Né le 23 avril 1925 à Metz (Meurthe-et-Moselle) , exécuté sommairement le 17 juillet 1944 à Cosnat, commune de Vidaillat (Creuse) ; résistant AS.

Lorrain d’origine, Pierre Louyat était le fils de Jules Louyat couvreur et de Marie Joséphine Masson. Beaucoup de Mosellans durent abandonner leur domicile soit lors de l’évacuation des communes proches de la ligne Maginot au début du conflit, soit lors de l’annexion de la Lorraine par le III° Reich à l’été 1940. La famille Louyat quitta Metz et vint se réfugier en Creuse dans la commune de Saint-Priest-la-Feuille. Célibataire, Pierre Louyat y résidait avec ses parents au début 1944. Il s’engagea dans la Résistance à une date inconnue avec deux autres jeunes réfugiés mosellans résidant dans le même village, Jean Stein et Robert Stein. L’historien du maquis Marc Parrotin indique dans son mémorial de la Résistance creusoise (op. cit.) qu’il intégra dans un premier temps un maquis FTPF, la 2101ème compagnie FTP commandée par Roger Gerbaud. A la mi-mai 1944 ce groupe évacua un camp situé sur la commune de Saint-Priest-la-Feuille et installa un nouveau camp près de Saint-Maurice-la-Souterraine, dans le bois de la Bonnelle. Une attaque fut alors conduite le 17 mai 1944 contre ce camp par des troupes du gouvernement de Vichy : gardes mobiles, Francs gardes de la Milice et policiers. Après un violent combat, le maquis fut vaincu, deux résistants tués, et dix-sept dont les deux chefs Roger Gerbaud et André Béguin faits prisonniers. Marc Parrotin place ensuite seulement son engagement dans l’AS. Le dossier AVCC ne confirme que cet engagement le datant du 28 juin 1944 au sein de la 1ère compagnie CFL (corps franc de la Libération) de l’Armée secrète.
A la mi-juillet, des éléments de la brigade Jesser, une formation militaire allemande, composée d’éléments disparates de la Wehrmacht, des SS et de divers services de police, entra en Creuse pour organiser la répression contre les forces de la Résistance.L’une de ses unités opérant des opérations de ratissage dans le secteur de Bourganeuf (Creuse) eut un accrochage à La Pouge (Creuse) dans l’après-midi du 16 juillet avec des éléments de la 1ère CFL. Cette embuscade suivie d’un repli des maquisards permit à l’unité allemande de localiser en fin de journée, dans la commune de Vidaillat, et plus précisément au hameau de Cosnat, le lieu de repli et de repos de la 1ère compagnie franche du lieutenant Robert Undriener. Une opération de nuit fut aussitôt décidée par le commandement allemand. La sentinelle postée en bas du hameau ayant été mise hors d’action, 9 jeunes maquisards surpris dans leur sommeil, furent tués ou faits prisonniers. Pierre Louyat, fait prisonnier, fut fusillé sommairement avec quatre autres camarades après avoir été interrogé.
Il fut déclaré Mort pour la France en avril 1953. Son nom figure sur la stèle commémorative dressée à Cosnat, commune de Vidaillat sur le lieu des exécutions ; il figure aussi sur une plaque commémorative installée à la mairie de Saint-Priest-la-Feuille avec ses camarades Jean Stein et Robert Stein, tués à La Pouge le 16 juillet 1944. Il figure enfin sur le mémorial de la Résistance creusoise à Guéret.
Sources

SOURCES : Dossier AVCC Caen — Marc Parrotin Le temps du Maquis, Histoire de la Résistance en Creuse Ed. Verso 1984 et Mémorial de la Résistance creusoise Ed. Verso 2000 — Creuse Résistance, dossier Jean Geneton une semaine en enfer : celle du 16 juillet 1944-> http://www.creuse-resistance.fr/uploads/PDF/DOSSIER%20GENETON%20ARSVHRC.pdf] — mémorial genweb — site Mémoire des Hommes.— État civil, mairie de Vidaillat.

Michel Thébault

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