BRETON Gabriel

Il était le fils d’Antoine Breton, journalier demeurant à Aubusson, rue Jules Sandeau et d’Eugénie Ravet ouvrière en tapisserie. Il épousa à La Chaussade (Creuse) le 29 octobre 1928 Clémentine Périgaud. Ils eurent deux enfants qui avaient 16 ans et 6 ans en 1944. Il exerçait la profession d’ouvrier tapissier dans l’une des nombreuses entreprises de tapisserie aubussonnaise.
En 1939, il appartenait au 613 ème Régiment d’infanterie et fut versé à la défense passive. A partir de sa démobilisation, il travailla à Aubusson jusqu’à son arrestation.
A partir d’octobre 1943, il a cherché à prendre contact avec la Résistance locale avant de rejoindre en janvier 1944 le groupe dirigé par Bredier, chef local des Mouvements Unis de la Résistance (MUR). Il donna son adhésion au dénommé Jean-Bernard, appartenait à la Compagnie Mériguet, le chef du maquis était le dénommé Michel alias Michel Zvorykin.
Il a alors appartenu à un groupe de sizaine formé de réservistes. Au cours du mois de mai 1944, il lui a été confié un dépôt d’armes.
Au soir du 7 juin 1944, après le départ des Feldgendarmes stationnés à l’Hôtel de France d’Aubusson, un groupe de résistants se saisit du contrôle de la ville et s’arma avec des fusils de chasse et des pistolets récupérés à la prison (qui avait servi de dépôt pour les armes confisquées aux particuliers). Un barrage fut établi sur la route de Clermont pour bloquer un éventuel retour des troupes allemandes. Le 8 juin vers 9 h. un premier convoi allemand arriva par cette route, il fut repoussé. Vers midi, une seconde colonne allemande plus importante se présenta à l’entrée d’Aubusson. Un violent combat s’engagea qui dura près de trois heures, mais la supériorité militaire allemande (en nombre et en armements) vint à bout de la résistance des Aubussonnais. Le chef départemental des FFI, le lieutenant-colonel Fossey, alias François, appelé au secours dans l’après-midi du 8 juin, répondit qu’il n’avait pas donné l’ordre du soulèvement et que les combats de Guéret n’étant pas terminés il n’avait pas la possibilité d’envoyer des renforts. Le combat fit sept victimes.
Gabriel Breton fut fait prisonnier après que les Allemands eurent trouvé le dépôt d’armes dont il avait a charge. Il fut emmené le soir même par le détachement allemand qui reprit la route de Clermont-Ferrand. Dans la nuit du 8 au 9 juin, vers 3 heures du matin, les unités allemandes circulant sur la nationale entre Aubusson et Clermont-Ferrand près de la limite de la Creuse et du Puy-de-Dôme, sur la commune de Condat-en-Combraille, se trouvèrent face à un important convoi de maquisards des régions de Commentry (Allier), Huriel (Allier), Montluçon (Allier) et Saint-Eloy-les-Mines (Puy-de-Dôme). Ce convoi se dirigeait vers le Mont Mouchet en Margeride pour participer aux combats de ce secteur attaqué depuis le 2 juin 1944 par les forces allemandes. Un violent affrontement eut lieu, plusieurs camions de maquisards furent interceptés et incendiés. 28 jeunes maquisards furent regroupés et exécutés sommairement. Gabriel Breton, fait prisonnier à Aubusson la veille, fut exécuté avec eux.
Il obtint la mention "Mort pour la France" et son nom figure sur le monument aux morts d’Aubusson. Il figure également sur le monument à la mémoire des volontaires FFI de Condat-en-Combraille et sur le mémorial de la Résistance creusoise à Guéret (Creuse).
Il a été homologué FFI du 15 janvier au 9 juin 1944.