Né le 2 mars 1910 à Chailly-sur-Armançon (Côte-d’Or), exécuté sommairement par les Allemands le 19 août 1944 dans les jardins du Luxembourg (Paris, VIe arr.) ; ouvrier agricole, plombier-zingueur, gardien de la paix ; policier insurgé.

Jean Dugarreau.
Jean Dugarreau.
Fils d’un combattant de la Grande Guerre, il fréquentait épisodiquement l’école qu’il quitta à l’âge de douze ans sans le certificat d’études primaires avant de travailler comme ouvrier agricole. A partir de seize ans, il a effectué deux ans d’apprentissage de plombier-zingueur, puis trouva des emplois dans ce domaine. D’avril 1931 à avril 1932, il fit son service militaire dans l’artillerie lourde, à Dijon, avant de trouver avec difficulté d’autres postes d’ouvrier. En 1938, il fut recruté comme gardien de la paix et affecté au commissariat du Xe arr. puis détaché en mars 1943 comme ouvrier (plombier-zingueur) aux services techniques de la préfecture de police.
En 1939-1940, Jean Dugarreau était affecté spécial à la préfecture de police de Paris. Lors de la première journée de l’insurrection, le 19 août 1944, il était présent dans les locaux des services techniques, boulevard de l’Hôpital. Envoyé dans l’après-midi avec ses collègues André Monnier et Arthur Pothier ainsi que Marcel Hutin, employé administratif au garage de la Préfecture de Police, et le pompier Jean Ponsart pour aider les insurgés assiégés à la préfecture de police, ils partirent dans une voiture administrative du garage central, en civil et avec un brassard tricolore du comité parisien de libération. Interceptés par des soldats allemands, ils furent conduits aux magasins généraux de la gare d’Austerlitz puis au jardin du Luxembourg. Ils furent exécutés à 20 heures, devant les locaux du musée après avoir creusé une fosse et en présence d’autres prisonniers.
Après la reddition des troupes allemandes du Sénat, son corps fut retrouvé au jardin du Luxembourg dans un charnier de sept cadavres, dont ceux de ses deux collègues gardiens de la paix. Il fut enterré à Thiais le 27 août, exhumé puis inhumé au cimetière de Saint-Maur en novembre. Son nom est sur la liste des policiers morts pour la Libération de Paris au Musée de la préfecture de police, 4 rue de la Montagne Sainte-Geneviève à Paris (Ve arr.), sur la plaque commémorative du Jardin du Luxembourg, sur celle qui est apposée boulevard de l’Hôpital sur les locaux du Garage central de la PP ("A nos camarades ses services techniques de la Préfecture de Police") et sur le monument aux morts de la cour de la préfecture de police de Paris. Le ministère des Anciens combattants lui attribua la mention « Mort pour la France ».
Sources

SOURCES : Arch. PPo., « Victimes du devoir », carton DUF – SHD, Caen AC 21 P 176181. — Christian Chevandier, Été 44. L’insurrection des policiers de Paris, Éd. Vendémiaire, 2014.—Luc Rudolph, Policiers rebelles. Une Résistance oubliée : la Police parisienne, Éd. SPE Militaria, 2014.

Iconographie
PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo.

Christian Chevandier

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