Né le 10 février 1884 à Saint Denis du Payré (Vendée) ; mort sous la torture le 15 août 1944 à la prison de la Pierre Levée à Poitiers (Vienne) ; négociant en fourrages ; résistant.

Il était le fils de Jean Guignet cultivateur à Saint-Denis-du-Payré (Vendée) et de Marie Bernard. Entreprenant, il bâtit en partant de peu un commerce de chevaux puis un négoce de fourrages qui firent de lui à Saint-Denis-du-Payré un notable local. Marié le 8 janvier 1907 à la mairie de Grues (Vendée) avec Aïdée, Louise, Marie Blanchet, ils eurent neuf enfants dont huit survécurent : Alphonse né en février 1908, Roland né en février 1911, Garrot en mars 1913, Anatole en mars 1915, des jumeaux en juin 1918 dont seul Camille survécut, Aïdée en mars 1920, Sarah en avril 1922 et Stéphane en décembre 1924. Déjà père de trois enfants en 1914, Alphonse Guignet ne fut pas mobilisé comme combattant et seulement affecté à des services auxiliaires (son jeune frère Anatole, maréchal des logis dans un régiment d’artillerie fut tué le 8 septembre 1914 dans l’Aube). Dans l’entre-deux guerres il tint avec ses fils à Saint-Denis-du-Payré un commerce de fourrages, notable local, républicain ayant gardé de ses origines modestes des préoccupations sociales et anticlérical convaincu. Patriote il ne cachait pas (aux dires de sa famille) « son hostilité envers l’ennemi » et son opposition au régime de Vichy. En juin 1944, il fit paraître publiquement ses sentiments et son intention de participer à la Résistance. Dénoncé et se sachant menacé, il tenta de se cacher mais la SIPO-SD parvint à retrouver sa trace. Il fut arrêté en compagnie de son fils Roland près de l’Aiguillon-sur-Mer (Vendée), le 24 juin 1944. D’abord incarcéré à la prison de Fontenay-le-Comte (Vendée), il fut transféré (tandis que son fils était libéré) dans les derniers jours de juillet à la prison de La Pierre Levée à Poitiers (Vienne). En effet la réorganisation administrative du régime de Vichy avait en 1941 rattaché la Vendée à son ancienne province du Poitou, la SIPO-SD de Poitiers avait donc autorité sur le département de la Vendée. Torturé dès son arrivée à la prison, il fut ensuite incarcéré dans des conditions effroyables et décéda des suites des tortures subies et de l’absence de soins le 15 août 1944. Enterré sommairement le 17 août 1944 au cimetière proche de la Pierre levée, le corps fut exhumé très rapidement après la Libération dans le cadre d’une enquête sur les crimes de guerre et assassinats commis à Poitiers. Il fut inhumé à Saint-Denis-du Payré le 28 septembre 1944. Lors d’une imposante cérémonie en présence de toutes les organisations de Résistance, le 2 novembre 1944, une plaque fut apposée sur la façade de sa maison. Il fut déclaré Mort pour la France. Son nom figure sur le monument aux morts de Saint-Denis-du-Payré.
Sources

SOURCES : État civil — Arch. Dép. Vienne (1695 W art. 10) — Renseignements et archives familiales Mme. Nadine Auneau-Guignet (petite fille d’Alphonse Guignet) — mémorial genweb.

Michel Thébault

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