Né le 18 février 1904 à Paris (XVIIe arr.), exécuté sommairement le 29 novembre 1944 à Greffern (Allemagne) ; directeur de banque ; résistant du réseau SR Alliance.

Raymond Pader était le fils de Félix Gabriel Georges, ancien officier, âgé de 28 ans et de Geneviève Jeanne Cécile Michau, âgée de 23 ans.
Il fit l’école des Sciences politiques à Paris et devint directeur de la banque Société générale à Autun (Saône-et-Loire). Issu du BCRA (Bureau central de renseignements et d’action), il entra au réseau de renseignements militaires "Alliance", comme agent de renseignements et adjoint au chef de la région Est "Forteresse", à Autun (Saône et Loire), avec le matricule "K 11".
Arrêté le 22 septembre 1943 et convaincu d’espionnage, il fut déporté au départ de Compiègne à destination de l’Allemagne et interné à la prison de Kehl-am-Rhein puis à celle de Freiburg-im-Breisgau (Bade-Wurtemberg). Le 14 février 1944, la Gestapo de Strasbourg transmit le dossier d’accusation d’espionnage au profit d’une puissance ennemie au Tribunal de guerre du Reich qui y apposa le tampon « Secret » et la mention "NN" (Nacht und Nebel-Nuit et Brouillard). Raymond Pader fut transféré à la prison de Bühl (Bade-Wurtemberg). Le 10 septembre 1944, les accusés furent remis à disposition du SD de Strasbourg, ce qui équivalait à une condamnation à mort.
Le 29 novembre au matin, Raymond Pader et sept de ses camarades du réseau Alliance furent extraits de leur cellule par le trio de la Gestapo Julius Gehrum, chef de l’AST Strasbourg, Erwin Brunner et Reinhard Schœnner et transportés dans une camionnette de pompiers jusqu’au poste de douane de Greffern (Bade-Wurtemberg). Ils furent ensuite chargés sur des bateaux à moteur qui descendirent le Rhin. Un peu plus loin Raymond Pader et ses compagnons durent se déshabiller et furent abattus deux par deux d’une balle dans la nuque puis jetés dans le Rhin.
Il obtint la mention « Mort pour la France » et la mention "Mort en déportation" par arrêté du 26 février 2013.
Son nom figure sur le monument commémoratif du pont de l’Europe, à Strasbourg (Bas-Rhin) et sur la plaque commémorative de l’école libre des Sciences politiques, à Paris 7e arr. et sur le monument aux déportés et fusillés, à Auxerre (Yonne).
Sources

SOURCES : Auguste Gerhards "Tribunal de guerre du 3e Reich", archives historiques de l’armée tchèque, à Prague, éd. du Cherche-Midi, Paris 2014. — "Livre Mémorial des Déportés de France" de la F.M.D. tome 1. — Mémorial de l’alliance, 1948. — Mémorial GenWeb. — État civil.

Jean-Louis Ponnavoy

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