Né le 9 mars 1921 à Paris (XIe arr.), fusillé par condamnation en Allemagne le 21 août 1944 à Heilbronn (Allemagne) ; opérateur radio ; résistant du réseau SR Alliance.

Jacques Bonnetain était le fils de André Eugène, électricien et de Caroline Laure Mélanie Pierrette Appay, fleuriste. Il était célibataire et était domicilié à La Brosse, à Bray (Saône-et-Loire).
Opérateur radio de la marine marchande, il fut recruté par Marc Bernard* qui avait étudié avec lui et entra en août 1943 au réseau de renseignements Alliance comme opérateur radio de Paris, avec le matricule "G141". Il était chargé de traiter les renseignements chiffrés et de les transmettre à Londres.
Arrêté à Paris le 16 septembre 1943, il fut interrogé par le SD puis déporté le 16 décembre 1943 de Paris à destination de l’Allemagne où il fut interné dans les prisons de Kehl-am-Rhein puis Freiburg-im-Breisgau (Bade-Wurtemberg). Le dossier d’accusation traité le 9 février 1944 par la Gestapo de Strasbourg fut transmis au Tribunal de guerre du Reich le 7 mars complété par la mention "NN" (Nacht und Nebel-Nuit et Brouillard).
Jacques Bonnetain fut traduit le 12 juin 1944 devant le 3e Senat du Tribunal de guerre présidé par le juge Karl Schmauser. Accusé d’espionnage au profit d’une puissance ennemie, il fut condamné à mort et le jugement fut confirmé le 11 juillet 1944 par l’amiral Max Bastian, président du Tribunal. Il fut transféré à la prison de Schwäbisch Hall dans une cellule individuelle.
La grâce ayant été refusée par Adolf Hitler Jacques Bonnetain et 23 autres codétenus furent conduits le 21 août à l’aube à la caserne Schlieffen, à Heilbronn (Bade-Wurtemberg). Ils furent fusillés par groupes de huit au champ de tir d’Heilbronn après avoir reçu l’assistance d’un prêtre, mais en refusant d’avoir les yeux bandés. Ils moururent courageusement en criant "Vive la France". Ils furent inhumés dans le cimetière de Sonthein-Neckar et le dernier vœu des 24 condamnés étant « d’être enterrés en France » fut exaucé par le réseau "Alliance" qui rapatriera les corps en juin 1947, à Strasbourg.
Il obtint la mention "Mort pour la France" transcrite sur l’acte de naissance le 13 février 1951 et la mention "Mort en déportation" par arrêté du 26 février 2013.
Il fut homologué comme chargé de mission de 2e classe des Forces françaises de l’intérieur (FFI) équivalant au grade de lieutenant.
Son nom figure sur le Mémorial de l’Alliance, à Paris Ier arr. et sur le monument aux morts, à Bray (Saône-et-Loire)
Sources

SOURCES : Marie-Madeleine Fourcade l’Arche de Noé éd. Plon 1989.— Auguste Gerhards, Tribunal du IIIe Reich, le cherche midi, Paris 2014. — Livre Mémorial des Déportés de France, de la F.M.D. tome 1. — Mémorial de l’Alliance, 1948. — Mémorial GenWeb. — État civil.

Jean-Louis Ponnavoy

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