Née le 27 mai 1904 à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne), massacrée le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane ; épicière ; victime civile.

Alice, Irmine Beau
Alice, Irmine Beau
crédit : MémorialGenWeb
Épicerie Desourteaux, Oradour-sur-Glane
Épicerie Desourteaux, Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
Épicerie Desourteaux, Oradour-sur-Glane
Épicerie Desourteaux, Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
Épicerie Desourteaux, Oradour-sur-Glane
Épicerie Desourteaux, Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
Épicerie Desourteaux, Oradour-sur-Glane
Épicerie Desourteaux, Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
Alice Beau était la fille de Joseph Antoine (né le 7 décembre 1870, à Bellac), épicier, puis maire jusqu’en 1941, et de son épouse Anne née Teillet (née le 19 septembre 1879 et décédée le 29 octobre 1910, à Oradour-sur-Glane). Ses parents s’étaient mariés le 4 février 1896, à Oradour-sur-Glane.
Elle était la quatrième d’une fratrie de cinq enfants Léon François (né le 15 juin 1899) époux de Catherine Beau, Marie Renée (née le 6 février 1901) épouse de Marcel Jean Thomas (fils de Jean et de son épouse Marie née Theillaud) parents de Georges et de Raymond, Marcel Léon (né le 18 août 1902) époux de Juliette Henriette Arenes, Jeanne Clémence (née le 23 novembre 1905) épouse de René Georges Mathis, tous nés à Oradour-sur-Glane.
Le 21 février 1926 à Limoges, elle épousa Paul Julien Émile Desourteaux->190431] (né le 15 janvier 1905, à Oradour-sur-Glane), fils de Jean François Émile Paul Desourteaux l’opposant politique de son père. De cette union naquirent trois enfants, Joseph André (né le 6 août 1925, à Limoges), Anne Marie Bernadette (née le 26 avril 1932, à Oradour-sur-Glane), Geneviève Lucienne (née le 8 juillet 1935, à Oradour-sur-Glane).
En 1930, le couple reprit l’épicerie-mercerie familiale dans le Bourg d’Oradour-sur-Glane. La famille Desourteaux était domiciliée au Bourg d’Oradour-sur-Glane, avec son père Joseph Antoine Beau.
Son fils André, échappa également au massacre, absent pour le travail à la poste de Limoges. Son beau-frère Jean Hubert échappa au massacre, ayant pu se cacher à l’arrivé des Allemands. Sa sœur Marie Renée et son époux habitant Les Bordes, et son frère Léon François et son épouse habitant Les Tuilières des Bordes, échappèrent au massacre, à Oradour-sur-Glane, hameaux non raflés le 10 juin 1944.
« Chez les Desourteaux, c’était Alice, belle et souriante, qui servait les clients à la boutique, et Paul Émile qui se chargeait des ventes dans les hameaux. »
« Desourteaux était un nom connu à Oradour. Des deux côtés de sa famille, des parents avaient été maires du bourg. La rue principale portait le nom de son arrière grand-père, Émile Desourteaux (…) son fils Paul lui succéda et fut maire jusqu’en 1919, date à laquelle il fut battu par le grand-père maternel et socialiste, Joseph Beau. »
« Le 9 juin la veille du massacre, j’étais de repos, donc j’étais à Oradour. Je suis parti le soir, pour coucher à Limoges et pour reprendre mon servie à 5H du matin. (…) Le train d’Oradour n’est pas rentré. J’ai mis mon vélo dans le train et je descendu à Saint-Victurnien, puis je suis parti à vélo. (…) Ce n’est qu’en arrivant à hauteur de la Villa Lavérine, c’est là que je me suis aperçu que l’église avait brûlé. Alors, je suis descendu, j’ai traversé le bourg, je me suis arrêté devant chez moi, mes parents habitaient à côté de l’école des filles, dans le centre du bourg, je me souviens avoir regardé ma maison qui était complètement brûlée. J’ai repris mon vélo, je suis monté jusqu’en haut du bourg, c’est là que j’ai rencontré le premier habitant M. Machefer. (…) Des habitant ont commencé à arriver et certains m’ont dit, Marcel Darthout est chez sa tante à la Fauvette, il a été blessé. (…) je retrouvais le frère de Marcel, Aimé Darthout, nous sommes allés dans les granges, où les gens avaient été tué. »

« M. le Docteur Desourteaux père, président de la Délégation spéciale, est soudain interpellé par un officier : "Vous allez, lui dit-il brutalement, me désigner trente otages." Le maire, très dignement, répliqua qu’il lui était impossible d’accéder à cette demande. Il fut conduit à la mairie où il resta quelques instants, puis revint vers le lieu du rassemblement où on l’a entendu dire à l’officier allemand qu’il se désignait lui-même et que s’il fallait d’autres otages, on n’avait qu’à arrêter sa famille. »
Elle fut victime du massacre perpétré par les SS du 1er bataillon du 4e régiment Der Führer de la 2e SS-Panzerdivision Das Reich et brûlée dans l’église avec ses filles, sa belle-mère, ses neveux et l’ensemble des femmes et des enfants d’Oradour-sur-Glane. Les corps de ses neveux Georges et Raymond Thomas furent identifiés. Son époux, son père, ses beaux-frères furent mitraillés puis brûlés dans l’une des six granges dans lesquelles les hommes furent massacrés. Son beau-père fut mitraillé puis brûlé dans la grange Denis dans laquelle des hommes furent massacrés, son corps fut identifié.
Alice Beau obtint la mention « Mort pour la France » par jugement du tribunal de Rochechouart du 10 juillet 1945.
Son nom figure sur le monument commémoratif des martyrs du 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane.
Voir Oradour-sur-Glane
Sources

SOURCES : Liste des victimes, Centre de la Mémoire d’Oradour-sur-Glane. — Guy Pauchou, Dr Pierre Masfrand, Oradour-sur-Glane, vision d’épouvante, Limoges, Lavauzelle, 1967, liste des victimes, pp. 138-194. — Mémorial GenWeb. — Archives État civil de la Haute-Vienne, actes de naissances, mariages, décès, recensements. —Extrait du témoignage d’André Désourteaux recueilli par le centre de mémoire. —Sarah Farmer, « Oradour 10 juin 1944 », extrait interview André Desourteaux, par Marc Wilmart, 17 mars 1988 et Michel Follin le 8 juin 1988, à Oradour, éditions Tempus (p138-139). — Marielle Larriaga, Oradour-sur-Glane,10 juin 1944, éditions des traboules (p14).

Dominique Tantin, Isabel Val Viga

Version imprimable