Née le 22 août 1913 à Neuilly-sur-Seine (Seine, Hauts-de-Seine), morte sous la torture le 15 ou le 16 février 1944 à Paris (XIVe arr.) ; professeur de lettres ; résistante du réseau Shelburn.

Collection Marie-Claude Durand
Madeleine Michelis est la fille de Victor Michelis et Lisa Schrub (officiellement Jacques et Eugénie). Sa mère, née de parents mosellans, exerçait le métier de gouvernante. Son père, d’origine italienne, était artisan-bottier. Il travailla pour les grandes maisons de la place Vendôme (Ellenstern, Greco), puis, fin 1913, après la naissance de Madeleine et la fin de son service militaire au 28e régiment d’infanterie de la rue de la Pépinière, il acheta un fond de commerce, situé au 147 avenue du Roule à Neuilly-sur-Seine, ville où le couple s’était fixé après son mariage, en 1909. Mobilisé le 3 août 1914, Victor Michelis participa aux combats de Charleroi, de Guise, de la Marne, de Champagne, d’Artois, de la Somme, de Verdun et du Chemin des Dames avec le 28e régiment d’infanterie. Devenu radio en 1916, il fut fait prisonnier en mai 1918 mais s’évada en septembre. Démobilisé après l’armistice et décoré de la Croix de guerre, Victor Michelis abandonna son métier de bottier pour se consacrer entièrement à la réparation des chaussures.
En 1919, Madeleine Michelis entama sa scolarité à Neuilly, non loin de l’échoppe de son père, à l’école communale des filles, située au 94 avenue du Roule. En 1925, à l’issue de l’école primaire, elle réussit le concours des bourses et poursuivit son cursus dans sa ville natale, rue Pauline Borghèse, au cours secondaire de jeunes filles, qui accueillait quelques boursières par convention avec l’État. En 1932, Madeleine Michelis obtint les prix d’excellence et le baccalauréat littéraire avec mention A, puis prépara le concours de l’École normale supérieure de Sèvres dans une khâgne de garçons au lycée Condorcet, où elle fit la connaissance de Jean-Louis Crémieux-Brilhac, alors jeune étudiant en Sorbonne et ancien de Condorcet. Madeleine Michelis avait gardé d’étroits liens d’amitié avec plusieurs de ses condisciples. Parmi eux, il y avait aussi Bernard Dorival (futur historien d’art et conservateur en chef du Musée National d’Art Moderne), Jean-Marcel Kahn (père de Jean-François et Axel Kahn) et Jean de Baroncelli (qui devint critique de cinéma au Monde). En 1934, Madeleine Michelis fut reçue à l’École normale de Sèvres et intégra la 54e promotion littéraire de l’ENS, suivant alors les cours de licence et d’agrégation en Sorbonne. Elle en sortit professeur de lettres classiques trois ans plus tard, malgré un échec au concours de l’agrégation, qu’elle continua à préparer et qu’elle obtint finalement en 1943. Pour son premier poste, la jeune enseignante fut nommée au Havre dans un lycée de jeunes filles, où elle enseigna le français et le latin. Catholique et membre de la Jeunesse étudiante chrétienne (JEC), pacifiste et inquiète face à la montée du nazisme, elle s’indigna du soulèvement des généraux fascistes contre la République espagnole et contribua à l’organisation de tombolas en faveur des réfugiés espagnols, côtoyant notamment le philosophe communiste Valentin Feldman, qui enseignait au collège de Fécamp (1937-1939), après avoir été en poste à Abbeville, dans la Somme.
En septembre 1939, avec le déclenchement de la guerre, Madeleine Michelis fut détachée à l’une des deux annexes du lycée du Havre, à Étretat, où elle enseigna à des classes mixtes comprenant des Havrais fuyant d’éventuels bombardements, des réfugiés de l’Est et des Parisiens repliés dans leurs résidences secondaires. Parmi ses élèves, la jeune Claude Bloch – qui épousa ensuite le docteur Bernard Dalsace avec qui elle publia un livre témoignage en 2006 – fut impressionnée par sa personnalité. En juin 1940, après la débâcle et l’exode, qui la conduisit à Caen puis en Charente-Maritime, puis l’armistice, elle retrouva ses parents à Pamiers, en Ariège, puis dut rejoindre son poste au Havre. Elle traversa Paris occupé pour retrouver la Normandie et exprima alors son hostilité au régime de Vichy et sa détermination à lutter contre le nazisme : la correspondance adressée à ses parents et surtout à son frère cadet Jean témoigne sans ambiguïté de ses convictions.
Madeleine Michelis enseigna à l’École primaire supérieure du Havre jusqu’en mars 1941, date à laquelle elle fut affectée, à titre provisoire, à Paris, au lycée Victor Duruy, où elle retrouva parmi ses élèves l’adolescente juive Claude Bloch. Cette dernière raconta qu’à la sortie des cours, Madeleine Michelis, qui la raccompagnait, passait par le ministère de l’Éducation nationale tout proche, rue de Grenelle, et montait quelques minutes dans les bureaux, très probablement pour remettre des plis à une boîte aux lettres de la Résistance. En 1942, Madeleine Michelis était en effet en contact avec des mouvements et réseaux de résistance recrutant dans les milieux enseignants parisiens : elle fut ainsi mise en relation avec Pierre Brossolette, militant socialiste, professeur et journaliste, (membre du Groupe du Musée de l’Homme puis de la Confrérie Notre-Dame) dont elle devint la collaboratrice sous le pseudonyme de « Micheline ». Elle aurait aussi appartenu au réseau de renseignements Vélite dirigé Rue d’Ulm (ENS) par Robert Piganiol. À cette époque, Madeleine s’était installée chez ses parents, à Neuilly-sur-Seine. Son père servait aussi de boîte aux lettres pour la Résistance. À Duruy, selon le témoignage de Claude Bloch-Dalsace, Madeleine Michelis protégeait de son mieux les élèves juives : elle les mettait en garde contre l’attitude antisémite et pro-vichyssoise de quelques professeurs de l’établissement, leur recommandait la prudence et cachait ses protégées chez des amis. Elle fut particulièrement sensible à la détresse de Claude Bloch, le lendemain de la « rafle des personnalités » du 12 décembre 1941. Son père, Jean-André Bloch, architecte et grand collectionneur d’art, fut déporté à Auschwitz, dont il ne revint pas. À la demande de madame Bloch, Madeleine Michelis fit passer la jeune fille en zone libre au cours de l’été 1942. Elle demanda à un ancien instituteur franc-maçon de procurer des faux-papiers à Claude et à sa sœur Gisèle, et de leur faire passer la ligne de démarcation. Il accepta de les aider et agit de même pour leur sœur cadette Agnès après la rafle du Vel d’Hiv du 16 juillet 1942. Dans un second temps, en 1943, Madeleine Michelis procura un logement plus sûr à Claude Bloch, dans la clandestinité, à Villeneuve-sur-Lot, et l’envoya chez une amie d’enfance, Betty Orlhac, dont la famille était réfugiée dans le Gers.
À la fin de l’été 1942, Madeleine Michelis fut mutée à Amiens (Somme), au lycée de jeunes filles de la rue des Otages, dont le nom évoque la brève occupation allemande de la ville en 1914. Après avoir occupé plusieurs chambres d’hôtel, elle trouva à se loger 6 rue Marguerite Hémart-Ferrandier, un petit appartement, évoqué avec chaleur dans sa correspondance, bien qu’il soit situé près de la rue Jeanne d’Arc où la Gestapo avait établi son siège. Sa correspondance amiénoise, témoignage du vécu d’une femme dans un département au cœur de la tourmente, est un tableau de la capitale picarde meurtrie et apporte notamment des renseignements détaillés sur la vie quotidienne des Amiénois et la situation du lycée. « C’est à peine si on peut parler d’un lycée » affirme-t-elle dans une lettre datée du 3 octobre 1942 : « ni internat, ni demi-pension. […] Les Allemands en occupent les ¾, plus de bibliothèque, pas de salle de réunion, ni de travail […] personnel incomplet […], ni éclairage, ni chauffage possible. […] Locaux insuffisants avec de temps à autre un Allemand qui colle son nez aux vitres pour regarder à son aise les têtes et les jambes des élèves et des professeurs. […] Le lycée intact, entouré de ruines, n’est pas ou peu réjouissant. Quant au lycée des garçons, il n’existe plus, et personnel et élèves campent sans une aide au conservatoire des Beaux-arts. Les Parisiens ont peine à se représenter la vie des gens par ici. » Madeleine Michelis était en effet très préoccupée par les effets politiques, moraux et matériels de l’Occupation. Elle se veut patriote et démocrate. Depuis Amiens, à partir de septembre 1942, Madeleine Michelis fut surtout active au sein du réseau Shelburn, une branche du Special operations executive (SOE) – second des grands services secrets britanniques derrière l’Intelligence service (MI6) – créé en novembre 1943 par deux agents canadiens, Lucien Dumais et Raymond Labrosse. Sa mission était de rapatrier en Angleterre des parachutistes et aviateurs alliés dont l’avion avait été abattu en France. Du mois de janvier au mois d’août 1944, huit opérations permirent le transfert en Grande-Bretagne de 135 aviateurs, tombés la plupart dans le Nord de la France, via Paris, Saint-Brieuc et enfin Plouha (Côtes d’Armor). Madeleine Michelis aurait été recrutée par « Claudette » (Marie-Rose Zerling, professeur agrégé de sciences au lycée de Valenciennes), qui dirigeait la section « logements » du réseau et un des quatre groupes d’hébergement, auquel appartenait Madeleine Michelis. Agent du réseau Shelburn, placée sous la direction de « François » (Paul Campinchi anglo-saxons disséminés dans la campagne picarde, à leur hébergement, au ravitaillement et à l’attribution de faux papiers. Coupé en deux entre zone occupée et zone interdite, le département de la Somme où opérait Madeleine Michelis, occupait une position stratégique, à proximité des côtes anglaises et sur une zone de passage obligé vers Paris. Il était devenu une zone-frontière et de transit vers l’Angleterre et la France Libre. A partir de 1942-1943, des centaines d’aviateurs de la Royal Air Force ou de l’US Air Force dont l’appareil avait été atteint, pour la plupart lors du survol de la Belgique et du Nord-Pas-de-Calais (zones de passage des bombardiers alliés attaquant la Ruhr), furent contraints de passer par la Somme, dont le ciel était aussi très protégé par les canons de la DCA. Le littoral picard étant aussi un lieu potentiel de débarquement des troupes alliées d’autre part, des résistants intégrèrent progressivement les réseaux organisés de la zone occupée, comme Sosie, créé à la fin de l’année 1942 par les frères Ponchardier, ou le réseau Pat O’Leary par exemple.
Dans un rapport rédigé le 27 décembre 1961, Paul Campinchi, chef de la branche parisienne du réseau Shelburn, estimait que Madeleine Michelis avait accompli des actes de résistance dans son réseau à partir de 1943, et devait être homologuée, pour Shelburn, en tant qu’agent P0 (travail occasionnel pour la Résistance) à partir du 1er janvier 1944 et P2 (chargé de mission permanent) du 12 au 15 février. Paul Campinchi ajouta qu’« il ne lui fut pas confié de missions plus tôt et de façon plus continue parce que Claudette [Marie-Rose Zerling] se méfiait de son caractère exalté. » L’attestation d’appartenance de Madeleine Michelis aux FFC, délivrée par la Direction du personnel militaire de l’Armée de terre (DPMAT) le 15 décembre 1949, indiquait également que « les services accomplis comme agent P2 comptent du 12 au 15 février 1944 en qualité de charge de mission de 3e classe […] et comme services militaires actifs […] correspondant au grade de sous-lieutenant pendant la durée de la mission. » La médaille de la Liberté décernée par les Américains à Madeleine Michelis fait état des services rendus de novembre 1943 à février 1944, date de son arrestation. D’après le dossier américain constitué pour l’attribution de cette décoration, à la demande de la mairie de Neuilly-sur-Seine, Madeleine Michelis se serait occupée d’un aviateur abattu près de Soissons, Norman Shapiro. Dans son debriefing, ce dernier ne nomma pas Madeleine Michelis mais plusieurs de ses amis et contacts, notamment Suzanne Maron, qui a été déportée avec sa mère (morte en déportation) pour avoir hébergé Norman Shapiro à la demande de Madeleine Michelis.
Les archives du réseau Shelburn montrent d’autre part que Madeleine Michelis et Marie-Rose Zerling furent en contact dès mai 1942, avant même l’existence du réseau, peut-être dans le cadre du mouvement Libération-nord auquel Marie-Rose Zerling appartient à partir de 1941, assistant notamment Jean Cavaillès, l’un des patrons de Libération-sud puis nord, et le chef du réseau Cohors. Madame Zerling indique dans un rapport rédigé à Paris le 28 février 1946 que Madeleine Michelis lui avait « demandé de procurer un asile pour deux aviateurs anglais, rescapés du premier raid britannique sur Cologne. L’asile fut immédiatement trouvé, mais finalement les aviateurs ne passèrent pas par nos soins. » Si Madeleine Michelis fut en contact à Amiens avec des membres de Libération-Nord (notamment Georges-Louis Collet, qui enseignait le latin et le grec au lycée des garçons d’Amiens et anima la troupe de théâtre des lycées avec Madeleine Michelis), il n’y a pas d’attestation officielle de son appartenance à ce mouvement. Ni Léon Tellier, responsable départemental de Libération-Nord, dans l’« Historique du mouvement de Résistance Libération Zone-Nord et du Parti socialiste clandestin dans le département de la Somme pendant la période clandestine, septembre 1940-août 1944 » qu’il rédige pour le Comité d’histoire de la seconde guerre mondiale, ni l’historienne Alya Aglan, dans son livre référence, ne mentionnent Madeleine Michelis. En revanche, l’arrestation de Madeleine Michelis fut bien liée à Shelburn.
Selon le témoignage de Marcelle Moreau, ancienne Sévrienne et professeur au lycée de Valenciennes, Madeleine Michelis était venue à Valenciennes le lundi 7 février 1944 afin de la prévenir de l’arrestation, deux jours plus tôt, de Marie-Rose Zerling. Madeleine Michelis avait été prévenue de l’arrestation de « Claudette » par les parents Zerling, qui appartenaient à la même équipe de « logeurs » qu’elle, ce qui laisse à penser qu’ils avaient tous une relation suivie à cette époque. La Gestapo aurait trouvé le nom et l’adresse de Madeleine Michelis dans les papiers de Marie-Rose Zerling, qui mit en cause, après-guerre, les chefs canadiens, responsables selon elle par négligence de son arrestation. D’après les témoignages de Jacqueline Tranchard et Camille Legrand, élèves du lycée de jeunes filles d’Amiens en 1944, Madeleine Michelis fit ses adieux à ses élèves, formant une ronde dans la cour intérieure de l’établissement, le vendredi 11 février 1944, et entonnant Le Chant des adieux. Le lendemain, après avoir emmené chez elle une ou deux jeunes femmes juives traquées par la Gestapo, Madeleine Michelis fut arrêtée à son domicile amiénois, avec des papiers compromettants. Pour Paul Campinchi, les Allemands ont fait « une grossière erreur » en la « soupçonn[ant] d’être chef d’un secteur de renseignements. […] Les relations de Madeleine avec Claudette et d’autres membres du réseau étaient établies au point qu’elle fut placée dans la même prison qu’eux à Paris. » Dans la liste des membres de l’équipe Zerling, probablement établie dans l’immédiat après-guerre et classée dans les archives du réseau Shelburn, Madeleine Michelis fait figure d’anonyme quand d’autres agents ont droit à une véritable notice biographique : « Etat civil inconnu. Agrégé de l’Université. Professeur au lycée de Lille (sic). Collaboratrice de Claudette. »
D’abord emmenée à la prison d’Amiens, elle fut embarquée avec Marcelle Moreau le 14 février dans un train pour Paris, où elle fut enfermée au lycée Montaigne, dans les locaux de la Gestapo, avec d’autres membres arrêtés du réseau. Le 15 février, elle subit le supplice de la baignoire et mourut le jour même d’après l’état civil, sans heure déterminée. Un témoin affirma cependant l’avoir vue en vie le 16 février 1944 : selon Marcelle Moreau, les membres du réseau ont été transférés vers 13 heures à l’Hôtel des États-Unis, boulevard du Montparnasse, et Madeleine Michelis fut la seule à descendre de la camionnette. Paul Campinchi, son chef de réseau, accrédite la thèse du suicide : « Outre qu’il est peu vraisemblable que les Allemands, tout de suite après un premier interrogatoire resté négatif, aient tué un témoin [qu’ils croyaient] précieux, le témoignage de ceux qui l’ont vue sortir totalement épuisée et se déclarant incapable d’en supporter davantage rend plausible la thèse du suicide. » Cependant, le rapport d’autopsie du docteur Paul, les états du 6e bureau de la DPMAT et la citation qui accompagne la Légion d’honneur, remise à titre posthume par le général de Gaulle, le 29 octobre 1947, accréditent une autre version. Cette dernière indique : « Jeune Française admirable, qui s’est entièrement dévouée à la cause de la Résistance, professeur agrégée au lycée d’Amiens, a tout sacrifié au service de la Libération. S’est particulièrement occupée du passage des prisonniers évadés et d’aide aux parachutistes et aviateurs alliés. Arrêtée le 12 février 1944, transférée à Paris, a refusé de parler malgré les pires traitements. A été étranglée le 15 février 1944, trouvant une mort glorieuse au milieu des tortures supportées avec un courage magnifique et sans trahir son secret. Modèle d’abnégation, de foi patriotique. » Son certificat de décès porte aussi la mention « morte par strangulation. » Aurait-t-elle été exécutée par les Allemands ? C’est ce que pensaient certaines Sévriennes, persuadées qu’elle avait tenu tête à ses geôliers. Les Allemands, après avoir fait courir le bruit de son évasion, ne remirent sa dépouille à la police française que le 21 février. Ce n’est que quelques jours plus tard que son corps fut restitué à ses parents, avec une Grammaire allemande, cachée dans sa serviette, où elle avait gravé, à l’aide d’une de ses épingles à cheveux, un émouvant adieu aux siens : « Papa et maman chéris, je vous aime, Jean aussi. »
Ses obsèques furent célébrées dans la plus grande discrétion, le 4 mars 1944, en l’église Saint Pierre de Neuilly. Inhumée au cimetière de Neuilly à Puteaux, elle repose aujourd’hui auprès de ses parents et de ses grands-parents maternels au cimetière de Fontaine-le-Port où sa dépouille fut transférée en 1966 à la mort de son père. Dès 1944, le conseil municipal de Neuilly-sur-Seine renomma la rue du Marché rue Madeleine Michelis. En 1945, le conseil municipal d’Amiens s’associa au conseil d’administration du lycée d’État de jeunes filles de la ville afin de lui rendre hommage : une plaque fut apposée « en souvenir de Madeleine Michelis qui fut professeur en ce lycée avant de mourir au service de la France libre » dans le hall d’entrée de l’établissement. C’est en 1975 que ce lycée – mixte depuis 1969 – fut baptisé du nom de la résistante. Son nom a aussi été donné à l’école primaire de la rue Madeleine Michelis de Neuilly, ainsi qu’à une rue de Fontaine-le-Port. De même, la salle des professeurs du lycée Condorcet (Paris), où elle fut élève entre 1932 et 1934, porte aujourd’hui son nom. Sa conduite sous l’occupation lui valut d’être décorée, à titre posthume, de la Légion d’honneur, de la Croix de Guerre, de la Médaille de la Résistance et de la médaille de la Liberté américaine. En 1997, au nom de l’État d’Israël, Madeleine Michelis fut aussi élevée au rang des Justes parmi les nations par le Mémorial de Yad Vashem (Jérusalem). Dans le livre publié en 2012 à l’occasion du centenaire du lycée Victor-Duruy, un chapitre lui a été consacré. En 2013, le lycée Madeleine Michelis d’Amiens, en plus de fêter son 130e anniversaire, célébra le 100e anniversaire de la naissance de Madeleine Michelis et une plaque d’hommage fut apposée sur la façade du groupe scolaire Madeleine Michelis de Neuilly. A Fontaine-le-Port enfin, une plaque signalétique et biographique a été apposée devant l’ancienne maison de la famille Michelis.
Sources

SOURCES : Archives nationales, 72AJ/80/VIII (réseau Shelburn). — Renseignements et documents fournis par la nièce de Madeleine Michelis (Marie-Claude Durand). — Arch. Dép. Somme, série 26W. — Le Courrier picard, 10 mai et 14 octobre 2013. — Lucienne Chamoux-Cavayé, A la mémoire des Sévriennes mortes pour la France (1939-1945), Paris, 1946 (BNF 2003-181643). — Claude et Bernard Dalsace, Histoires d’un autre temps, Société des Ecrivains, 2006. — http://www.valleuses.org/ — Julien Cahon, Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Charles-Louis Foulon et Marie-Claude Durand, Madeleine Michelis. Correspondance d’avant-guerre et de guerre, Paris, Éditions du Félin, collection Liberté-Mémoire, 2015.

Julien Cahon

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