Née le 1er septembre 1923 à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne), massacrée le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane ; cultivatrice ; victime civile.

Alice Bélivier
Alice Bélivier
crédit : MémorialGenWeb
Alice Bélivier était la fille d’André* (né le 13 janvier 1892, à Saint-Auvent), et de son épouse Anna Angèle née Léger* (née le 17 janvier 1901, à Oradour-sur-Glane), cultivateurs. Ses parents s’étaient mariés le 27 décembre 1919 à Oradour-sur-Glane.
Elle était la deuxième d’une fratrie de quatre enfants, Lucien (né le 3 août 1922), Marcel (né le 24 juillet 1925), Marie-Louise* (née le 3 septembre 1930), tous nés à Oradour-sur-Glane.
Elle était domiciliée avec sa famille au hameau Les Brégères à Oradour-sur-Glane.
Son frère Lucien, était en Allemagne au titre du STO. Son fils Marcel, ne s’est pas rendu au rassemblement, ayant pu se cacher. Ils échappèrent au massacre.
« Aux Brégères, Marcel Bélivier, se prépare pour se rendre au bourg à une leçon de musique. Avant qu’il ne parte, son père lui demande de faire téter un petit veau et ils se dirigent ensemble vers l’étable, quand ils aperçoivent trois ou quatre camions militaires venant de Saint-Victurnien intrigués, ils s’approchent un peu pour voir ce qui ce passe. Après quelques minutes, deux véhicules remontent du Bourg, tandis que les Allemands arrivent à pied, traversent la route en ordre et se postent au milieu du pré. Ils sont peut-être cinquante ou soixante. Un gradé les fait mettre sur trois rangs et leur braille des ordres. Le père et le fils sont à cinquante mètres et entendent clairement, mais hélas ne comprennent pas ce qui se dit. Tout à coup, les soldats rompent les rangs et se dispersent en tous sens, au pas de course. Ils se précipitent vers Marie Louise* une jeune employée de maison chez Monsieur Juge, qui lavait le linge à la percherie du pré et l’emmènent sans explications. Bélivier père, part sur le chemin derrière la grange mais les SS l’ont déjà cernée. Il ne peut passer et faire demi-tour. La maman crie à Marcel de s’enfuir. Puis tout se passe très vite, les SS se saisissent des parents et des deux filles Alice* et Marie-Louise*, ainsi que de la grand-mère. Marcel, bondit dans l’étable et se cache sous la litière des vaches. Deux soldats entrent à sa recherche, mais n’insistent pas trop. Ils vont fouiller une vieille maison attenante. Il profite de se répit pour monter se tapir dans le grenier à foin. »
Elle fut victime du massacre perpétré par les SS du 1er bataillon du 4e régiment Der Führer de la 2e SS-Panzerdivision Das Reich et brûlée dans l’église avec sa mère, sa sœur, sa grand-mère et l’ensemble des femmes et des enfants d’Oradour-sur-Glane. Son père et son oncle Martial – dit Marcelin furent mitraillés puis brûlés dans l’une des six granges dans lesquelles les hommes furent massacrés.
Alice Bélivier obtint la mention « Mort pour la France » par jugement du tribunal de Rochechouart du 10 juillet 1945.
Son nom figure sur le monument commémoratif des martyrs du 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane.
Son frère Marcel Bélivier, le 28 septembre 1946 à Châteauneuf-la-Forêt (Haute-Vienne), épousa Marie Raymonde Dejeampetit. Il s’installera comme sabotier au village provisoire, puis avec sa famille au nouveau village. Il sera témoin au procès de Bordeaux en 1953. Il décède le 10 juin 2000, à Oradour-sur-Glane. Son frère Lucien, de retour de guerre, épousa le 21 décembre 1946 à Peyrilhac, Louise Montazeaud. Il décède le 14 janvier 1972, inhumé à Oradour-sur-Glane.
Voir Oradour-sur-Glane
Sources

SOURCES : Liste des victimes, Centre de la Mémoire d’Oradour-sur-Glane. — Guy Pauchou, Dr Pierre Masfrand, Oradour-sur-Glane, vision d’épouvante, Limoges, Lavauzelle, 1967, liste des victimes, pp. 138-194. — MémorialGenWeb. — Archives État civil de la Haute-Vienne, actes de naissances, mariages, décès, recensements. — Albert Valade, Oradour, 10 juin 1944, la page de catéchisme, éditions de la Veytizou sarl (p54-55).

Dominique Tantin, Isabel Val Viga

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