Né le 16 Novembre 1909 à Saint-Étienne (Loire), résistant exécuté sommairement le 19 juin 1944 à Annonay (Ardèche) ; opticien ; soldat Forces Françaises de l’Intérieur (FFI), Armée Secrète Annonay.

Jean, Gabriel Bayon était le fils de Benoît Bayon, passementier, et de Marie Cizeron, son épouse. La famille habitait 79 rue de la Sablière à Saint-Étienne (Loire).
Il épousa Alice, Marie, Augusta Sabatier le 6 juin 1936 à Unieux (Loire). Il exerçait la profession d’opticien.
Pour les résistants d’Annonay et des montagnes ardéchoises, le débarquement de Normandie fut le signal de l’insurrection. Le 6 juin 1944, un comité local de libération s’installa à l’hôtel de ville d’Annonay. A sa tête, Jacques Méaudre de Sugny dit Loyola, résistant communiste, envoya aussitôt un message au maréchal Pétain : "Annonay libéré par ses propres moyens a proclamé la République et ne reconnaît plus votre autorité. " Pendant près de quinze jours, les soldats FFI allaient repousser les assauts des gardes mobiles et de troupes allemandes venus de la Vallée du Rhône, les obligeant à maintenir des effectifs importants sur place. Le 19 juin 1944, la ville était reprise par les Allemands.
Ce même jour, Jean Bayon demanda de l’aide à son ami Jean Alexandre Pilon, chef de groupe de l’AS pour le secteur de Pélussin (Loire et Péage-de-Roussillon (Isère), qui se rendait à Saint-Martin-de-Valamas (Ardèche), en mission auprès du PC de l’AS. Il convenait d’évacuer des soldats FFI blessés. Ils en sauvèrent trois mais furent surpris par une patrouille allemande au moment où ils intervenaient pour le quatrième.
Arrêtés vers 12 heures 30, à l’intersection de la rue de Roanne et du chemin de Prématré à Annonay et interrogés sur la place d’Annonay, ils nièrent leur appartenance à la Résistance, Jean Pilon expliquant sa présence par son activité commerciale. Exaspérés par leur mutisme et voulant faire un exemple, les Allemands décidèrent de les exécuter en public à la mitraillette.
Les deux hommes furent fusillés vers 16 heures Place de l’hôtel de ville malgré l’intervention du colonel de gendarmerie Chansard (commandant de la Garde) qui intercéda pour qu’on les épargne.
Jean Bayon obtint la mention "Mort Pour la France".
Son nom figure sur le Monument aux Morts d’Annonay, sur la stèle commémorative des victimes de 1939-1945 et sur le monument commémoratif aux victimes du 19 juin 1944 à Annonay.


Annonay (Ardèche) et sa région : les fusillés de l’été 1944
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 16107 (nc). — Arch.dép. du Rhône : service du Mémorial de l’Oppression. — Fonds du Musée de la résistance et de la Déportation en Ardèche, Arch. Dép. de l’Ardèche, 70J. — Association du Musée départemental de la Résistance en Ardèche. — Adolphe Demontès, L’Ardèche martyre, imp. Mazel, Largentière, 1946 (P. 218), témoignage du capitaine FTP Joseph Forel (p 203). —Louis-Frédéric Ducros, Montagnes ardéchoises dans la Guerre, T.III, Valence,1981 (p.86). — Anne Boudon, Des grenades sous le plancher, carnets de La Vanaude, 2001 (pp.l19-120). — Joseph Chatagner, La libération d’Annonay et de sa région, tapuscrit, 1946. — ANACR, Mémorial de la Résistance en Ardèche, 1994. — CD-Rom AERI(coord. Raoul Galataud), La Résistance en Ardèche, 2004. — Aimé Duranton, FTP 7104 et 7113 èmes Cies, commando 13 de la 13ème demi-brigade de la légion étrangère, tapuscrit, 66p., sd. — André Grenier, Résistant puis insurgé, souvenirs d’un FFI 1935-1945. — Pierre Bonnaud, La République d’Annonay, cahier MATP N°122, 2014. — Pierre Bonnaud, L’Ardèche dans la Guerre 1939-1945, De Borée, 20017. — État Civil de Saint-Étienne (Loire).

Michelle Destour, Pierre Bonnaud

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