Citadelle d’Amiens (Somme), lieu d’exécution novembre 1940- août 1944

37 personnes ont été fusillés à la Citadelle d’Amiens :
5 comme otage
31 par condamnation du tribunal militaire allemand FK 580.
1 inclassable.
Le corps d’un inconnu a été exhumé le 14 mars 1946.
On ignore où fut fusillé le premier condamné à mort par le tribunal militaire allemand d’Amiens (FK580) le 23 juillet 1940. Interné à la prison d’Amiens. Blessel fut peut-être tué à la citadelle.
La première fusillade connue dans les fossés de la citadelle est celle de Lucien Brusque et d’Émile Masson le 12 novembre 1940 après condamnation pour sabotage de lignes téléphoniques.Leur exécution fut annoncée par voie d’affiches. Un soldat allemand prit une photo de cette exécution et la fit développer chez un photographe amiénois qui en fit un double et la remis à la Résistance. Communiquée à Londres, elle fit le tour du monde.
1941 : 3 fusillés. Il s’agissait d’actes individuels. Cependant Maxime Garin, gendarme, pratiquait le passage de la ligne de démarcation dans le Cher.
1942 : 13 fusillés. Parmi eux, le premier otage, Émile Lesage, le 21 février 1942 puis les 5 otages du 30 avril 1942 en représailles à l’attaque du train transportant des soldats allemands vers Caen le 16 avril 1942 : Marcel Duchemin, Albert Bessières, Henri Chaintreau, Octave Gauthier, et Henri Laroche. Les autres sont des résistants, des saboteurs (Léopold Lesage et son neveu Émile Lesage), des communistes comme le jeune Gaston Blot qui écrivit dans sa dernière lettre "J’aime mieux mourir debout que mourir à genoux ; c’est aussi le cas de Victor Magnier, accusé de propagande. "Il faut vaincre ou mourir". Tous ne sont pas politisés, Maurice Carrouaille, bucheron, est condamné pour détention illégale d’armes, peut-être pour le braconnage.
1943:11 fusillés. Il s’agit d’un groupe de FTP dirigé par Jules Bridoux qui avait commis de nombreux sabotages et attentats dont celui contre le mess des officiers de la Wehrmacht le jour de Noël 1942 à Amiens. Condamnés à mort par le tribunal allemand FK 580 d’Amiens le 22 juillet 1943, ils furent fusillés le 2 août 1943 à la citadelle d’Amiens : Paul Moreau, Louis Martin, Alfred Dizy, Georges Debailly, Ernest Lesec, Jules Mopin, Georges Robbe, Maurice Seigneurgens, Jacques Wilgos , Henri Wilgos et Charles Lemaire. La famille de ce dernier fut décimée : le père Maurice fut fusillé à Saint-Lô (Manche) ainsi que son frère Maurice Arthur et son cadet [Arthur-136806] disparut dans les combats d’Amiens.
1944 : 6 fusillés. Parmi eux Gaston Moutardier, âgé de 55 ans, directeur départemental des PTT qui pratiquait le renseignement au service de la Résistance. Les violences se multiplient à partir du débarquement. Louis Baledent jeune ouvrier agricole est martyrisé par de jeunes collaborateurs au siège de la Gestapo avant d’être condamné à mort le 6 juillet pour détention d’armes fusillé le 11 et jeté dans un charnier.
Une plaque commémorative à l’entrée de la citadelle indique :
« 31 août 1944
Morts pour la Libération »
Elle donne cinq noms :
M. Bienaime, Michel Bienaimé
M. Carbonnelle, Michel Carbonnelle
A. Durouchez, André Durouchez
Adrien Arthur Langlet
M. Letourniant
Lien vers 43 notices biographiques des victimes de la citadelle d’Amiens

Annie Pennetier, Claude Pennetier

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