Né le 2 août 1918 à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire), exécuté sommairement le 21 août 1944 à Heilbronn (Bade-Wurtemberg, Allemagne) ; radio-électricien ; résistant du réseau SR Alliance.

Radio-électricien, il appartenait au GCR (Groupement des contrôles radioélectriques) d’Argenton-sur-Creuse. Il entra au réseau de renseignements militaires "Alliance" comme opérateur radio de la Centrale de Paris, avec le pseudonyme "Milouin". Il travaillait avec Jean Riss*et il se relayait avec lui pour assurer la transmission des informations vers Londres. Il assurait également la maintenance et la réparation des postes dans les secteurs de Lille et Paris.
Arrêté à Paris le 16 septembre 1943, il fut interrogé par le SD. Déporté le 12 décembre 1943 à destination de l’Allemagne au départ du camp de Compiègne, il fut interné à la prison de Kehl-am-Rhein (Bade-Wurtemberg). Il fut interrogé par la Gestapo de Strasbourg le 8 février et le 25 mars 1944 et confronté avec d’autres agents du réseau. Le dossier d’accusation en date du 7 mars 1944, concernant huit accusés fut transmis au Tribunal de guerre du Reich qui y apposa les tampons « secret » et « affaire concernant des détenus » ainsi que la mention « NN » (Nacht und Nebel-Nuit et Brouillard). Transféré à la prison de Freiburg-im-Breisgau (Bade-Wurtemberg), il fut jugé le 12 juin 1944 par le 3e Senat ou Chambre du Tribunal de guerre, présidé par le juge Karl Schmauser et condamné à mort pour espionnage au profit d’une puissance ennemie. Il fut transféré à la fin de juin 1944 à la prison de Schwäbisch-Hall (Bade-Wurtemberg) en attente de la confirmation du jugement qui intervint le 11 juillet. La grâce du Führer lui fut refusée 17 juillet.
Le 18 août, le directeur de la prison fit le tour des cellules pour annoncer aux condamnés qu’ils seraient transférés dans la nuit du 20 au 21 août et que leurs affaires personnelles devraient rester sur place. On leur fit remplir une étiquette indiquant leur adresse en France afin qu’elles soient restituées à leurs familles. Tous comprirent alors quel sort leur était réservé.
Jean Portenart et 23 autres codétenus furent conduits en camionnette par groupes de huit, le 21 août à l’aube, à la caserne Schlieffen, à Heilbronn (Bade-Wurtemberg). Ils furent fusillés au champ de tir d’Heilbronn après avoir reçu l’assistance d’un prêtre, mais en refusant d’avoir les yeux bandés. Ils moururent courageusement en criant "Vive la France". Ils furent inhumés dans le cimetière de Sonthein-Neckar et le dernier vœu des 24 condamnés étant « d’être enterrés en France » fut exaucé par le réseau "Alliance" qui rapatriera les corps en juin 1947, à Strasbourg. Il fut inhumé à la nécropole nationale de Strasbourg-Cronenbourg (Bas-Rhin).
Il obtint la mention "Mort en déportation" par arrêté du 3 novembre 1997.
Sources

SOURCES : Auguste Gerhards "Tribunal de guerre du 3e Reich", archives historiques de l’armée tchèque, à Prague, éd. du Cherche-Midi, Paris 2014.— Mémorial de l’Alliance, 1948.— Mémorial Genweb.

Jean-Louis Ponnavoy

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