Né le 2 juin 1914 à Paris (XIIe arr.), présumé exécuté sommairement le 17 ou 18 août 1944 à Bron (Rhône) ; comptable ; responsable des Mouvements unis de Résistance de Lyon (Rhône) puis des Groupes Francs de Lyon.

Nathan Roitbourd était le fils de Salomon Roitbourd, serrurier, et de Hana Hinda Yevnine (orthographié aussi Ievnine). Il naquit au 15 rue Santerre. En 1914, ses parents demeuraient 17 rue de Picpus (Paris, XIIe arr.) En 1928, Nathan Roitbourd fut adopté par la Nation en vertu d’un jugement du tribunal civil de la Seine. Le 15 mars 1934, il se maria à Paris (XIIe arr.) avec Hélène Adrienne Annest. Il eut un enfant. Il divorça et, le 25 novembre 1939, il épousa en secondes noces Nathalie Rochvarger à Paris (XIIe arr.). Nathan Roitbourd était comptable. Avant-guerre, il habitait 27 rue du Niger à Paris (XIIe arr.).
Après la déclaration de la guerre, les époux Roitbourd se réfugièrent à Lyon (Rhône). Ils demeurèrent 21 bis rue de la Garde (Ve arr.). Nathan Roitbourd s’engagea dans la Résistance en décembre 1943. Sous les ordres d’Auguste Vistel, dit Alban, Nathan Roitbourd, alias Pierre puis Lieutenant Hervé, fut responsable ville de Lyon au sein des Mouvements unis de Résistance (MUR) puis, à partir de juin 1944, responsable ville de Lyon des Groupes Francs.
La trahison de l’agent de liaison Claire Hettiger, dite Dany, entraîna l’arrestation de nombreux résistants, notamment Yves de Boton (Forgues)*, Sylvain Itkine (Maxime) et Nathan Roitbourd. Nathan et Nathalie Roitbourd furent arrêtés le 2 août 1944 à Lyon par des agents de la Gestapo puis internés à la prison de Montluc (Lyon). Identifié comme juif, Nathan Roitbourd fut incarcéré dans la « baraque aux Juifs ».
Le 14 août 1944, eurent lieu des bombardements sur la base aérienne de Bron (Rhône). Devant l’ampleur des dégâts, les Allemands décidèrent de faire travailler sur le camp d’aviation des détenus juifs de la prison de Montluc. Le 17 août, 50 prisonniers juifs furent extraits de la « baraque aux Juifs » et conduits à Bron. Ils furent contraints de rechercher, d’extraire et de désamorcer des bombes non éclatées. Vers 12h, l’un des détenus réussit à s’évader. A la fin de la journée, les Allemands exécutèrent par balles les 49 autres prisonniers au-dessus de trois trous d’obus. Le lendemain, 18 août, 23 détenus juifs de Montluc, dont les derniers prisonniers juifs de la « baraque aux Juifs » (20 au moins), furent conduits sur le terrain d’aviation de Bron et subirent le même sort. Après avoir travailler à déterrer et désamorcer des bombes non explosées durant la journée, ils furent exécutés par balles au-dessus d’un trou d’obus.
En septembre 1944, cinq charniers furent découverts sur le terrain d’aviation de Bron. Le corps de Nathan Roitbourd ne fut pas identifié parmi les victimes retrouvées. Mais étant donné qu’il fut prisonnier dans la « baraque aux Juifs » dès le 2 août 1944 et que son nom apparaît sur une liste des victimes de Bron établie d’après le témoignage du rescapé Jacques Silbermann, il est vraisemblablement qu’il fut l’un des exécutés du 17 ou 18 août 1944. Par ailleurs, il est intéressant de constater que le corps de l’inconnu numéro 45, retrouvé dans le charnier C à Bron, portait des soquettes marquées aux initiales L.R. ou N.R.. Il pourrait s’agir du cadavre de Nathan Roitbourd.
Nathan Roitbourd fut homologué capitaine FFI en 1945. Il obtint la mention Mort pour la France. Le titre d’interné résistant lui fut attribué en 1956.
Nathalie Roitbourd fut libérée de Montluc le 24 août 1944.
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, dossier de Nathan Roitbourd.— Arch. Dép. Rhône, 3460W1, 3335W22, 3335W12, 3335W28, 3808W866, 31J66.— Bulletin de l’Association des Rescapés de Montluc, N°18, mai 1946.— Bulletin de l’Association des Rescapés de Montluc, N°23, octobre 1946.— Pierre Mazel, Mémorial de l’oppression, fasc. 1, Région Rhône-Alpes, 1945.— Marcel Ruby, Résistance et Contre-Résistance à Lyon et en Rhône-Alpes, 1995.— Site Internet de Yad Vashem.— Site Internet Geneanet.— État civil.

Jean-Sébastien Chorin

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