Né le 5 août 1935 à Strasbourg (Bas-Rhin), massacré le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) ; victime civile.

Serge Bergmann
Serge Bergmann
crédit : MémorialGenWeb
plaque des réfugiés Alsaciens, cimetière Oradour-sur-Glane
plaque des réfugiés Alsaciens, cimetière Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
plaque des réfugiés Juifs, cimetière Oradour-sur-Glane
plaque des réfugiés Juifs, cimetière Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
Serge Bergmann était le fils de Maria Anna Braunstein* (née le 17 mai 1916, à Erstein, Bas-Rhin annexé), jeune domestique originaire d’Erstein, commune limitrophe de Strasbourg (Bas-Rhin), au sud de la ville et de père inconnu.
Il s’installa à la fin des années 30, avec sa mère, auprès de sa grand-mère, qui habitait alors Schiltigheim au nord de Strasbourg.
En septembre 1939, Schiltigheim fut évacuée, conformément au plan prévu par le gouvernement français. Sur les 22.000 habitants, environ 13.900 furent dirigés vers la Haute-Vienne. Le village d’Oradour-sur-Glane accueillit 453 habitants de Schiltigheim. Marie Braunstein*, sa mère, retrouva à Oradour un jeune homme d’origine polonaise, qu’elle avait connu à Schiltigheim, Joseph Bergmann* (né le 6 février 1917, à Ickern, Allemagne). Ils se marièrent à Oradour-sur-Glane le 25 avril 1940 et Joseph reconnu comme son fils le petit Serge âgé de cinq ans.
A l’été 1940, après l’armistice, une grande partie des habitants de Schiltigheim choisit de rentrer en Alsace. Huit réfugiés schilikois choisirent de rester à Oradour-sur-Glane : parmi eux, une famille juive les Kanzler* et la famille Bergmann catholique mais qui avait réussi son intégration au village. Joseph Bergmann* y avait trouvé un emploi de coiffeur chez Lucien Morliéras* et participait comme joueur au club de football local. Dans une lettre adressée par Maria Bergmann* à son frère Joseph Braunstein (né le 25 avril 1911, à Erstein) retourné vivre en Alsace, elle écrivait en 1943 : « Notre Serge a grandi, on ne le reconnaîtra plus quand il reviendra. Il va à l’école, apprend bien, il est aussi servant de messe à l’église. Plus tard on en fera sûrement un curé… La photo de Maman lui a donné beaucoup de joie, il l’a embrassée plusieurs fois et montrée à tous les gens ».
Il fut victime du massacre perpétré par les SS du 1er bataillon du 4e régiment Der Führer de la 2e SS-Panzerdivision Das Reich et brûlé dans l’église avec sa mère l’ensemble des femmes et des enfants d’Oradour-sur-Glane.
« Écolier à l’école primaire d’Oradour, il fut sans doute, avec tous les enfants des écoles, conduits en compagnie de leurs instituteurs dans l’église du village où ils furent enfermés vers 15h, avec toutes les femmes et les enfants du village. Vers 16h, les soldats y introduisirent un engin explosif. Celui-ci dégagea une fumée asphyxiante, puis des SS pénétrèrent dans l’édifice et mitraillèrent femmes et enfants, jetèrent des grenades puis incendièrent l’église. » Son père fut mitraillé puis brûlé dans l’une des six granges dans lesquelles les hommes furent massacrés.
Serge Bergmann obtint la mention « Mort pour la France » par jugement du tribunal de Rochechouart du 10 juillet 1945.
Son nom figure sur le monument commémoratif des martyrs du 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane.
Son nom figure sur la stèle de la Résistance érigée à Schiltigheim (Bas-Rhin) en 2009.
Voir Oradour-sur-Glane
Sources

SOURCES : Liste des victimes, Centre de la Mémoire d’Oradour-sur-Glane. — Guy Pauchou, Dr Pierre Masfrand, Oradour-sur-Glane, vision d’épouvante, Limoges, Lavauzelle, 1967, liste des victimes, pp. 138-194. — site de la ville de Schiltigheim Article Les mariés d’Oradour.— Mémorial GenWeb. — AJPN Haute-Viennehtml]. — Geneanet-Oradour-sur-Glane

Dominique Tantin, Michel Thébault, Isabel Val Viga

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