Né le 27 juillet 1894 à Mertrud, Canton de Doulevant-le-Château (Haute-Marne), abattu par les Allemands - pour tentative d’évasion- le 1er juillet 1940 à Saint-Dizier (même département) ; ancien combattant de 14-18 ; bûcheron à Mertrud.

Lucien Fezandelle. Soldat de la Première guerre.
Lucien Fezandelle. Soldat de la Première guerre.
Lucien Fezandelle. Partie de chasse en 1939.
Lucien Fezandelle. Partie de chasse en 1939.
Plaque à Mertrud. Un père fusillé en 1940 et son fils en 1941.
Plaque à Mertrud. Un père fusillé en 1940 et son fils en 1941.
Lucien Fezandelle vivait comme un « homme des bois » dans le département très forestier de la Haute-Marne. Ce bûcheron était un ancien combattant de la grande guerre plusieurs fois cité et décoré. Cette région connut des combats d’arrière-garde après l’armistice, de la part de soldats français réfugiés dans les forêts en particulier des tirailleurs africains. Une partie de la population locale apporta une aide à ces soldats qui refusaient la captivité ou, pire, connaissant le sort réservé à certains soldats noirs tombés aux mains de la Wehrmacht. Lucien Fezandelle accueillit et cacha, dès 1940, plusieurs prisonniers évadés, en particulier, il logeait un soldat de l’armée d’Afrique. Dénoncé, il fut arrêté et interné à Saint-Dizier dans l’usine Champenois au Clos Saint Jean où furent parqués provisoirement 6 à 7000 prisonniers de guerre en partance pour l’Allemagne. Il parvint à s’en échapper après avoir tenté d’étrangler une sentinelle allemande. C’est alors qu’il fut abattu sur place, fusillé à bout portant, le 1er juillet 1940. Il semble qu’il fut enterré sans sépulture près de l’usine et qu’il fallut l’exhumer plus tard afin de l’inhumer au cimetière local de la Noue dans le quartier militaire.
Lucien Fezandelle, résistant de la première heure, fut donc le premier fusillé par l’ennemi en 1940 dans le département de la Haute-Marne.
Quelques mois après cette exécution sommaire, le fils unique de Lucien Fezandelle, Marcel Fezandelle, traceur de coques aux Chantiers navals de la ville du Trait (Seine–Inférieure, Seine-Maritime), fut arrêté à son domicile pour des activités politiques subversives le 11 novembre 1940 par des policiers français et, plus tard, fusillé comme otage le 15 décembre 1941 au Mont-Valérien à l’âge de vingt ans.
Sources

SOURCES : Informations fournies par la Mairie de Mertrud à la demande de celle de Le Trait (Seine-Maritime), à l’occasion de la réfection du monument aux morts traiton en 2014. — dossier de presse composé d’articles du Journal de la Haute-Marne de 1980 et de 2013. — Jean-Marie Chirol Les Combattants de la Liberté Edition haut-marnaise (1980).

Jean-Paul Nicolas

Version imprimable