Né le 7 novembre 1899 à Kaiserslautern (Allemagne), de nationalité allemande, massacré le 17 août 1944 à Bron (Rhône) ; commerçant et fabricant de produits d’entretien ; victime civile

Ernest Knobloch était le fils de Martin Knobloch et de Rosa Levy. Il était célibataire. Il s’exila d’Allemagne et arriva en France le 30 mai 1930. Il vécut à Metz (Moselle), 29 rue du Pont des Morts. Ernest Knobloch fut commerçant et fabricant de produits d’entretien.
Engagé volontaire fin août 1939 à Metz, Ernest Knobloch fut démobilisé le 1er septembre 1939 au camp d’Auvours (Sarthe). Il fut réformé fin octobre 1939 pour crise cardiaque. Il partit de Metz le 14 juin 1940. Il se réfugia à Lyon (Rhône) à partir du 7 juillet 1940 et demeura au 54 rue Garibaldi (VIe arr.). A Lyon, Ernest Knobloch était sans emploi et vivait de ses économies.
Arrêté le 14 août 1944 par les Allemands, Ernest Knobloch fut incarcéré à la prison de Montluc (Lyon), dans la « baraque aux Juifs ».
Le 14 août 1944, eurent lieu des bombardements sur la base aérienne de Bron (Rhône). Devant l’ampleur des dégâts, les Allemands décidèrent de faire travailler sur le camp d’aviation des détenus juifs de la prison de Montluc.
Le 17 août, à 9 heures du matin, 50 prisonniers furent extraits « sans bagage » de la « baraque aux Juifs ». Le gardien Wittmayer fit l’appel et, à la dernière minute, les Allemands remplacèrent deux catholiques par des Juifs. Ils furent embarqués sur trois camions gardés par des soldats allemands armés de mitraillettes, puis amenés sur le champ d’aviation de Bron. A Bron, les prisonniers furent répartis par groupes de trois et contraints de rechercher, d’extraire et de désamorcer des bombes non éclatées. Vers midi, ils furent dirigés près d’un hangar pour déjeuner. L’un des détenus, Jacques Silbermann, profita de cette occasion pour s’évader. Après des menaces de représailles et de vaines recherches, les soldats allemands conduisirent les 49 détenus sur le chantier pour reprendre le travail. A 18h30, alors que les prisonniers remontaient sur un camion pour regagner Montluc, un major allemand donna l’ordre de les amener sur un autre chantier. Les 49 détenus furent conduits près de trois trous d’obus au dessus desquels ils furent exécutés par balles. Leurs corps furent ensuite recouverts de terre et de gravats.
Le lendemain, 18 août, 23 détenus juifs de Montluc, dont au moins 20 de la « baraque aux Juifs », furent également conduits sur le terrain d’aviation de Bron. Ils subirent le même sort que les prisonniers de la veille. Ils furent exécutés au-dessus d’un trou d’obus après avoir recherché, extrait et désamorcé des bombes non éclatées toute la journée.
Le 19 août, le chef de la « baraque aux Juifs », Wladimir Korvin-Piotrowsky, dû remettre « en tas » les bagages des 70 prisonniers aux autorités allemandes.
En septembre 1944, cinq charniers furent découverts sur le terrain d’aviation de Bron. Le corps d’Ernest Knobloch fut retrouvé dans le charnier E, situé entre les charniers C et D et contenant 26 cadavres. D’après le rapport du médecin légiste, il avait été tué d’une balle dans la tête. Grâce au témoignage du seul rescapé de l’exécution du 17 août, Jacques Silbermann, nous pouvons déduire qu’Ernest Knobloch faisait vraisemblablement partie du groupe des 49 exécutés du 17 août 1944.
Son corps, décrit comme suit : « 1m70 cheveux châtains foncés chemise grise rayée bleu marque E.A.R. veste brune à carreaux, pantalon noir rayé gris, mouchoir blanc rayé bleu, bretelles sangles sans élastiques grise, casquette grise », fut d’abord enregistré sous le numéro 102 puis identifié.
Le frère d’Ernest Knobloch, Helmut Knobloch, sa belle-sœur, Alice Hirsch, et sa nièce, Arlette Knobloch, furent arrêtés à Limoges (Haute-Vienne) et déportés à Auschwitz le 20 novembre 1943 par le convoi n° 62 au départ de Drancy. Sa sœur, Emma Knobloch, et son frère, Hugo Knobloch, habitant tous deux en Allemagne, furent également déportés à Auschwitz.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Rhône, 3335W22, 3335W11, 829W393, 3460W1, 3808W866, 31J66.— Bulletin de l’Association des Rescapés de Montluc, N°18, mai 1946.— Bulletin de l’Association des Rescapés de Montluc, N°23, octobre 1946.— Pierre Mazel, Mémorial de l’oppression, fasc. 1, Région Rhône-Alpes, 1945.— Site Internet de Yad Vashem.— Site Internet du Mémorial de la Shoah

Jean-Sébastien Chorin

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