Née le 10 février 1923 à Brest (Finistère), exécutée sommairement le 30 novembre 1944 à Pforzheim (Bade-Wurtemberg, Allemagne) ; commerçante ; membre de divers réseaux de Résistance dont le SR Alliance.

Alice Coudol
Alice Coudol
Crédit : Gildas Priol
Commerçante et marchande foraine, elle fonda en juin 1940 à Lesneven son propre réseau de résistance, le "Mouvement Violette". Avec son groupe elle aida des soldats français à échapper à la captivité, diffusa des journaux clandestins, distribua des tracts gaullistes, fournit à Londres des renseignements sur les bases sous-marines de Brest, l’arsenal, la base aéro-navale du Poulmic, le terrain d’aviation de Guipavas. Elle entra au réseau "Jade-Fitzroy" créé en 1942 sur le secteur de Brest et Landerneau pour héberger des aviateurs alliés et les faire évader ensuite vers l’Angleterre. Elle était également membre du "Mouvement Défense de la France" et des réseaux "Alliance" et "Centurie". Dans le réseau Alliance, elle devint estafette du sous-réseau Sea star, secteur de Brest, sur la région Bretagne "Chapelle ", avec le matricule "S.529".
Elle fut arrêtée à Lesneven le 4 octobre 1943 et déportée vers l’Allemagne au départ de Paris puis internée à la prison de Pforzheim (Bade-Wurtemberg, Allemagne) où elle fut enregistrée sous le matricule n° 582 le 25 janvier 1944. Le 2 mars 1944, la Gestapo de Strasbourg transmit le dossier d’accusation d’espionnage au profit d’une puissance ennemie concernant douze prévenus dont Alice Coudol, au Tribunal de guerre du Reich qui y apposa les tampons « secret » et « affaire concernant des détenus » ainsi que la mention "NN" (Nacht und Nebel-Nuit et Brouillard). Il n’y eut pas de jugement, les accusés étant remis sans procès à la disposition du SD de Strasbourg le 10 septembre 1944, ce qui équivalait à une sentence de mort.
Devant l’avance des Alliés sur le Rhin le 30 novembre 1944, Alice Coudol elle fut extraite de sa cellule ainsi que 18 hommes et 7 autres femmes appartenant comme elle au réseau Alliance. Après un simulacre de libération, ils furent tous conduits en camion à la forêt de Hagenschiess, à quelques kilomètres de Pforzheim et abattus d’une balle dans la nuque par les agents de la Gestapo de Strasbourg, Julius Gehrum, Chef de l’AST III, Reinhard Brunner, Howold, Buchner et Irion, puis jetés dans une fosse recouverte ensuite de terre et de branchages.
Leurs corps furent exhumés par les autorités françaises le 19 mai 1945 et mis par des civils allemands dans des cercueils devant lesquels la population de Pforzheim dut défiler au cours d’une émouvante cérémonie.
Ils furent ensuite rapatriés en France et à l’arrivée à Brest de la dépouille d’Alice Coudol, une chapelle ardente fut dressée à l’église Saint Martin. Une foule nombreuse assista aux obsèques, en présence des autorités françaises et de représentants de toutes les associations de Résistance. Elle fut inhumée au cimetière Saint-Martin, à Brest.
Alice Coudol fut décorée de la croix de chevalier de la Légion d’Honneur à titre posthume le 6 juillet 1955 ainsi que de la Croix de Guerre 39-45 avec palmes et de la Médaille de la Résistance.
Elle obtint la mention "Mort en déportation" par arrêté du 26 février 2013.
Son nom figure sur la stèle commémorative du réseau Alliance à Pforzheim. Des rues de Brest, Plouzané, Lesneven portent son nom.
Sources

SOURCES : Auguste Gerhards Tribunal du 3e Reich, archives historiques de l’armée tchèque, à Prague, Paris 2014 — Livre Mémorial des Déportés de France de la F.M.D. tome 1.— Sites Mémoire de guerre Les déportés du réseau Alliance arrêtés ou nés en Bretagne, Société des membres de la Légion d’honneur Finistère Nord, Ville de Lesneven Des lesneviens célèbres — Guy Caraes Le réseau Alliance], éditions Ouest-France, Rennes, 2021.— Mémorial de l’Alliance, 1948.— Mémorial GenWeb.

Jean-Louis Ponnavoy

Version imprimable