Née le 24 novembre 1933 à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne), massacrée le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane ; victime civile.

Jeanne, Marie Boissou
Jeanne, Marie Boissou
crédit : MémorialGenWeb
Jeanne Boissou était la fille de Pierre (né le 18 avril 1895, à Cieux), cultivateur et de son épouse Marie née Barataud* (née le 17 août 1899, à Oradour-sur-Glane), fille de François et de son épouse Marguerite née Laplaud*. Ses parents s’étaient mariés le 18 octobre 1919 à Oradour-sur-Glane.
Elle était la cadette d’une fratrie de trois enfants, Jean Robert Albert (né le 20 octobre 1924, à Oradour-sur-Glane), et Jacques (25 décembre 1928, à Limoges).
Elle est domiciliée avec sa famille à la Croix des Bordes, à Oradour-sur-Glane.
Son père, échappera au massacre, parti avec son fils Jean Robert accompagner une tante qui était venue leur rendre visite. Son frère Jacques, ayant pu s’enfuir à l’arrivé des Allemands.
« Jacques Boissou, habite à la Croix des Bordes, une maison à 1,5 km d’Oradour-sur-Glane. Il a 15 ans, il a prit le repas avec ses parents et il est sorti faire une promenade. Il fait beau en ce début d’après-midi, il flâne, insouciant. Son père est parti accompagner une tante qui est venue leur rendre visite. Sa mère* et grand-mère* sont à la maison. Sa sœur Jeanne* dès la fin du repas est repartie à l’école. On voulait pourtant qu’elle reste là. C’est un samedi et l’année scolaire s’achève. Sa maman lui a dit ’’ si tu veux, tu peux rester là’’ mais Jeanne* a répondu ’’j’ai une composition, je dois y aller’’. Par conséquent, elle est à l’école à Oradour, comme tous les enfants d’âge scolaire de la commune. Tout à coup, Jacques aperçoit un voisin, Hippolyte Redon, sur sa bicyclette. Il pédale de toutes ses forces, il vient d’Oradour. En passant sans ralentir, complément affolé, près de Jacques, il lui crie : ’’Sauve-toi ! Partez vite, les Allemands sont à Oradour, ils arrêtent tout le monde, ils ont tiré sur moi, ils sont à mes trousses ! ’’ (…) Il pénètre dans un champ de blé ; il n’a pas été atteint par les balles et croit leur avoir échappé. (…) Le soir, Jacques Boissou regagne son domicile. Il retrouve son père et son frère, mais les SS. Ont pris sa mère et sa grand-mère : il ne les reverra pas. Il ne reverra pas non plus sa jeune sœur ; toutes ont été massacrées et brûlées dans l’église. »
Elle fut victime du massacre perpétré par les SS du 1er bataillon du 4e régiment Der Führer de la 2e SS-Panzerdivision Das Reich et brûlée dans l’église avec sa mère et sa grand-mère et l’ensemble des femmes et des enfants d’Oradour-sur-Glane.
Elle obtint la mention « Mort pour la France » par jugement du tribunal de Rochechouart du 10 juillet 1945.
Son nom figure sur le monument commémoratif des martyrs du 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane.
Son frère Jean épousa le 19 octobre 1946 à Vaulry, Suzanne Yvonne Henriette Graulout. Son frère Jacques épousa le 29 juillet 1961 à Oradour-sur-Glane, Jacqueline Estier. Il sera témoin au procès de Bordeaux en 1953. Il décède le 14 août 2019 à Tours (Indre-et-Loire).
Voir Oradour-sur-Glane
Sources

SOURCES : Liste des victimes, Centre de la Mémoire d’Oradour-sur-Glane. — Guy Pauchou, Dr Pierre Masfrand, Oradour-sur-Glane, vision d’épouvante, Limoges, Lavauzelle, 1967, liste des victimes, pp. 138-194. — Mémorial GenWeb. — Albert Valade, Oradour, 10 juin 1944, la page de catéchisme, éditions de la Veytizou sarl (p57 à p59 – p82). — Archives État civil de la Haute-Vienne, actes de naissances, mariages, décès, recensements.

Dominique Tantin

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