Né le 30 septembre 1892 à Veyrac (Haute-Vienne), massacré le 10 juin 1944 à Oradour-sur Glane (Haute-Vienne) ; charron ; victime civile.

Marcel, Cyprien
Marcel, Cyprien
crédit : MémorialGenWeb
Charron, Marcel Brissaud, Oradour-sur-Glane
Charron, Marcel Brissaud, Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
Charron, Marcel Brissaud, Oradour-sur-Glane
Charron, Marcel Brissaud, Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
Charron, Marcel Brissaud, Oradour-sur-Glane
Charron, Marcel Brissaud, Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
plaque famille Brissaud - Teillet, cimetière Oradour-sur-Glane
plaque famille Brissaud - Teillet, cimetière Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
Marcel Brissaud était le fils de Martial (né le 27 juin 1864 et décédé le 11 septembre 1917, à Veyrac), charron, et de son épouse Catherine née Sénamaud (née le 9 janvier 1871, à Verneuil-sur-Vienne), ménagère. Ses parents s’étaient mariés le 7 février 1891 à Veyrac. Le 21 octobre 1920 à Veyrac, il épousa Marie-Louise Teillet* (née le 25 septembre 1899, à Veyrac), cultivatrice. De cette union naquirent deux enfants, Francine* (née me 27 mars 1924), et Martial François (né le 25 janvier 1927), tous les deux nés à Oradour-sur-Glane.
Il était domicilié avec sa famille au Bourg d’Oradour-sur-Glane.
Son fils Martial François, échappa au massacre, ayant pu se cacher.
« Nombreux furent ceux qui ne figurent pas sur la plaque aux lettres dorées, mais dont les corps devaient porter à jamais les traces de l’inhumain combat (…) par l’horreur et la terreur de la guerre de tranchées. Parmi eux, le charron Marcel Brissaud, qui n’avait pas beaucoup plus de vingt ans lorsque commença cette guerre qui devait lui valoir une jambe de bois (…). »
« Ce 10 juin vers 14 heures, j’étais descendu voir mon copain Hébras qui habitait dans le milieu du bourg. Soudain, nous avons vu arriver cinq voitures-chenilles avec plein de soldats armés de mitraillettes qui montaient vers le haut du bourg où j’habitais. Les soldats riaient... Tous les gens sont sortis voir ce qui se passait. Les cinq véhicules s’étaient arrêtés un peu au-dessus de chez moi à l’embranchement de la route de Cieux. J’ai rencontré mon copain Bardet. Nous avons jugé prudent de nous cacher de crainte qu’ils ne viennent ramasser les jeunes. Je suis remonté vers chez moi. Trois voitures redescendaient. Je me suis vite caché dans le chais Denis, le marchand de vin. Quand les voitures ont été passées, je suis ressorti. J’ai rencontré l’instituteur et le maire qui m’ont demandé où je partais si vite. Je leur ai dit que j’allais me cacher. Ils m’ont répondu en blaguant : ’’Tu nous diras demain où était ta cachette’’. Pour remonter chez nous, je suis passé derrière la gare afin que les Allemands ne voient pas où j’habitais. Arrivé chez mes parents, j’ai rencontré Paul Tessaud*, réfractaire au STO. Nous avons décidé de nous cacher tous les deux. Arrivés au bout du jardin, c’était déjà trop tard. Tout le haut du bourg était cerné. Paul Tessaud* a alors pensé préférable de nous cacher séparément. Je ne devais plus le revoir... J’ai dit à mes parents que je montais me cacher dans le grenier dont l’accès était par l’arrière de la maison. Je me suis glissé sous un tas de planches. Quelques moment après, j’ai entendu mes parents monter dans les chambres. Ma sœur Francine* (20ans) a dit : ’’Et Mimi qu’est-ce qu’on fait ?’’ Mes parents : ’’Laisse-le, il est caché’’. Je les ai entendus redescendre, fermer la porte... puis le silence. Plus tard, j’ai entendu les rafales de mitraillettes et, sous mon tas de planches, j’avais très peur. Puis les rafales se sont espacées, on n’entendait plus que quelques coups ici ou là. J’ai décidé de sortir de ma cachette. Arrivé en bas de l’échelle, j’ai entendu dans la maison un Allemand qui montait quatre à quatre l’escalier des chambres. Il a attrapé la poignée de la porte derrière laquelle j’étais, mais c’était une porte condamnée. Il n’a pas insisté. Il a visité les trois chambres. Un groupe est entré dans la cuisine et je les entendais tout casser. (…) Tout d’un coup, j’ai entendu des craquements et de la fumée entrait dans le grenier. Je n’osais trop bouger. La maison d’à côté brûlait. En regardant par le vasistas, j’ai vu deux Allemands allongés près d’un fusil-mitrailleur, cinq ou six autres entraient dans la maison de Mr Montazeaud*, le notaire. Toutes les maisons au-dessous : la poste, chez les docteurs Désourteaux*, etc...étaient en flammes, les toitures effondrées. J’ai eu de la chance que, chez moi, le feu n’ait pas pris. (...) »
Il fut victime du massacre perpétré par les SS du 1er bataillon du 4e régiment Der Führer de la 2e SS-Panzerdivision Das Reich, mitraillé puis brûlé dans l’une des six granges dans lesquelles les hommes furent massacrés. Son épouse et sa fille furent brûlées dans l’église avec l’ensemble des femmes et des enfants d’Oradour-sur-Glane.
Marcel obtint la mention « Mort pour la France » par jugement du tribunal de Rochechouart du 10 juillet 1945.
Son nom figure sur le monument commémoratif des martyrs du 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane.
Son fils épousera Colette Senamaud (née le 26 septembre 1930, à Veyrac). Il sera témoin au procès de Bordeaux en 1953. Il décède le 18 novembre 2011 à Saint-Junien, inhumé à Oradour-sur-Glane.
Voir Oradour-sur-Glane
Sources

SOURCES : Liste des victimes, Centre de la Mémoire d’Oradour-sur-Glane. — Guy Pauchou, Dr Pierre Masfrand, Oradour-sur-Glane, vision d’épouvante, Limoges, Lavauzelle, 1967, liste des victimes, pp. 138-194. — Mémorial GenWeb. — Marielle Larriaga, Oradour-sur-Glane,10 juin 1944, éditions des traboules (p7). — Louys Riclafe et Henri Demay, Paroles de miraculés, témoignage de Martial Brissaud , éditions L’Harmattan (p91 à 93). — Archives État civil de la Haute-Vienne, actes de naissances, mariages, décès, recensements.

Dominique Tantin, Isabel Val Viga

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