Né le 19 janvier 1923 à Dillingen (Sarre, Allemagne), exécuté sommairement le 8 juin 1944 à Forcalquier (Basses-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence) ; mécanicien ; résistant de l’Armée secrète (AS).

Forcalquier, stèle aux fusillés du 8 juin 1944
Forcalquier, stèle aux fusillés du 8 juin 1944
Werner Jacob
Werner Jacob
Ce jeune juif allemand, fils de Martha Levy et Gottfried Jacob, réfugié avec sa famille à Peyruis (Basses-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence), avait été incorporé le 22 décembre 1942 au 702e Groupement de travailleurs étrangers (GTE) des Mées (Basses-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence). Comme plusieurs membres du GTE, il prit contact avec la Résistance locale et aurait intégré l’AS, secteur 2 de Forcalquier (Basses-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence) le 3 septembre 1943. Avec d’autres déserteurs du GTE, il se trouvait au maquis AS de Sigonce (Basses-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence) au printemps 1944. Il aurait pris le maquis pour venger ses grands-parents, raflés par les Allemands à Peyruis dans la nuit du 3 au 4 mai 1944. Ses grands-parents étaient Benjamin (Benny) Levy, né le 6 avril 1871 à Kerprichhemmersdorf (Sarre) et Auguste Alkan (en allemand, Auguste est un prénom féminin), née le 21 novembre 1878 à Dillingen, Saarlouis (Rheinprovinz). Ils furent transférés à Drancy d’où ils furent déportés par le convoi n° 74 parti le 20 mai 1944 à Auschwitz-Birkenau et, compte tenu de leur âge, certainement gazés à l’arrivée.
Conformément aux ordres reçus, les résistants du secteur furent mobilisés à la suite du débarquement en Normandie et dans l’attente du débarquement en Méditerranée. Son groupe fut envoyé occuper Forcalquier, sous-préfecture des Basses-Alpes, le 7 juin 1944, mais la réaction allemande fut immédiate. La ville fut reprise le lendemain. Avec six de ses camarades de Sigonce, Jacob Werner fut arrêté et fit partie des onze résistants qui furent exécutés contre le mur de l’église, à 20 heures.
Il fut décoré de la Médaille de la Résistance à titre posthume le 9 février 1960. Son nom se trouve sur le monument aux morts de Peyruis
Sources

SOURCE  : site Mémoire des hommes SHD Vincennes GR 16 P 303265 et Caen AC 21 P 575094 (nc). ⎯ Jean Garcin, De l’armistice à la Libération dans les Alpes de Haute-Provence 17 juin 1940-20 août 1944, Digne, 1983. ⎯ Henri Joannet, Les Mées. Les Groupes de travailleurs étrangers lors de la Deuxième Guerre mondiale, Forcalquier, C’est-à-dire, 2022. ⎯ Mémorial de la Résistance et des combats de la Seconde Guerre Mondiale dans les Basses-Alpes, Digne, Secrétariat aux Anciens Combattants–CDIHP des Alpes-de-Haute-Provence, 1992. — Beate et Serge Klarsfeld, Mémorial de la déportation des juifs de France, Paris 1978. — Renseignements communiqués par Madame Myriam Daru le 28/08/2017.

Jean-Marie Guillon, Dominique Tantin

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