Né 19 janvier 1923 à Palikao (Algérie), présumé massacré le 17 ou 18 août 1944 à Bron (Rhône) ; manœuvre ; victime civile

Victor Bendavid était le fils de Joseph et d’Esther Bensoussan. Il était manœuvre et demeurait 6 impasse de la Gare à Saint-Fons (Rhône) chez ses parents.
Victor Bendavid fut condamné le 8 juillet 1943 par le tribunal correctionnel de Lyon à « 8 mois par défaut » pour vol. Arrêté par la police française pour « infraction à la loi du 4 septembre 1942 » (première loi sur le travail obligatoire en Allemagne), il déclara le 21 août 1943, lors de son interrogatoire : « je travaillais à la Sté " La Normande ". J’ai quitté cet employeur, il y a deux mois et demi, depuis je travaille aux Battages chez Monsieur Thevenin de St Symphorien d’Ozon. Je n’ai jamais demandé à l’Office Régional du Travail l’autorisation de quitter mon emploi ». Le 24 novembre 1943, Victor Bendavid fut condamné pour trafic de faux titres d’alimentation. Le 27 janvier 1944, il fut condamné à payer une amende pour abandon de travail.
Le 7 août 1944, dans une rue de Saint-Fons, la Gestapo arrêta Victor Bendavid parce qu’il était juif. D’après son père, Joseph Bendavid, il aurait été interpellé « par un agent de la Gestapo nommé [Charles] Goetzmann dit " le Boiteux " ». Victor Bendavid fut ensuite incarcéré à la prison de Montluc (Lyon, Rhône), dans la « baraque aux Juifs ».
Le 14 août 1944, eurent lieu des bombardements sur la base aérienne de Bron (Rhône). Devant l’ampleur des dégâts, les Allemands décidèrent de faire travailler sur le camp d’aviation des détenus juifs de la prison de Montluc. Le 17 août, 50 prisonniers juifs furent extraits de la « baraque aux Juifs » et conduits à Bron. Ils furent contraints de rechercher, d’extraire et de désamorcer des bombes non éclatées. Vers 12h, l’un des détenus réussit à s’évader. A la fin de la journée, les Allemands exécutèrent par balles les 49 autres prisonniers au-dessus de trois trous d’obus. Le lendemain, 18 août, 23 détenus juifs de Montluc, dont les derniers prisonniers juifs de la « baraque aux Juifs » (20 au moins), furent conduits sur le terrain d’aviation de Bron et subirent le même sort. Après avoir travailler à déterrer et désamorcer des bombes non explosées durant la journée, ils furent exécutés par balles au-dessus d’un trou d’obus.
En septembre 1944, cinq charniers furent découverts sur le terrain d’aviation de Bron. Le corps de Victor Bendavid ne fut pas identifié parmi les victimes retrouvées. Mais prisonnier dans la « baraque aux Juifs » dès le 7 août, il fut vraisemblablement l’un des massacrés du 17 ou 18 août 1944.
Le nom de Victor Bendavid apparaît sur le monument commémoratif situé à Bron et dédié aux prisonniers de Montluc exécutés en août 1944.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Rhône, 3460W1, 3335W11, 3335W22, 3808W866, 31J66.— Bulletin de l’Association des Rescapés de Montluc, N°18, mai 1946.— Bulletin de l’Association des Rescapés de Montluc, N°23, octobre 1946.— Pierre Mazel, Mémorial de l’oppression, fasc. 1, Région Rhône-Alpes, 1945.— Site Internet monumentsmorts.univ-lille3.fr

Jean-Sébastien Chorin

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