Né le 5 mars 1906 à La Trétoire (Seine-et-Marne), exécuté sommairement le 9 juin 1944 à Guéret (Creuse) ; maçon ; pompier volontaire ; victime civile.

Il était le fils d’Alexandre Lebon 39 ans manœuvre et de Claire, Henriette Blondel, 37 ans. Il était l’avant dernier d’une famille de huit enfants. Sa mère décéda l’année même de la naissance de son dernier enfant, en 1908. Devenu orphelin, il fut admis le 4 mai 1909 par le comité de l’Union Française pour le Sauvetage de l’Enfance (UFSE) comme pupille de cette association. L’UFSE, l’une des premières associations laïques à s’intéresser au problème des enfants maltraités, avait été fondée en 1887 par Pauline Kergomard et Caroline de Barrau. En 1891 commencèrent les premiers placements familiaux avec la recherche de familles d’accueil, surtout en campagne. Dans le même temps l’UFSE s’assurait que les enfants allaient bien à l’école et prévoyait des formes d’encadrement avec visites régulières.
Maurice Lebon fut envoyé en Creuse le 24 juin 1909 chez Mr. Landinet, cultivateur au hameau des Loges, commune de La Brionne (Creuse) ; il appartenait au groupe de l’UFSE de la Chapelle-Taillefert (Creuse) placé sous l’autorité d’un instituteur, M. Boucher. Il apprit le métier de maçon, comme un très grand nombre de jeunes creusois du XIX° siècle et du début du XX° siècle. Après son service militaire en 1926 dans le service du Train, il épousa le 30 juillet 1927 à La Brionne Marie Louise Parinaud. Il s’installa quelques années à Paris pour y exercer sa profession de maçon et sa première fille Yvette y naquit en octobre 1929 dans le XIVème arrondissement. Revenu s’installer à Guéret (Creuse), il y exerça également la profession de maçon participant à la construction du nouvel Hôtel de Ville de Guéret édifié entre 1932 et 1937. Deux filles naquirent à Guéret, Élisabeth en mars 1935 et Mauricette née en août 1939. Dans le même temps Maurice Lebon intégra le corps des sapeurs-pompiers volontaires dont il devint caporal. Il fut mobilisé le 4 septembre 1939 au 803ème Groupe automobile de transport du personnel (GTP) mis sur pied à Limoges (Haute-Vienne), ensuite cantonné dans l’Oise. Chargé de famille il fut démobilisé dès le 13 février 1940.
Le 7 juin 1944, le lieutenant-colonel « François » (Albert Fossey), chef départemental des FFI de la Creuse et du Cher dirigea la première libération de Guéret à la tête des maquis de la Creuse faisant de Guéret la première préfecture métropolitaine libérée de France. Une partie de la garnison allemande installée dans l’hôtel Saint-François siège de la Kommandantur résista une grande partie de la journée. La décision fut alors prise d’incendier l’hôtel Saint-François par le toit en passant par le bâtiment voisin du Grand Café. L’incendie se propageant, sans que les assiégés puissent l’éteindre, une négociation s’engagea sur la proposition du chef des FFI qui aboutit à la reddition avec les honneurs de la garnison allemande. Les pompiers de Guéret luttèrent deux jours pour venir à bout des sinistres. Le 9 juin au matin, Maurice Lebon caporal des sapeurs-pompiers rentra chez lui, épuisé, et s’allongea sans même retirer son uniforme. Le même jour, la ville de Guéret fut reprise par les troupes allemandes, investie par des forces venant de Montluçon et de Saint-Léonard-de-Noblat en Haute-Vienne (des éléments de la division Das Reich). Les troupes allemandes entamèrent immédiatement une campagne de fouilles systématique à la recherche des résistants. Maurice Lebon trouvé chez lui en uniforme de pompier fut considéré comme un maquisard, conduit dans la rue et fusillé sommairement contre un mur à quelques mètres de son domicile.
Il obtint la mention Mort pour la France. Une stèle fut apposée peu après la guerre avenue Bourzat où il était domicilié et chaque année une commémoration y est organisée en son souvenir par les anciens sapeurs-pompiers de Guéret. Son nom figure sur le monument aux morts de Guéret et sur le mémorial de la Résistance creusoise à Guéret. La caserne des pompiers de Guéret porte son nom.
Sources

SOURCES : Renseignements Mr.Yves Picaud, président de l’amicale des anciens pompiers volontaires de Guéret — René Castille, Guy Avizou, Christophe Moreigne, Pascal Plas. La Creuse pendant la seconde guerre mondiale Le Puy Fraud 2012 — Journal Le Populaire 12 juin 2014 — Mémorial genweb.— État civil.

Michel Thébault

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