Né le 2 septembre 1902 à Souesme (Loir-et-Cher), exécuté sommairement par les Allemands le 19 août 1944 dans les jardins du Luxembourg (Paris, VIe arr.) ; journalier dans l’agriculture, garde républicain, sous-brigadier de gardiens de la paix ; membre du Front national de la Police, policier insurgé, sergent au sein des Forces françaises de l’Intérieur FFI.

Fils de cultivateurs, il a été placé par ses parents dans une ferme à l’âge de neuf ans. Il a travaillé ensuite comme terrassier, puis effectué son service militaire dans la cavalerie de novembre 1922 à avril 1924. Il s’est ensuite engagé dans la garde républicaine de Paris puis a été recruté en 1926 comme gardien de la paix à la préfecture de police de Paris et affecté au commissariat du XIIIe arr. Détaché en octobre 1934 aux services techniques, il y occupa un emploi de chauffeur de fourgonnette et fut nommé sous-brigadier en juin 1941. Marié, divorcé puis remarié en 1932, il vivait en 1944, au 13 de la rue des Remises à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, Val-de-Marne) avec son épouse, une belle-fille de 17 ans et un enfant de 12 ans issu du premier mariage.
En 1939-1940, Arthur Pothier était affecté spécial à la préfecture de police de Paris. Membre du Front national de la Police depuis novembre 1943, il quitta son domicile avec son arme de service sur consigne de son organisation le 7 août 1944 et fit l’objet trois jours plus tard d’une suspension de service pour absence irrégulière. Lors de la première journée de l’insurrection, le 19 août 1944, il était présent dans les locaux des services techniques, boulevard de l’Hôpital. Envoyé dans l’après-midi avec ses collègues Jean Dugarreau et André Monnier ainsi que Marcel Hutin, employé administratif au garage de la Préfecture de Police, et le pompier Jean Ponsart pour aider les insurgés assiégés à la préfecture de police, il partit dans une voiture administrative du garage central, en civil et avec un brassard tricolore du comité parisien de libération. Interceptés par des soldats allemands, ils furent conduits aux magasins généraux de la gare d’Austerlitz puis au jardin du Luxembourg. Ils ont été exécutés à 20 heures, devant les locaux du musée après avoir creusé une fosse et en présence d’autres prisonniers.
Après la reddition des troupes allemandes du Sénat, son corps a été retrouvé au jardin du Luxembourg dans un charnier de sept cadavres, dont ceux ses deux collègues, gardiens de la paix. Il fut enterré à Thiais le 27 août, exhumé puis inhumé au cimetière de Saint-Maur en novembre.
Son nom est sur la liste des policiers morts pour la Libération de Paris au Musée de la préfecture de police, 4 rue de la Montagne Sainte-Geneviève à Paris (Ve arr.), sur la plaque commémorative du Jardin du Luxembourg, sur celle qui est apposée boulevard de l’Hôpital sur les locaux du Garage central de la PP ("A nos camarades ses services techniques de la Préfecture de Police") et sur le monument aux morts de la cour de la Préfecture de police de Paris.
Le ministère des Anciens combattants lui attribua la mention « Mort pour la France » et il fut homogué FFI avec le grade de sergent. La Croix de Guerre et la Légion d’Honneur lui furent attribuées à titre posthume.
Sources

SOURCES : Arch. PPo., « Victimes du devoir », carton POR. — Christian Chevandier, Été 44. L’insurrection des policiers de Paris, Éd. Vendémiaire, 2014.— Luc Rudolph, Policiers rebelles. Une Résistance oubliée : la Police parisienne, Éd. SPE Militaria, 2014

Christian Chevandier

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