Né le 31 mars 1921 à Nice (Alpes-Maritimes), pendu le 9 juin 1944 à Tulle (Corrèze) ; surveillant à la M.A.T ; victime civile.

Fils de Louis Mari, plombier, et de Rose Mondelli, Marius Mari travailla d’abord avec son père. Il aurait travaillé un moment à Ambérieu-en-Bugey (Ain), mais, en novembre 1942, il se déclarait pêcheur. Il était alors à Nice et avait été libéré des Chantiers de jeunesse, groupement 14 de Die (Drôme) où il se trouvait depuis le 9 juillet 1941, le 1er mars 1942. Il fut arrêté avec deux amis, habitant le même quartier (avenue de la Bornala), le 14 novembre 1942 à la suite d’une dénonciation anonyme venant du voisinage et avisant la police qu’ils faisaient passer « fréquemment » des Juifs à l’étranger. Mari et ses amis, Jean-Baptiste Infantino, lui aussi né à Nice et français, camionneur, et Communardo Tiboni, né en Italie, naturalisé, manœuvre, après avoir nié, avouèrent avoir effectué quatre voyages jusqu’à Bellegarde-sur-Valserine (Ain), à la frontière suisse, pour accompagner des familles juives établies à Nice et venues de Belgique, après les rafles d’août 1942 et moyennant rétribution (entre 5 et 10 000 francs chacun). Mari avait fait la connaissance de la première famille qu’ils avaient aidées sur la plage de Magnan. Ils avaient d’abord convoyé quatre enfants de deux familles, ensuite les parents (munis de faux papiers d’identité français), puis ils avaient été sollicités par deux autres familles. Ils affirmèrent avoir agi de leur propre initiative, pour l’argent et sans lien avec une organisation d’assistance. Ils furent relaxés par le tribunal correctionnel de Nice le 20 janvier 1943, arguant du fait que le décret-loi du 6 avril 1940, interdisant le franchissement des frontières en temps de guerre hors des points de passage officiels, ne pouvait leur être opposé puisqu’ils s’étaient arrêtés eux en territoire français et rien n’indiquait que leurs protégés soient passés hors de ces points… Le parquet fit appel et requalifia l’inculpation en invoquant le décret-loi du 2 mai 1938 sur la police des étrangers. Ils furent condamnés par la cour d’appel d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) le 8 avril 1943 à six mois de prison et 10 000 francs d’amende. À sa libération, Communardo Tiboni fit trois mois d’internement administratif à Saint-Paul d’Eyjaux (Haute-Vienne). Mari accepta sans doute de partir comme volontaire du travail en Allemagne puisqu’il travaillait en août 1943, depuis six mois, dans la ville sidérurgique de Völklingen dans la Sarre. Il s’en évada et revint à Nice. Il arriva à Tulle courant janvier 1944 en tant que requis et devint surveillant à la Manufacture d’armes.
Il fut raflé à Tulle le 9 juin 1944 et pendu par des Waffen-SS de la division Das Reich avec 98 autres otages.
Célibataire, il avait 23 ans.


Tulle, 9 juin 1944 : les pendus de Tulle
Sources

SOURCES : Arch. dép. Bouches du Rhône 3 W 363 (dossier cour d’appel d’Aix-en-Provence). — Mémoire des hommes SHD Caen (nc). — notes de Gilbert Beaubatie.

Gilbert Beaubatie, Jean-Marie Guillon

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