Né le 11 janvier 1921 à Marseille (Bouches-du-Rhône), exécuté sommairement le 16 juin 1944 au Pouzin (Ardèche) ; résistant Francs-tireurs et partisans (FTPF), homologué adjudant des Forces françaises de l’Intérieur et interné résistant (DIR).

Giovanni GEMMA
Giovanni GEMMA
Photo : Geneanet, sous licence d’usage CC BY-NC-SA 2.0
Carré militaire, cimetière Saint-Pierre, Marseille
Carré militaire, cimetière Saint-Pierre, Marseille
Photo : Geneanet, sous licence d’usage CC BY-NC-SA 2.0
Fils de Margherita (ou Marguerite selon les documents) Vanni, dont il était le soutien, nous ignorons le prénom du père qui, aux dires de sa mère, avait quitté le domicile conjugal en 1940.
Résistant, il rejoignit les rangs de la 7101e compagnie de FTPF de l’Ardèche (matricule 71.872). Ses services sont homologués à partir du 1er avril 1944.
Le 16 juin 1944, il accompagnait un détachement de la compagnie qui se présenta au dépôt d’essence de la société La Mure au Pouzin (Ardèche), dans l’objectif de s’emparer de carburant. Une opération similaire menée par la 7102e compagnie s’était déroulée sans heurt la semaine précédente. Mais le secret de cette nouvelle opération avait été éventé.
Le dépôt était gardé par des Gardes mobiles de réserve (GMR Français) qui refusèrent toute tractation et ouvrirent le feu sur les maquisards. Ils furent rapidement renforcés par des militaires allemands arrivés la veille au Pouzin.
L’attaque tourna au désastre. Quatre résistants, moururent au combat, trois blessés furent achevés et sept, faits prisonniers, furent sommairement exécutés, fusillés par les Allemands.
Les 14 corps furent transportés à travers la ville pour que la population soit impressionnée. Les pompiers du Pouzin furent chargés de creuser les tombes sous la surveillance de SS.
Giovanni Gemma fut blessé lors du combat mené le 16 juin 1944, aux côtés de Fabri Adler. Fut-il ensuite fusillé, bien que blessé, par les Allemands ? C’est ce que laisse supposer le titre d’interné résistant qui lui fut attribué, à titre posthume, par le Ministre des Anciens Combattants, en date du 28 mai 1971 pour la période allant du 16 juin 1944 au même 16 juin 1944. Cela est aussi confirmé par une lettre émanant de la Direction de l’État civil et des recherches en date du 28 novembre 1947 dans laquelle il est précisé que Jean Gemma a bien été fusillé le 16 juin 1944.
Considéré comme inconnu, Giovanni Gemma fut enterré sous le n°11.
Il semble qu’il n’y ait pas eu d’identification officielle. L’acte de décès n°29 du 17 juin 1944 ne porte qu’une mention au crayon.
Son nom figure sur le monument commémoratif du 16 juin au Pouzin accompagné de prénoms français ; il est mentionné dans la lettre que M. Beaussier, correspondant du Comité d’Histoire de la Seconde Guerre mondiale pour l’Ardèche avait envoyé à Pia Carena Leonetti dans les années 1960.
Il obtint la mention « Mort pour la France » (acte de décès émanant du 1er Bureau départemental des F.F.I. en date du 31 août 1948). Dans son dossier du service historique de l’armée il est précisé que, domicilié à Marseille (Bouches-du-Rhône), Jean Gemma avait quitté sa ville natale pour l’Ardèche fin 1943, sans doute par refus du STO, et qu’il avait servi dans les FTPF du 1er Avril 1944 jusqu’à sa mort. Dans une de ses lettres, sa mère évoque également une Croix de guerre avec palme que son fils aurait reçu à titre posthume mais dont nous n’avons trouvé trace.
Il est enterré dans le carré militaire du cimetière Saint-Pierre à Marseille (Bouches-du-Rhône
Son nom est inscrit sur les monuments commémoratifs du Pouzin.
Un autre résistant d’origine italienne trouva la mort lors de cette attaque, Adler Fabri.


Voir : Le Pouzin, 16 juin 1944
Sources

SOURCE : AVCC, Caen, AC 21 P 189811 et AC 21 P 613459 (nc). — SHD, Vincennes, GR 16 P 249878 et GR 19 P 7/2, p. 3. — Pia Leonetti Carena, Les Italiens du Maquis, Paris, Éditions mondiales, 1968, p. 77 et 198. — Geneanet. — Mémorial GenWeb.— Mémoire des hommes. — État civil (décès).

Antonio Becchelloni, Jean-Luc Marquer

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