Né le 17 janvier 1920 à Riedisheim (Haut-Rhin), exécuté en représailles le 10 janvier 1944 à l’École du Service de santé militaire à Lyon (Rhône) ; professeur de ski ; résistant.

René Bilger était le fils de Léon Bilger et de Marie Jeanne Florentz. En 1940, il fut affecté à un chantier de jeunesse. Il devint ensuite professeur de ski à Grenoble (Isère). Il était célibataire.
René Bilger était résistant. Arrêté le 2 décembre 1943 à Grenoble (Isère) avec le lieutenant Pagezy à la suite de la destruction du dépôt de munition du Polygone d’artillerie de Grenoble, il fut interné à la prison de Montluc (Lyon, Rhône).
Le 10 janvier 1944, à 14h15, 4 quai Saint-Clair (quai André Lassagne, Lyon, Ier arr.), à hauteur du tunnel de la Croix-Rousse, sept résistants tirèrent sur trois soldats allemands à bicyclette et prirent la fuite. Deux soldats furent mortellement touchés et le troisième, grièvement blessé, décéda peu après. Des barrages furent aussitôt établis par les Allemands. Des personnes furent arrêtées dans le quartier et conduites à la prison de Montluc.
Vers 19 heures, René Bilger et vingt-et-un autres détenus (parmi lesquels des hommes raflés après l’attentat) furent extraits de la prison. Ils furent conduits dans les caves de l’École du Service de santé militaire, siège de la Gestapo, avenue Berthelot (Lyon, VIIe arr.), puis ils furent exécutés. Le lendemain vers 6 heures du matin, les inspecteurs du Service de l’identité judiciaire furent chargés de transporter les cadavres à l’Institut médico-légal. Ils découvrirent l’une des victimes assise dans un fauteuil.
Dans une lettre du 22 janvier 1944, le préfet régional Angeli écrivit : « les chefs de la Police allemande […] m’ont fait connaître que les détenus auraient essayé de s’enfuir par une porte laissée ouverte après avoir tenté de désarmer le gardien. Celui-ci aurait appelé au secours. D’autres seraient venus qui auraient fauché les vingt-deux victimes à coup de mitraillettes ». Le préfet ne fut pas dupe. Il ajouta : « L’opinion considère que les autorités d’occupation ont usé en la circonstance de représailles à la suite d’un attentat qui la veille avait coûté la mort dans les rues de Lyon à deux soldats allemands. Quoi qu’il en soit, cette affaire a provoqué une émotion profonde. L’Officier de la police allemande qui m’a reçu ainsi que le Maire de Lyon m’a exprimé ses regrets en disant c’est la guerre ».
Le corps de René Bilger, inscrit sous le numéro 28 au registre de l’Institut médico-légal, décrit comme suit : « Taille 1m65 environ, cheveux châtains, veston vert à rayures rouges, pantalon en drap bleu marine genre compagnon de France, souliers de montagne ferrés », fut identifié par son cousin Victor Bilger à partir de photographies. Il fut enterré au cimetière de la Guillotière (Lyon), allée 22, le 20 janvier 1944 à 16 heures.
En 1947, Léon Bilger reconnut à son tour officiellement le corps de son fils et demanda au maire de Lyon l’autorisation de le faire exhumer. Le corps de René Bilger fut inhumé en 1950 à la Nécropole nationale de Saint-Nizier-du-Moucherotte (Isère), tombe 30.
Il fut homologué sous-lieutenant FFI. Il obtint la mention Mort pour la France.


Voir : Lyon, Avenue Berthelot (10 janvier 1944)
Voir : Nécropole nationale de Saint-Nizier-du-Moucherotte
Sources

SOURCES : AD Rhône, 3335W22, 3335W6, 182W269, 31J157, 3460W2.— SHD, Vincennes, inventaire de la sous-série 16P.— Bruno Permezel, Victimes de l’Occupation à Lyon et alentour, 81 monuments 11 parcours, 2001.— Onac du Rhône, Les Fusillés de l’avenue Berthelot, 24 novembre 1943, 2008.— Paul Garcin, Interdit par la censure : 1942-1944, 1944.— Raymond Léculier, Alice Joly, A Montluc, prisonnier de la Gestapo, souvenirs de Raymond Léculier, 25 novembre 1943 – 25 août 1944, 2006.— Notes de Jacques Chauvet.— Mémorial Genweb.

Jean-Sébastien Chorin

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