Né le 9 avril 1921 à Argenteuil (Seine-et-Oise, Val-d’Oise), fusillé le 23 mai 1944 à Ludwigsburg (Bade-Wurtemberg, Allemagne) ; technicien ; résistant réseau SR Alliance.

Charles Bricnet était le fils de Omer Louis Maurice, tonnelier, âgé de 32 ans et de Valentine Hélène Goulet, lingère, âgée de 30 ans. Il était célibataire et demeurait chez ses parents, à Argenteuil, où il exerçait la profession de technicien.
Charles Bricnet fit en mars 1943 à Paris, la connaissance de Marcel Roux*, membre du réseau de renseignements militaires "Alliance". Il accepta de l’aider en transportant des courriers en toute connaissance de cause et intégra ainsi le réseau sur la région Nord comme agent de renseignements et d’observation de sites militaires dont il réalisait les plans.
Il fut arrêté le 16 juin 1943 et le Tribunal du peuple constatant l’ampleur du dossier transmit l’acte d’accusation daté du 18 novembre 1943, au Tribunal de guerre du Reich, qui y apposa le tampon « secret » et la mention "NN" (Nacht und Nebel-Nuit et Brouillard). Il fut donc déporté vers l’Allemagne le 17 décembre 1943 au départ du camp de Compiègne, à destination de Kehl-am-Rhein puis Freiburg-im-Breisgau (Bade-Wurtemberg), où il fut jugé par le 3e Senat du Tribunal de guerre, présidé par le juge Karl Schmauser et condamné à mort le 8 février 1944 sous l’accusation d’espionnage au profit d’une puissance ennemie. Le jugement fut confirmé le 2 mars 1944 et Charles Bricnet fut transféré aussitôt à la prison de Ludwigsburg (Bade-Wurtemberg).
À l’aube du 23 mai 1944, 16 détenus dont Charles Bricnet furent réveillés plus tôt qu’à l’habitude et écoutèrent courageusement le jugement lu en allemand et en français. Après avoir vu un prêtre et pour l’un d’eux, un pasteur protestant, ils burent un café avant d’être conduits en camion dans une clairière, à trois kilomètres de Ludwigsburg. Selon le "Mémorial de l’Alliance" pendant qu’ils étaient liés aux poteaux d’exécution ils firent preuve d’un extraordinaire sang-froid et s’interpellèrent en criant « À très bientôt au ciel » puis la salve retentit au moment de l’amen du Pater prononcé par le prêtre.
Leurs corps furent aussitôt placés dans des cercueils et inhumés dans la dignité au cimetière de Ludwigsburg.
Il fut homologué au grade de chargé de mission de 3e classe de la DGER (Direction générale études et recherche) et sous-lieutenant.
Il obtint la mention "Mort pour la France" le 4 avril 1946 et "Mort en déportation" par arrêté du 13 décembre 2011.
Sources

SOURCES : Dossier DAVCC Caen n° 21 P 429 938 communiqué par Delphine Leneveu. — Auguste Gerhards "Tribunal du 3e Reich", archives historiques de l’armée tchèque, à Prague, Le Cherche Midi, Paris 2014. — "Livre Mémorial des Déportés de France" de la F.M.D. tome 1. — Mémorial de l’Alliance, 1948. — Mémorial GenWeb.

Jean-Louis Ponnavoy

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