Né en 1899 à Menton (Alpes-Maritimes), exécuté à Menton le 29 août 1944, artisan maçon.

Pierre Bonardi était marié. A l’issue de l’insurrection niçoise du 28 août 1944, de nombreuses unités allemandes en retraite traversèrent la « cité des citrons » le lendemain. Une rixe opposa des soldats polonais du 8e régiment d’infanterie enrôlés de force dans la Wehrmacht à des grenadiers allemands du 26e régiment d’infanterie provenant de Colmars-les-Alpes, entraînant des coups de feu tirés impasse Mayen et la blessure de deux soldats allemands. Lors de l’arrivée de leur officier, le capitaine Eckart, les Polonais, convaincus d’être fusillés s’ils disaient la vérité, affirmèrent avoir été l’objet de tirs provenant d’une villa voisine. Le pâté de maisons fut cerné, fouillé et les cinq civils présents sur les lieux furent abattus, Pierre Bonardi, qui avait tenté de s’enfuir, étant rossé avant d’être aligné contre un mur et criblé de balles de mitraillette comme ses voisins Robert Marzé* et François Taglioni*, le couple Rambert* étant massacré dans un hangar peu après.
Le lendemain, le responsable de la kommandantur de Menton vint s’excuser auprès du commissaire de police au sujet des victimes innocentes de l’impasse Mayen, ses soldats ayant manqué de sang-froid.
Une plaque portant les cinq noms de victimes et la mention « A la mémoire des fusillés du 29 août 1944 victimes de la barbarie nazie » fut apposée en 1946 au début de l’impasse Mayen, aujourd’hui cours George V. Elle est fleurie lors du parcours de la mémoire ayant lieu pour l’anniversaire de la libération de Menton, le 8 septembre.
Sources

SOURCES : Jean-Louis Panicacci, Menton dans la tourmente, 1939-1945, Menton, SAHM, 2004 — Commandant Zuccarelli, « Les barbares à Menton. Scènes de sauvagerie d’une armée en déroute », L’Ergot, N° 72 du 17 février 1946.

Jean-Louis Panicacci

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