Exécution de six victimes le 3 septembre 1944, à Crécy-en-Ponthieu : trois gendarmes et trois civils.

Stèle de Crécy-en-Ponthieu
Stèle de Crécy-en-Ponthieu
Source : Collection personnelle de Roland Blondel
Les six victimes de Crécy-en-Ponthieu.
Cliché fourni par Philippe Pauchet.
Le 3 septembre 1944, Crécy-en-Ponthieu fut sur l’itinéraire de repli des dernières unités allemandes appartenant au 67 Armée Korps (AK) qui refluèrent vers la Belgique et qui furent poursuivies par les unités du 2e Corps canadien. Une douzaine d’Allemands (non identifiés, le doute subsiste sur leur appartenance au 67 AK) furent cachés (ou se réfugièrent ?) dans un bâtiment à la sortie du village. Ces derniers furent surpris (ou se rendirent délibérément ?) aux gendarmes qui furent avertis par quelques jeunes du village, pressés d’en découdre à la veille de la Libération.

Le groupe de gendarmes et de civils ramenèrent leurs prisonniers à la gendarmerie lorsqu’ils furent surpris par une colonne d’arrière-garde allemande, forte d’au moins 2 compagnies (entre 100 et 200 hommes) appartenant sûrement au 935e Grenadiers Régiment de la 245 ID fuyant Abbeville libérée par les Polonais de la 1re DB. Le groupe se barricada dans la gendarmerie avec prisonniers, femmes et enfants des gendarmes ainsi que 3 civils.
La gendarmerie fut alors encerclée par la colonne menaçante voulant libérer les siens et punir cette initiative. Après quelques échanges de tirs, le commandant de la gendarmerie n’eut pas d’autre solution que de se rendre.
Avant la reddition, deux gendarmes parvinrent à s’échapper, les trois autres préférant rester auprès des femmes et des enfants. Le commandant de la gendarmerie réussira quant à lui, à faire fuir par l’arrière deux des civils âgés de 18 ans. Une fois la gendarmerie tombée, les trois gendarmes restants et trois civils (dont le fils du commandant de gendarmerie âgé de 17 ans)furent emmenés dans un hangar voisin. En chemin, Arthur Savreux, un vieil homme de l’hospice occupé à couper du bois fut aussi arrêté. Ces hommes furent ensuite conduits au bord de la fosse à vidange de la sucrerie. Six d’entre eux furent abattus d’une balle dans la tête par deux lieutenants. Seul le fils d’Émilien Berle fut épargné pour qu’il puisse dire aux femmes « qu’elles étaient veuves »
Leur crime accompli les Allemands continuèrent leur fuite, non sans s’arrêter quelques instants au café d’Estrées.
Deux heures plus tard une section du mouvement Jeune France arrive sur place, commandée par Michel Santoni.
Le lendemain, vers neuf heures, la Première Division blindée polonaise du général Maczek arriva
Les six victimes de la tuerie furent :
Émilien Berle
Gilbert Gaffet
Édouard Martinache
Eugène Petit
Raymond Patry
Arthur Savreux
Sources

SOURCES  : Wikipédia (consulté le 11-01-2017). — Notes Roland Blondel et Emmanuel Berle.— http://www.39-45.org/viewtopic.php?f=33&t=41089. — SHD, 13P139P Dossiers d’homologation des unités FFI de la Somme. — Le Courrier Picard, 29 août 2004. — Crécy-en-Ponthieu la vie municipale, janvier 2005

Delphine Leneveu, Philippe Pauchet

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