Né le 28 septembre 1891 à Cieux (Haute-Vienne), massacré le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) ; tailleur d’habits ; victime civile.

Jean Bichaud
Jean Bichaud
crédit : MémorialGenWeb
plaque famille Moreau - Raynaud - Bichaud - Valentin, cimetière Oradour-sur-Glane
plaque famille Moreau - Raynaud - Bichaud - Valentin, cimetière Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
Jean Bichaud était le fils de Pierre (né le 27 février 1860 et décédé le 6 janvier 1899, à Cieux), cultivateur, et de son épouse Jeanne née Lorgue (née le 29 janvier 1863, à Oradour-sur-Glane). Ses parents s’étaient mariés le 6 avril 1880 à Cieux. Devenue veuve, sa mère épousa en secondes noces le 9 novembre 1899 à Cieux, Pierre Melon (né le 17 septembre 1865 et décédé le 19 octobre 1920, à Cieux), charron.
Le 20 décembre 1919 à Oradour-sur-Glane, il épousa Marie Félicie Moreau (née le 27 septembre 1896, à Oradour-sur-Glane), fille de Pierre Moreau* et de son épouse Marguerite née Raynaud*. De cette union naquit une fille prénommée Lucette (née le 10 octobre 1924, à Oradour-sur-Glane).
Jean Bichaud était domicilié avec sa famille à Limoges (Haute-Vienne), 38 avenue des Ruchoux. Le samedi 10 juin 1944, il était venu rendre visite à sa belle-famille à Oradour-sur-Glane.
Son épouse et sa fille échappèrent au massacre, à Limoges le jour du drame, elles étaient passagèrent du tramway de 19h30.
« 19h30. C’est l’heure habituelle d’arrivée du tramway régulier qui relie Limoges et Oradour. La machine s’approche du village, bondée de voyageurs qui rentrent de leur travail ou de leurs courses au chef-lieu. A l’embranchement de la route de Saint-Victurnien, l’engin est stoppé par des SS qui ordonnent aux voyageurs de rester en place dans le wagon. Parmi ces voyageurs – ils sont une vingtaine – plusieurs Radounauds, Madame Montazeaud, postière à la retraire accompagnée de sa fille, mademoiselle Compain, la fille du pâtissier, Camille Senon, étudiante à Limoges, Eugène Leblanc, le fils du filateur, la femme et la fille du tailleur d’habits Jean Bichaud, l’épicier Émile Redon. (…) Encadrés étroitement, les voyageurs qui ont dû quitter le tramway, sont rassemblés en convoi. (…) Les otages sont tous emmenés, doivent traverser le village des Brégères en flammes, franchir la Glane par le gué d’un arbre tombé dans la rivière. Les pauvres gens sont terrorisés, les hommes et les femmes sont séparés, leurs identités sont vérifiées. (…) Deux heures s’écoulent. Une terrifiante attente. Puis un officier arrive, apostrophe vivement les gardiens du groupe. Un soldat crie aux otages : ’’Partez ! Vous avez de la chance ! Là-bas, les autres, tous Kaputt ! ’’ Libérés, les otages s’éloignent vers les Bordes, la peur au ventre d’être abattus dans le dos d’un instant à l’autre. »
Il fut victime du massacre perpétré par les SS du 1er bataillon du 4e régiment Der Führer de la 2e SS-Panzerdivision Das Reich, mitraillé puis brûlé avec son beau-père et une partie de sa belle-famille dans l’une des six granges dans lesquelles les hommes furent massacrés. Sa belle-mère et une partie de s belle-famille furent brûlées dans l’église avec l’ensemble des femmes et des enfants d’Oradour-sur-Glane.
Jean Bicaud obtint la mention « Mort pour la France » par jugement du tribunal de Rochechouart du 10 juillet 1945.
Sa fille sera témoin au procès de Bordeaux en 1953.
Son épouse décède le 24 juillet 1991 et sa fille le 8 janvier 2016 à Limoges, inhumées à Oradour-sur-Glane
Voir Oradour-sur-Glane
Sources

SOURCES : Liste des victimes, Centre de la Mémoire d’Oradour-sur-Glane. — Guy Pauchou, Dr Pierre Masfrand, Oradour-sur-Glane, vision d’épouvante, Limoges, Lavauzelle, 1967, liste des victimes, pp. 138-194. — Mémorial GenWeb. — Archives État civil de la Haute-Vienne, actes de naissances, mariages, décès, recensements. — Marielle Larriaga, Oradour-sur-Glane,10 juin 1944, éditions des traboules (p105-106).

Dominique Tantin, Isabel Val Viga

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