Né le 16 janvier 1892 à Saint-Auvent (Haute-Vienne), massacré le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) ; cultivateur ; victime civile.

André Bélivier était le fils de Jean (né le 11 août 1864, à Saint-Junien et décédé le 24 septembre 1919, à Javerdat), et de son épouse Anne née Lecompte* (née le 13 mai 1866, à Cognac-la-Forêt), cultivateurs. Ses parents s’étaient mariés le 7 février 1891 à Saint-Junien.
Il fut appelé sous les drapeaux en octobre 1913, et combattit durant la Grande Guerre au sein du 60e Régiment d’Artillerie de Campagne comme canonnier conducteur. Le 31 août 1917, il obtint une citation à l’ordre du régiment au motif suivant : « Excellent conducteur au front depuis le début de la campagne, très brave, est venu pendant les derniers combats, ravitailler sa batterie par des chemins extrêmement bombardés, en particulier les journées des 19 et 20 août 1917. » Il fut blessé à l’œil droit et fut décoré de la Croix de Guerre avec étoile de bronze. Il sera démobilisé en octobre 1919.
Le 27 décembre 1919 à Oradour-sur-Glane, il épousa Anna Angèle Léger* (née le 17 janvier 1901, à Oradour-sur-Glane), cultivatrice. De cette union naquirent quatre enfants, Lucien (né le 3 août 1922), Alice* (née le 1er septembre 1923), Marcel (né le 24 septembre 1925), et Marie-Louise* (née le 3 septembre 1930), tous nés à Oradour-sur-Glane.
Le couple s’établit dans cette commune au lieu-dit Les Brégères où André Bélivier exerçait la profession de cultivateur. Devenue veuve, sa mère Anne Lecompte* habitait avec lui et sa famille.
Son fils Lucien, était en Allemagne au titre du STO. Son fils Marcel, ne s’est pas rendu au rassemblement, ayant pu se cacher. Ils échappèrent au massacre.
« Aux Brégères, Marcel Bélivier, se prépare pour se rendre au Bourg à une leçon de musique. Avant qu’il ne parte, son père lui demande de faire téter un petit veau et ils se dirigent ensemble vers l’étable, quand ils aperçoivent trois ou quatre camions militaires venant de Saint-Victurnien intrigués, ils s’approchent un peu pour voir ce qui ce passe. Après quelques minutes, deux véhicules remontent du Bourg, tandis que les Allemands arrivent à pied, traversent la route en ordre et se postent au milieu du pré. Ils sont peut-être cinquante ou soixante. Un gradé les fait mettre sur trois rangs et leur braille des ordres. Le père et le fils sont à cinquante mètres et entendent clairement, mais hélas ne comprennent pas ce qui se dit. Tout à coup, les soldats rompent les rangs et se dispersent en tous sens, au pas de course. Ils se précipitent vers Marie Louise* une jeune employée de maison chez Monsieur Juge, qui lavait le linge à la percherie du pré et l’emmènent sans explications. Bélivier père, part sur le chemin derrière la grange mais les SS l’ont déjà cernée. Il ne peut passer et faire demi-tour. La maman crie à Marcel de s’enfuir. Puis tout se passe très vite, les SS se saisissent des parents et des deux filles Alice* et Marie-Louise*, ainsi que de la grand-mère. Marcel, bondit dans l’étable et se cache sous la litière des vaches. Deux soldats entrent à sa recherche, mais n’insistent pas trop. Ils vont fouiller une vieille maison attenante. Il profite de se répit pour monter se tapir dans le grenier à foin. »
Il fut victime du massacre perpétré par les SS du 1er bataillon du 4e régiment Der Führer de la 2e SS-Panzerdivision Das Reich, mitraillé puis brûlé avec son beau-frère Martial Léger dans l’une des six granges dans lesquelles les hommes furent massacrés. Son épouse, ses filles et sa mère furent brûlées dans l’église avec l’ensemble des femmes et des enfants d’Oradour-sur-Glane.
André Bélivier obtint la mention « Mort pour la France » par jugement du tribunal de Rochechouart du 10 juillet 1945.
Son nom figure sur le monument commémoratif des martyrs du 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane.
Son fils Marcel Bélivier, le 28 septembre 1946 à Chateauneuf-la-Forêt (Haute-Vienne), épousa Marie Raymonde Dejeampetit. Il s’installera comme sabotier au village provisoire, puis avec sa famille au nouveau village. Il sera témoin au procès de Bordeaux en 1953. Il décède le 10 juin 2000 à Oradour-sur-Glane. Son fils Lucien, de retour de guerre, épousa le 21 décembre 1946 à Peyrilhac, Louise Montazeaud. Il décède le 14 janvier 1972, inhumé à Oradour-sur-Glane.
Voir Oradour-sur-Glane
Sources

SOURCES : Liste des victimes, Centre de la Mémoire d’Oradour-sur-Glane. — Guy Pauchou, Dr Pierre Masfrand, Oradour-sur-Glane, vision d’épouvante, Limoges, Lavauzelle, 1967, liste des victimes, pp. 138-194. — MémorialGenWeb. — Archives État civil de la Haute-Vienne, actes de naissances, mariages, décès, recensements, registre de matricule militaire. — Albert Valade, Oradour, 10 juin 1944, la page de catéchisme, éditions de la Veytizou sarl (p54-55).

Dominique Tantin, Isabel Val Viga

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