Né le 17 juin 1899 à Gargas (Vaucluse), exécuté dans la nuit du 20 au 21 mai 1944 à Pont-Saint-Esprit (Gard) ; garagiste.

Fils d’Ismaël Sauvan, tailleur d’habits, et de Marie Imbert, repasseuse, il s’était installé comme garagiste à Oppède (Vaucluse), après avoir résidé dans plusieurs communes vauclusiennes voisines (Goult, Les Beaumettes, Cavaillon). Mobilisé du 18 avril 1918 au 23 octobre 1919, il s’était marié par la suite avec Reine Nouguier, ont il eut deux filles et deux garçons. Il se trouvait en pension au café Chabert lorsqu’il fut arrêté vraisemblablement dans la nuit du 25 au 26 avril 1944 aux Beaumettes par des individus en uniforme allemand. Il s’agissait vraisemblablement de membres de la 8e compagnie du 3e régiment de la division Brandebourg, unité dont un détachement stationnait à Cavaillon. Ils agissaient pour le compte du Parti populaire français (PPF) en représailles après le meurtre du président de la délégation spéciale de Ménerbes (Vaucluse), le 10 avril précédent. Trois autres résistants de Ménerbes, Marcellin Poncet*, Raoul et Raymond Silvestre* - et Sami Marcovici* d’Oppède (Vaucluse) furent arrêtés dans les mêmes circonstances. Le groupe fut conduit à Avignon (Vaucluse) et interrogés par les responsables du PPF qui avaient demandé à leurs homologues de la Milice de se joindre à eux. Les interrogatoires, violents, eurent lieu au siège de la Milice, 71 rue Joseph Vernet. C’est au cours d’un interrogatoire que Raymond Silvestre* se saisit d’un revolver sur une table et fut abattu d’une rafale de mitraillette. Les prisonniers furent conduits ensuite à la prison Sainte-Anne ou à la caserne du 7e Génie d’Avignon. Maltraité et affamés, ils furent transférés à Pont-Saint-Esprit (Gard), où était installé l’essentiel des services de la 8e compagnie Brandebourg. Incarcérés dans la citadelle, Ismaël Sauvan et ses camarades d’infortune furent exécutés le pont du Rhône et leurs corps jetés dans le fleuve. La date de leur exécution varie selon les témoignages. Celle du 16 mai a été retenu par l’état civil, or, pour certains des emprisonnés de Pont-Saint-Esprit qui ont partagé leur cellule avec eux, leur exécution aurait eu lieu une ou deux nuits après celle de leur arrivée, le 15, soit le 17 ou le 18 mai. Les corps de Marcellin Poncet et de Raoul Silvestre ont été retrouvés le 18 dans le Rhône à Saint-Étienne–des-Sorts (Gard), non loin de Pont-Saint-Esprit. Si le groupe arrêté à Ménerbes et dans les environs a été exécuté en même temps, ce qui est probable, leur mort date vraisemblablement de la nuit du 17 au 18 mai. Le corps d’Ismaël Sauvan n’a jamais été retrouvé. Une plaque au centre du village des Beaumettes a été érigée à sa mémoire à la Libération.
Voir Pont-Saint-Esprit, Citadelle (février-août 1944)
Sources

SOURCE : Arch. dép. Gard, cour de justice d’Avignon, 3 U 7 448 (dossier Thesmar).⎯ Association des amis du Musée de la Résistance et de la Déportation, La mémoire gravée. Monuments, stèles et plaques commémoratifs de la Seconde Guerre mondiale dans le département de Vaucluse, Fontaine-de-Vaucluse, Musée d’Histoire, 2002.— Association des CVR du Vaucluse.— état civil.

Jean-Marie Guillon

Version imprimable