Né le 14 octobre 1907 à Puilly-et-Charbeaux arrondissement de Sedan (Ardennes), tué le 20 août 1944 à Paris (XXe arr.) ; cultivateur, garde républicain, gardien de la paix ; membre d’Honneur de la Police ; FFI.

Fils de … et de Marie, née Oiseau, Marcel Imbert alla à l’école primaire dans son village, la Grande Guerre perturba sa scolarité. Son père fut mobilisé, la région était occupée par les Allemands, l’institutrice absente. Il poursuivit sa scolarité après la signature de l’Armistice du 11 novembre 1918, obtint son CEP à l’âge de treize ans. Il travailla la terre avec son père ancien combattant jusqu’à son départ au service militaire.
Appelé sous les drapeaux le 4 décembre 1927, il effectua dix-huit mois de service au 10e Régiment de Tirailleurs sénégalais à La Goulette, près de Tunis en Tunisie. Libéré le 10 mai 1929 avec le grade de caporal de tirailleurs sénégalais, avant sa libération, il fit une demande pour être admis élève garde républicain à Paris. Admis le 24 mai 1929, nommé garde républicain à pied, il était affecté le 17 juin 1929 à la 10e Compagnie, cantonnée à la caserne de la place de la République à Paris.
Il compara sa nouvelle situation avec celle d’un gardien de la paix. La balance pencha du côté de la police municipale de Paris, il sollicita un emploi le 6 février 1931. Dans sa biographie écrite le 24 avril 1931, il explicita son choix, et concluait à l’intention du Préfet de Police de Paris : « Voilà pourquoi je suis aujourd’hui dans votre administration ! ».
Sa carrière se déroula sans accroc, au rythme des services au poste de police Charonne dans le XXe arrondissement. Il habita 112 rue du Chemin Vert (XIe arr.), 18 rue des Haies (XXe arr.), Marcel Imbert épousa Élise Galliot, une manutentionnaire née dans la Creuse.
Le samedi 19 août 1944, l’arrondissement se couvrait de barricades, il y en eut vingt dans un rayon de deux cents mètres autour du poste de police de Charonne rue des Orteaux, à proximité du cours de Vincennes emprunté par les troupes allemandes qui stationnaient dans la banlieue Est. Les agents furent sollicités pour garder des prisonniers, soldats de l’armée d’occupation ou collaborateurs. Certains étaient enfermés dans les locaux du poste de police. Peu après midi, ces locaux étaient attaqués par un ou plusieurs véhicules blindés. Marcel Imbert et Armand Jeudy, membres d’Honneur de la Police, étaient tués lors de l’attaque du poste, probablement d’une balle dans la tête alors qu’ils avaient été fait prisonniers.
L’inhumation de Marcel Imbert et Armand Jeudy se déroula le 26 août 1944 au cimetière parisien de Pantin (Seine, Seine-Saint-Denis). Il fut déclaré « Victime du devoir », Marcel Imbert a été cité à l’Ordre de la Nation (JO du 20 décembre 1944), décoré de la Légion d’Honneur (JO du 3 janvier 1945). Le ministère des Anciens combattants lui attribua la mention « Mort pour la France », et l’homologua FFI.
Son nom figure sur la plaque posée sur la façade du poste de police à l’angle de la rue des Haies et des Orteaux, en hommage à Marcel Imbert et Armand Jeudy. Le nom de Marcel Imbert a été inscrit sur le mémorial de Berthaucourt à Charleville-Mézières, et sur une plaque en l’église de Puilly-et-Charbeaux (Ardennes), et sur la liste des policiers tués pour la Libération de Paris au Musée de la police 4 rue de la Montagne Sainte-Geneviève à Paris (Ve arr.).
Sources

SOURCES : Arch. PPo. KC 18 (notes transmises par Christian Chevandier). – SHD, Caen AC 21 P 55435 – Bureau Résistance GR 16 P 301408. – Christian Chevandier, Été 44. L’insurrection des policiers de Paris, Éd. Vendémiaire, 2014. – « Au cœur de la Préfecture de Police de la Résistance à la Libération », Sous la dir. de Luc Rudolph, Directeur honoraire des services actifs, Éd. LBM, 2009. – Site internet GenWeb.

Daniel Grason

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