Né le 3 mai 1918 à Châtellerault (Vienne), exécuté sommairement le 15 août 1944 à Domont (Seine-et-Oise, aujourd’hui Val-d’Oise) ; officier de l’armée de l’Air ; membre du BCRA ; résistant BOA/FFI.

Alain Grout de Beaufort était le fils d’Ernest René, capitaine au 28e régiment de dragons, âgé de 48 ans et de Radégonde Anne Marie Creuzé, âgée de 41 ans. Ancien scout de France, Il grandit dans le château familial de Kérascouet. Il était aspirant dans l’armée de l’Air en 1939, au début de la guerre et rejoignit le Maroc. Après l’Armistice il rentra du Maroc et rejoignit ses frères Bernard et Jacques Grout de Beaufort dans la Résistance avec les pseudonymes "Léger", "Jac" et "Pair". Il prit part à des opérations clandestines avec ses frères Jacques et Guy. Ils balisaient notamment les côtes pour guider les bombardements de la Royal Air Force. Agent du réseau de la "Confrérie Notre-Dame" du colonel Rémy, il embarqua pour l’Angleterre le 17 juin 1942 et s’engagea dans les Forces aériennes françaises libres (FAFL). Il fut affecté au Bureau central de renseignements et d’action (BCRA) et y dirigea l’organisation des actions spéciales. Le 14 avril 1943, il fut parachuté en France pour succéder à Paul Schmidt à la tête du Centre d’opérations de parachutages et d’atterrissages (COPA) de la Région R 6 (Puy-de-Dôme, Allier, Cantal, Haute-Loire et sud du Cher). Il devint chef de la Section atterrissage parachutage (SAP), organisme ayant pris la place du COPA, remplissant en même temps les fonctions de Délégué militaire régional en R6. Alain de Beaufort réorganisa ensuite le Service des opérations aériennes à Paris, comme chef du Bureau des opérations aériennes (BOA) pour la région P (Paris et région parisienne) en 1944. Il fut nommé officier d’opération du BOA pour la Nièvre et l’Yonne, après le débarquement de Normandie, et y créa deux importants réseaux sur le terrain. Il portait le grade de lieutenant-colonel FFI. Le 27 juillet 1944, il tomba avec André Rondenay dans un piège tendu par la Gestapo dans le XVIe arrondissement de Paris. Il fut blessé par une balle en tentant de s’enfuir. Subissant les interrogatoires et la torture à la prison de Fresnes (Seine, Val-de-Marne) où il fut emprisonné, il garda le silence. Le 15 août 1944, il fut conduit à la gare de Pantin en vue de sa déportation, mais ayant été reconnu suite à dénonciation, un officier de la Gestapo le fit descendre du train, ainsi qu’André Rondenay. Ils furent torturés dans la villa de la "Belle Rachée" puis emmenés en forêt de Domont où ils furent exécutés au Carrefour des-Quatre Chênes. Leur dénonciateur alias "Petit Breton", cadre du B.O.A. retourné par la Gestapo, sera exécuté au même endroit par la Résistance le 5 août 1944.
Inhumé initialement au cimetière communal de Domont, il fut transféré au cimetière de Bubry (Morbihan).
L’acte de décès original fait à Domont mentionnait le décès d’un inconnu.
Il était chevalier de la Légion d’Honneur. Il fut nommé compagnon de l’Ordre de la Libération par décret du 20 janvier 1946 et obtint à titre posthume la Médaille de la Résistance, la Croix de guerre 1939-1945 avec palmes et la Military Cross britannique.
Son nom figure sur le monument commémoratif 1939-1945 et sur le monument aux morts d’Inguinel, sur le mémorial 1914-1918 des bretons, à Sainte-Anne d’Auray (Morbihan), sur la stèle commémorative de Plainefas à Saint-Martin-du-Puy (Nièvre), sur la plaque commémorative du Prytanée militaire de La Flèche (Sarthe) et sur le monument commémoratif des fusillés, à Domont (Val-d’Oise).
Sources

SOURCES : Site du Musée de l’Ordre de la Libération.— SHD Vincennes, 16P272652. — Biographie Wikipédia. — Mémorial GenWeb.— État civil.

Jean-Louis Ponnavoy

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