Né le 8 août 1878 à Glorianes (Pyrénées-Orientales), mort le 19 août 1944 à Perpignan (Pyrénées-Orientales) pendant les combats de la Libération de la ville ; marchand de journaux à Perpignan ; résistant (FFI)

François Mestres naquit dans un petit village de montagne du Conflent, Glorianes. C’était le fils de Jean Mestres, cultivateur, âgé de trente-huit ans en 1878 et de son épouse, Marie Mérésis.
Il fit son service militaire au 19e régiment de dragons à Carcassonne (Aude) du 16 novembre 1899 au 20 septembre 1902. De retour dans son village natal, il résida ensuite, successivement, avant 1914, à Thuir (Pyrénées-Orientales) à partir du 27 mai 1904, puis à Cabestany (Pyrénées-Orientales) à partir du 21 août 1908 et à Castelnaudary (Aude) à partir du 30 mars 1911. La déclaration de guerre le surprit, en 1914, dans cette dernière localité.
Il fut mobilisé le 1er août 1914 à un régiment territorial de Dragons. Il fut ensuite muté successivement au 15e régiment de Chasseurs le 13 février 1916, au 49e régiment d’Artillerie le 12 mai 1916, au 57e régiment d’Artillerie le 2 juillet 1916. Le 10 novembre 1916, il fut détaché à l’usine Turcat de Marseille (Bouches-du-Rhône). Le 1er juillet 1917, il futaffecté au 6e régiment de Hussards, puis, le 7 décembre 1918, au 53e régiment d’Infanterie (« le » régiment de Perpignan).
Démobilisé, il s’installa d’abord à Castelnaudary, son domicile d’avant-guerre. Le 25 septembre 1922, il alla habiter avec sa famille au 1, rue de l’Ange, en plein cœur de la vieille ville historique de Perpignan. Il y résidait encore en août 1944. Il exerçait la profession de marchand de journaux.
Marié, il fut père de trois enfants. En 1944, l’un d’entre eux était décédé. Une fille était malade.
Il prit part aux combats de la Libération de Perpignan dans un groupe de FFI locaux rassemblant en majorité des éléments de l’AS et accompagnés de FTPF et de quelques guérilleros de l’AGE. Nous ignorons à quelle mouvance il se rattachait. Il fut tué le 19 août 1944 vers 18 heures 30.
Il eut droit, le 22 août 1944, à des obsèques solennelles, avec dix-sept autres victimes des combats des 19 et 20 août 1944 à Perpignan. Les cercueils furent transportés à dos d’homme dans les rues de la ville. Ils défilèrent devant une foule nombreuse, parcourant les rues du centre ville de la mairie jusqu’à la cathédrale Saint-Jean Baptiste où Mgr. Bernard, évêque d’Elne-Perpignan, donna l’absoute. Après la messe, il fut inhumé au cimetière Saint-Martin de Perpignan.
Perpignan, combats de la Libération de la ville (19-20 août 1944)
Sources

SOURCES : Arch dép. Pyrénées-Orientales, 1 R 441, f° 441 ; 2 E 14449-1450, état civil de Glorianes, registres 1873-1892, acte de naissance de François Mestres. —Le Républicain, quotidien, organe du CDL des Pyrénées-Orientales, 26 août 1944. — Ramon Gual & Jean Larrieu, Vichy, l’occupation nazie et la Résistance catalane, II b, De la Résistance à la Libération, Prades, Terra Nostra, 1998, p. 923. — Georges Sentis, Dictionnaire biographique des résistants et des civils des Pyrénées-Orientales tués par les Allemands et les collaborateurs, Perpignan, Éditions M / R, 28 p. [p. 23]. — Cristià Xanxo, La libération de Catalunya Nord ou le retrait allemand. Samedi 19 et dimanche 20 août 1944, Prades, Terra Nostra, 2015, 151 p. [pp. 94-95].

André Balent

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