Né le 8 février 1914 Thionville (Moselle), exécuté sommairement le 20 juin 1944 à Saint-Paul-des-Landes (Cantal) ; résistant ORA, Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Oswald Ortis
Oswald Ortis était le fils de Humbert et Ursule Ortis, antifascistes italiens immigrés, en clandestinité, et orthographiés aussi Otis ou Obis. Le 4 avril 1936, il épousa à Martigues (Bouches-du-Rhône) Antoinette, Marie Blanes, née dans cette ville le 17 mai 1911. Ils eurent un fils, Robert.
Sous l’Occupation, Oswald Louis Ortis habitait à Aynes de Chalvignac (Cantal) et travaillait certainement au barrage de l’Aigle. Sans doute faisait-il partie des nombreux réfugiés d’Alsace et Lorraine venus en Auvergne en 1940. C’est au barrage de l’Aigle que s’était implantée l’ORA sous la direction de André Decelle. Ortis faisait partie du 10e groupe FFI sous le pseudonyme de Marius. Il a rejoint cette formation du Bataillon Didier le 1er juin 1944. L’entraînement des maquisards se déroulait au camp du col de Néronne (Cantal).
Le 20 juin 1944, vers 10 heures, une colonne allemande auto-portée traversant le bourg de Saint-Paul-des-Landes (Cantal), venant d’Aurillac et se rendant à Tulle (Corrèze) s’arrêta. Une dizaine d’hommes armés de mitraillettes descendirent de voitures et s’engagèrent dans le chemin du cimetière. Sur le signe de l’un d’entre eux, la troupe restée sur la route fit descendre d’une voiture quatre hommes en civil qui furent conduits jusqu’à la porte du cimetière. Là, ils furent alignés dans le fossé face à la porte d’entrée et abattus par deux rafales de mitraillettes. Puis la troupe repartit.
Les corps furent transportés par la population dans la salle de l’école de garçons et on procéda à leur identification bien qu’ils n’aient pas de papiers sur eux. Ils furent inhumés le lendemain dans le cimetière communal.
Oswald Ortis avait été arrêté en mission à une date qu’on ignore, sans doute le jour même. L’avant-veille, 3 autres jeunes arrêtés puis torturés furent fusillés à Saint-Julien-de-Jordanne.
Il figure parmi les 4 victimes aux côtés de Jean-Marie et Denis Roux, des frères, ainsi que Victor Guéroc. Non identifié dans un premier temps par les habitants du village, c’est son épouse qui vint l’identifier.
Il fut homologué Déportés et internés de la résistance (DIR), forces françaises de l’intérieur (FFI) sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre du 24 avril 1956.
Il fut inhumé au cimetière Saint-Joseph de Martigues (Bouches-du-Rhône), où son nom est censé figurer sur une plaque commémorative élevée à la mémoire d’un certain nombre de morts au combat, mais dont pour l’instant nous n’avons pas trouvé trace. La ville de Martigues a donné son nom à une rue ainsi qu’à une impasse. Il est également censé avoir fait l’objet d’une citation du 10e groupe FFI. d’Auvergne. Son dossier du SHD à Vincennes porte trace d’une citation à l’ordre de l’Armée datée du 14 mars 1945.
Son nom est inscrit sur la stèle commémorative au cimetière de Saint-Paul-des-Landes. Son prénom y est orthographié Oswald. Le nom d’Oswald Ortis est également gravé sur la stèle de Aynes à Chalvignac, ainsi que sur celle du col de Néronne à Saint-Paul-de-Salers.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Puy-de-Dôme, 908 W 55 : crimes de guerre commis à Saint-Paul-des-Landes. — SHD Vincennes, GR 16 P 451709. Dossier de résistant d’Oswald Ortis. — SHD Caen AVCC, AC 21 P 653813. Dossier d’Oswald Ortis (non consulté). — Pia Leonetti Carena, Les Italiens du Maquis, Paris, Éditions mondiales, 1968. — Gaston Laroche, Colonel F.T.P. Boris Matline, On les nommait des étrangers (Les immigrés dans la Résistance), Paris, Les Éditeurs Français Réunis, 1965, p. 155. — Mémorial GenWeb. — Eugène Martres, Le Cantal de 1939 à 1945 - Les troupes allemandes à travers le Massif Central, Cournon, De Borée, 1993. — Jean Favier, Mémorial du réduit de la Truyère, Aurillac, Union des ACVG - CVR du Cantal, Musée de la Résistance d’Anterrieux, 2008. — Site internet www.xaintrie-passions.com. — Jean-Louis Salat, L’Aigle sur Dordogne, Quota éditeur, 1987. — Arch. Dép. Cantal, État civil. — Cimetière Saint-Joseph (Martigues). — Notes de Renaud Poulain-Argiolas.

Antonio Bechelloni, Eric Panthou

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