Né le 15 août 1884 à Barghis (Roumanie), de nationalité roumaine, présumé massacré le 17 ou 18 août 1944 à Bron (Rhône) ; confectionneur ; victime civile.

Aron (dit Henri) Prodilailo était le fils d’Abraham et de Riva Chorcha (ou Riwa Schaucha). Il se maria le 6 septembre 1906 à Borghès (Roumanie) avec Mania Blinder. Aron et Mania Prodilailo arrivèrent en France le 10 novembre 1921. Ils s’installèrent à Paris, au 132 rue de Turenne (IIIe arr.). A Paris, Aron Prodilailo exploitait une fabrique de vêtements.
Le 11 juin 1940, Aron et Mania Prodilailo quittèrent Paris pour se réfugier à Uzerche (Corrèze). Le 12 septembre 1940, ils partirent pour Lyon (Rhône). Ils habitèrent chez le frère d’Aron Prodilailo, 8 cours Gambetta (VIIe arr.). Aron Prodilailo ne travailla pas et vécut de ses économies. En dernier lieu, il demeurait au 250 rue Duguesclin à Lyon (IIIe arr.).
Aron Prodilailo fut arrêté le 24 juillet 1944 à Lyon et incarcéré à la prison de Montluc (Lyon), dans la « baraque aux Juifs ».
Le 14 août 1944, eurent lieu des bombardements sur la base aérienne de Bron (Rhône). Devant l’ampleur des dégâts, les Allemands décidèrent de faire travailler sur le camp d’aviation des détenus juifs de la prison de Montluc. Le 17 août, 50 prisonniers juifs furent extraits de la « baraque aux Juifs » et conduits à Bron. Ils furent contraints de rechercher, d’extraire et de désamorcer des bombes non éclatées. Vers 12h, l’un des détenus réussit à s’évader. A la fin de la journée, les Allemands exécutèrent par balles les 49 autres prisonniers au-dessus de trois trous d’obus. Le lendemain, 18 août, 23 détenus juifs de Montluc, dont les derniers prisonniers juifs de la « baraque aux Juifs » (20 au moins), furent conduits sur le terrain d’aviation de Bron et subirent le même sort. Après avoir travailler à déterrer et désamorcer des bombes non explosées durant la journée, ils furent exécutés par balles au-dessus d’un trou d’obus.
En septembre 1944, cinq charniers furent découverts sur le terrain d’aviation de Bron. Le corps d’Aron Prodilailo ne fut pas identifié parmi les victimes retrouvées. Mais étant donné qu’il fut emprisonné dans la « baraque aux Juifs » au mois d’août 1944 et qu’un acte de disparition fut établi à son nom par le ministère des Anciens Combattants et des Victimes de Guerre en 1952, il est vraisemblable qu’Aron Prodilailo fut l’un des massacrés du 17 ou 18 août.
Selon une feuille de témoignage consultable sur le site Internet de Yad Vashem, la femme d’Aron Prodilailo, Mania Blinder, aurait été déportée à partir de Lyon en juillet 1944.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen, dossier d’Aron Prodilailo.— Arch. Dép. Rhône, 3460W1, 3335W11, 3335W22, 829W261, 3808W866, 31J66.— Bulletin de l’Association des Rescapés de Montluc, N°18, mai 1946.— Bulletin de l’Association des Rescapés de Montluc, N°23, octobre 1946.— Pierre Mazel, Mémorial de l’oppression, fasc. 1, Région Rhône-Alpes, 1945.— Site Internet de Yad Vashem.

Jean-Sébastien Chorin

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