (Drôme) et « piqués » par Roger Maisonny. La croix-rouge procura des casques, ainsi la garnison du château d’Anse semblait parfaitement "régulière".
Le 15 avril 1944 le maquis Michel-Wap reçut la visite de l’Hermine, René Fanget et Yves Simon.
L’Hermine évoqua le drame des Glières lors de la soirée.
Le 16 avril 1944, Vichy envoya dans la région de Plan-de-Baix/Beaufort une forte expédition contre les maquis des lieutenants Michel (Prunet) et Narbonne qui se trouvaient au château d’Anse. Des combats s’engagèrent entre GMR et maquisards de ce maquis qui évacuèrent le château d’Anse pour la ferme d’Ambel (Isère). Ils apprirent que les miliciens étaient à Vassieux (aujourd’hui Vassieux-en-Vercors, Drôme). Dans les jours qui suivirent, un engagement mit aux prises des hommes de Wap et des GMR dans les gorges d’Omblèze (Drôme), les GMR firent trois prisonniers. Peu après, au Moulin de la Pipe à la sortie des gorges, un homme de Michel, en uniforme de gendarme arrêta une voiture où deux miliciens détenaient deux prisonniers. Ceux-ci furent libérés, les miliciens furent amenés au château d’Anse et exécutés.
Un différend opposa Michel, chef exemplaire adoré de ses hommes, à Narbonne.
Ce dernier regagna le Sud-Drôme avec la plupart de ses hommes. Michel se réfugia à Suze-sur-Crest (Drôme) dans la ferme Bouvier. Fin avril 1944, après les opérations de la Milice au Vercors, Michel s’installa en forêt de Lente.
Convoqué par Drouot, il descendit le 3 juin à Saint-Jean-en-Royans (Drôme) où Drouot devait lui donner les dernières directives préludant au débarquement de Normandie. Le lendemain, 4 juin 1944, reprenant sa voiture dans un garage de Saint-Jean-en-Royans, il fut encerclé par un détachement de police allemande et emmené à la prison de Montluc à Lyon (Rhône, aujourd’hui , Métropole de Lyon). Il avait été dénoncé par un milicien ou, selon Pons, par une fille brune de Valence. Il fut fusillé, avec 27 autres patriotes, le 12 juillet 1944 à Toussieu (Isère), lieu-dit La Perrière.
Il est désormais enterré dans la Nécropole Nationale de Vassieux-en-Vercors (Drôme), Carré B, rang 7, tombe 178.
Il fut décoré de la Croix de Guerre et de la Médaille de la Résistance à titre posthume.
Son nom figure sur les monuments aux morts de Meaux (Seine-et-Marne) et du palais de justice de Paris, sur la plaque commémorative de la faculté de Droit de Paris, et sur le monument érigé sur le lieu des exécutions.
Une rue de Crest (Drôme) porte son nom.


Voir la monographie du lieu d’exécution
Sources

SOURCES : AVCC Caen, AC 21 P 140115 (à consulter) — Poujol, Protestants dans la France en guerre, ; p. 258. — Cdt Pons, De la Résistance à la Libération, rééd. 1987, p. , 63. "Drôme Nord, 215. Fédération des Unités combattantes de la Résistance et des FFI de la Drôme, Pour l’amour de la France, Peuple Libre, Valence, 1989, p. 103, 186 à 189. — Gal de Lassus Saint-Geniès, P. de Saint-Prix, Combats pour le Vercors et pour la liberté, Peuple Libre 1982, p. 30, 37. Arch. Nat., B.C.R.A. 3AG2/478 - 171Mi189, dossier 5, pièce 22. Challan-Belval, page 59, 73. — Joseph La Picirella, Témoignages sur le Vercors, 14e édition, 1991, p. 133, — Lucien Micoud, Nous étions cent cinquante maquisards, 1982, p. 71, 195. — Jean-Noël Couriol, collection « Histoire et Patrimoine », Plan-de-Baix, Suze (sur-Crest)., Plan-de-Baix. — Stèle Plan-de-Baix. — État civil en ligne, Paris (acte de naissance)

Robert Serre, Jean-Luc Marquer

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