Né le 28 janvier 1923 à Radom (Pologne), fusillé le 2 mars 1944 par les GMR après condamnation à Riom (Puy-de-Dôme) ; mineur ; résistant au sein des Francs-tireurs et partisans (FTP), camp Wodli.

Portrait de Walewski
Pabeuf ou Tadeusz -parfois orthographié Tadenz- Walewski, né en Pologne, habitait la commune de Roche-la-Molière (Loire) avant guerre. Il travaillait à la mine dès l’âge de 17 ans. Le quartier de Beaulieu à La Roche-Molière est une cité minière où vivaient de nombreux Polonais. Pabeuf Walewski était bien connu dans le quartier de la Côte Durieux à La Roche-Molière, là où aujourd’hui existe une rue au nom d’un de ses camarades : Joseph Sanguedolce.
Déclaré sans domicile fixe dans les dossiers le concernant, celui qui est désigné par le nom de guerre Ramon semble avoir rejoint la Résistance à partir d’octobre 1943, dans un groupe FTP de la région d’Yssingeaux (Haute-Loire) sans doute rattaché au camp Wodli. Joseph Sanguedolce, dans son livre témoigne, indique que Pabeuf était intégré aux FTP et qu’il a rejoint le maquis du Puy-de-Dôme après son arrestation, survenue fin juin 1943.
En décembre de la même année, Walewski intègra l’équipe spéciale (ES) FTP de Clermont-Ferrand, qui procédait à des récupérations et à des éliminations de traîtres. Dans ce cadre, il participa à de nombreuses actions, et notamment à la plus connue d’entre-elles : l’opération du Milliard de la Banque de France. Le 9 février 1944, le groupe préleva, dans un wagon de train au départ de Clermont-Ferrand, un peu plus d’un milliard de francs.
Le 14 février, des policiers aidés de miliciens tentèrent de contrôler certains acteurs du Milliard dans un bar. Lors de l’opération de vérification de papiers de membres du commando, deux inspecteurs furent tués : Brunet et Desfretière. Walewski, notamment, parvint à s’échapper. Le quotidien Paris-Soir, en évoquant sa fuite, le désigna comme un « communiste espagnol bien connu de la police ».
Ramon fut arrêté trois jours plus tard, par des agents de la brigade de police de sûreté de la ville. Son arrestation intervient aussi dans le cadre de l’enquête après l’assassinat du milicien Gouillardon et du gendarme Coissard, à Riom (Puy-de-Dôme), les 6 et 7 février 1944.
Emprisonné à Clermont-Ferrand, il fut transféré à Riom (Puy-de-Dôme), en même temps que ses camarades Eugène Rougier, Albert Chollet, Fernand Claverie et Victor Lothe, le 2 mars 1944.
L’enquête permit d’établir que les quatre hommes interpelés avaient également été en relation avec l’affaire du milliard de la Banque de France.
Les arrestations se multiplièrent, le groupe fut pour moitié décimé mais le cerveau de l’opération, Henri Sintes, échappa à la police.
Tous comparurent devant une cour martiale française et non le tribunal allemand de Clermont comme il a été écrit la plupart du temps. Hormis Victor Lothe, tous furent condamnés à mort avec exécution immédiate dans la prison de Riom par la Milice.
Pabeuf Walewski fut fusillé par des agents des GMR (Groupes mobiles de réserve) le 2 mars 1944, rue Hôtel des Monnaies à Riom. Il était âgé de 21 ans.
Il a été fusillé avec Eugène Rougier (29 ans), Albert Chollet (33 ans) et Fernand Claverie. Un cinquième inculpé, Victor Lhote qui put prouver n’avoir joué qu’un rôle passif, fut déporté et devait décéder entre Reims et Compiègne. Leur camarade Marcel Rey, qui avait fait partie de l’équipe du Milliard de la Banque de France, fut arrêté le 18 ou 19 février. Ayant été blessé, il fut jugé plus tard et condamné à mort et exécuté le jour de la sentence le 23 mars 1944.
PTabeuf Walewski possède ni la mention Mort pour la France, ni d’homologation comme FFI.
Il ne figure pas non-plus sur le Monument aux Morts de la ville de Riom.
Néanmoins, sa mémoire demeure grâce à la plaque commémorative de la Rue Soubrany, apposée sur un des murs de l’ancien centre de détention de Riom, par la FNDIRP « reconnaissante ». Son nom, Pabeuf Walewski, figure aux côtés de ceux des patriotes fusillés dans cette ancienne maison centrale (Rougier, Claverie, Chollet et Rey –participants du Milliard, ainsi que Bouriez, Lashermes et Grail, fusillés le 5 avril 1944). Le nom de T. Walewski figure aussi sur le monument aux morts de la commune de La Roche-Molière où il vivait. Il est indiqué ici qu’il serait mort au maquis.
Il n’a pas de dossier aux Services historiques de la Défense.
Son prénom est orthographié Pabeuf dans le dossier de Chollet aux archives de Caen, Tadensz dans l’ouvrage de Lévy et Tadeuze dans celui de Sanguedolce.
Sources

SOURCES : AVCC Caen, AC 21 P 549 166, dossier Tadeuz Walewski (nc). — AVCC Caen,dans le dossier Chollet (notes de Th.Pouty) .— Gilles Lévy, Francis Cordet, A nous, Auvergne !, Paris, Presses de la Cité, 1981, p. 136-137. — « Les assassins du Milicien Gouillardon et du gendarme Coissard ont été condamnés à mort par la Cour Martiale de Clermont. La sentence a été immédiatement exécutée », Le Moniteur, 4 mars 1944 .— « Les bandits qu’ils surveillaient les abattent. L’un d’eux est arrêté », Paris-Soir, 17 février 1944 .— Vanessa Michel, Le milliard de la banque de France, Clermont-Ferrand, éditions Ôtrement, 2019, 229 p. .— Joseph Sanguedolce, La Résistance à Dachau-Allach contre la mort programmée, Lyon, éditions Médiris, 1998 .— MemorialGenweb .— État civil Riom.

Annie Pennetier, Eric Panthou, Vanessa Michel

Version imprimable